L’analyse de Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis courtage.
- Excellente nouvelle pour ceux qui empruntent : la résiliation infra-annuelle de l'assurance emprunteur a finalement été adoptée en commission mixte paritaire réunissant les députés et les sénateurs. Cette mesure va leur permettre de changer à tout moment d'assurance sans avoir à attendre la date d'anniversaire de leur contrat et de faire ainsi des économies parfois très substantielles. Elle doit encore être définitivement votée courant février et entrera en vigueur d'ici quelques mois. Autre avancée majeure pour les emprunteurs : d'une part, le questionnaire médical est supprimé pour tous les prêts inférieurs à 200 000€ (soit 400 000€ à deux) dont le terme intervient avant le soixantième anniversaire de l'emprunteur, et, d'autre part, le droit à l'oubli passe de dix à cinq ans pour les personnes atteintes d'un cancer ou d'une hépatite C. Il s'agit donc une conclusion heureuse à un projet souvent espéré mais jamais conclu, malgré plusieurs tentatives restées vaines. Le « pouvoir d’achat » comme thème de campagne présidentielle a certainement dû peser lourd dans la balance pour que ces mesures soient accordées.
- Par ailleurs, début février, les taux de crédit immobilier sont en très légère hausse, de l'ordre de 0,20%. Cette augmentation concerne tous les emprunteurs quel que soit leur projet d'achat (résidence principale, secondaire ou bien locatif). Cette tendance se confirme puisque les taux des obligations assimilables au Trésor, qui servent de référence aux banques pour fixer les taux de crédit immobilier, sont en territoire positif depuis plusieurs mois déjà. Cette légère remontée des taux ainsi que les conditions plus contraignantes imposées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) risquent de pénaliser les emprunteurs les plus fragiles. Il est donc indispensable de bien préparer son dossier de crédit en amont.
- Enfin, chez Artémis Courtage, si la grande majorité de nos emprunteurs (67%) vivent en couple, cela ne doit pas freiner les célibataires qui envisagent d'acheter un bien seul. Il n'est pas forcément nécessaire d'attendre de trouver son ou sa "Valentin(e)" pour souscrire un prêt. L'emprunteur doit bien évidemment respecter les contraintes imposées par le HCSF, donc un taux d'endettement qui ne dépasse pas 35% et une durée du prêt inférieure à 25 ans (27 ans dans le neuf). Au-delà d'un apport personnel destiné à couvrir les frais annexes, la banque évalue aussi le « reste à vivre » qui doit se situer dans le vert. Cette dernière se montre enfin attentive au « saut de charge », qui représente la différence entre le loyer et les futures mensualités du crédit. Il doit être nul ou faible pour que le dossier soit accepté.