Un rapport du CFA Institute montre comment le capitalisme participatif tel qu'il est appliqué en Allemagne offre des enseignements pour le projet d'Union des marchés des capitaux de l'UE.
L'évolution du concept de "gouvernance d'entreprise" influençant les entreprises mondiales depuis les années 1970, de nombreuses régions du monde se trouvent aujourd'hui confrontées à l'idée de combiner le modèle de gouvernance traditionnel basé sur l’actionnariat avec des concepts empruntés à la gouvernance participative qui devient plus acceptable. Dans l'UE, en particulier, il est espéré que ce modèle pourra soutenir le développement de l’union des marchés de capitaux.
CFA Institute, l'association mondiale des professionnels de l’investissement, en coopération avec CFA Society Germany, a publié un rapport détaillé intitulé « Stakeholder Capitalism in Action ». Ce travail met en lumière le modèle allemand de gouvernance d'entreprise, qui inscrit la cogestion des salariés dans la loi et prévoit la création de comités d'entreprise (Betriebsrat), qui jouent un rôle important de médiation entre les employeurs et les salariés au sein des entreprises.
Le rapport présente notamment un ensemble d'études de cas dans lesquelles les personnes interrogées ont été invitées à expliquer comment la codétermination fonctionne en pratique au sein de leur entreprise et à décrire l'influence que cette forme de représentation des parties prenantes exerce dans le processus décisionnel de l'entreprise.
« Nous avons entrepris cette étude en coopération avec CFA Society Germany car nous constatons un changement particulier dans le discours mondial sur la gouvernance. Le projet d'Union des marchés de capitaux de l'UE vise en définitive à réconcilier le capitalisme actionnarial et le capitalisme participatif, mais plusieurs questions subsistent quant à la manière dont cela pourrait fonctionner dans la pratique. L'Allemagne possède l'une des formes les plus avancées du capitalisme actionnarial et une compréhension approfondie du fonctionnement de ses entreprises pourrait peut-être influencer le débat au sein de l'UE, qui cherche à renforcer l'intégration de ses marchés de capitaux. Nous espérons que ce rapport et les études de cas qu'il contient donneront matière à réflexion aux décideurs politiques et aux régulateurs pour la prochaine phase d'évolution de la gouvernance d'entreprise », explique Josina Kamerling, Head of Regulatory Outreach, EMEA, CFA Institute.
« En Allemagne, les comités d'entreprise (Betriebsrat) jouent un rôle important d'interface et de médiation, tant au niveau de l’employé, que de l'entreprise. Les comités visent à améliorer la résolution des conflits et à aligner l'intérêt, à long terme, de toutes les parties sur la résilience de l'entreprise. Ce modèle a été largement accepté au niveau national et est considéré par beaucoup comme un facteur de soutien de l'économie robuste de l'Allemagne. La question est de savoir si ce modèle de parties prenantes pourrait être considéré comme une option de gouvernance d'entreprise qui, si elle était exportée, donnerait des résultats tout aussi probants dans d'autres pays. C'est un moment intéressant pour s'engager dans ce débat sur le meilleur modèle de bonne gouvernance, en particulier alors que l'UE fait face à des défis réglementaires multilatéraux », conclut Susan Spinner, CEO de CFA Society Germany.