En novembre 2012, la société SARL Dinalec s’est transformée en SCOP SA. En octobre 2013 elle a exprimé son identité en devenant dYnalec SCOP SA, en plaçant l’Humain au cœur de son environnement.
Ces changements de statuts et de nom traduisent une véritable révolution interne. Les hommes et femmes sont devenus des collabor’acteurs, se sont formés, ont grandi et ont découvert l’autogestion, ultime étape vers l’entreprise libérée. L’équipe est restée fidèle à son objectif commun initial : bâtir ensemble une entreprise durable actrice de la transition écologique et sociétale, pour faire autre chose de leur entreprise qu’un simple outil générateur de dividendes.
On parle beaucoup, trop peut-être, de l’entreprise libérée, un concept parfois un peu flou que l’on imagine sans patron. Et si le rôle du PDG changeait pour accompagner et faire grandir ?
En 9 ans, dYnalec est devenue une entreprise libérée, elle a franchi toutes les étapes sans jamais perdre son âme. Loin des clichés qui collent à la peau des SCOP, dYnalec évolue au cœur des milieux industriels et aux côtés des grands groupes, ses collabor’acteurs sont câbleurs, dessinateurs ou chargés d’affaires. Ensemble, ils livrent ici leur vision de l’entreprise de demain dans laquelle les changements de postures libèrent les talents et l’entreprise. Un exemple inspirant qui fait communier l’Homme, le Capital et l’Environnement et qui tend à prouver que l’industrie peut elle aussi être un outil d’élévation des consciences.
9 ans de travail, de réflexion et d’actions pour devenir une entreprise libérée & sans tabou
Devenir une entreprise libérée prend du temps. Tous le savaient plus ou moins au début de l’aventure en novembre 2012. Il a donc fallu apprendre à travailler autrement, à penser différemment, à sortir régulièrement de sa zone de confort. Tout n’a pas été simple, loin de là, l’Homme est par nature réfractaire au changement !
Mais l’équipe a appris, grâce à de nombreuses formations, notamment en développement personnel ou en coopération dynamique. Grâce aussi au Labo, un outil managérial made in dYnalec et bien dans son temps. En effet, afin d’accompagner les collabor’acteurs dans ce changement, à la suite d’une période de perte de repères, il leur a été proposé d’écrire une fable. Ainsi entre octobre 2017 et février 2020, l’équipe s’est réunie 2 fois par mois, Ensemble ils ont répondu à cette question : Qu’avez-vous fait pour faire avancer dYnalec sur le chemin de l’entreprise libérée, sans tabous ?
À la fin de chaque séance une double lecture est proposée : notre histoire sur terre et sur la planète dYnalec. Les « avatars de dYnalec » ont ainsi appris à mieux se comprendre, des talents se sont exprimés, les postures ont bougé et d’autres étapes ont été dépassées sur ce chemin de transmutation.
dYnalec propose de regarder l’entreprise comme un bien commun
Les salariés actionnaires et coopérateurs de la SCOP ne peuvent pas transmettre ou céder leurs titres d’entreprise. Ces parts ne sont pas valorisées au-delà de ce qu’ils ont investi personnellement pour devenir coopérateur et actionnaire ; ce n’est pas un enjeu capitalistique, mais un désir de coopérer. Les personnes qui travaillent pour dYnalec savent qu’elles sont seulement de passage, que l’entreprise est une entité propre qui n’existe qu’à travers ses cellules vivantes, ses Hommes. Pour fonctionner, le modèle doit donc être incarné.
L’auto gestion et la place de la gouvernance vues par dYnalec
En 2012, sous l’impulsion du projet de reprise porté par Fabrice Audrain et Sophie Talefaisse, l’équipe des dYnaleciens s’engage à transformer la structure de société de capitaux à forme SARL en SCOP, Société Coopérative et Participative. La SCOP dont la spécificité d’importance est son mode d’organisation démocratique où chaque Homme à 1 voix, quel que soit son poids dans le capital de l’entreprise.
Ici on parle d’intrapreneuriats, de co-décision, de durabilité, de confiance, de bienveillance, d’autogestion, d’intérêt collectif. Enfin, tous les collabor’acteurs participent activement aux réunions de gouvernance dont les décisions sont arrêtées par consentement.
Le rôle du PDG chez Dynalec est donc de créer un collectif solidaire, responsable de son activité et donc de son avenir tout en respectant les fondements du convivialisme : l’art de vivre ensemble, qui valorise la relation et la coopération, qui permet de s’opposer en se respectant, en prenant soin de soi, des autres et de la Nature, tout en accompagnant la transition vers un modèle dans lequel l’autorité est transférée au collectif.
La première élection du PDG a placé Fabrice Audrain au rôle de PDG pour 6 ans, afin de lancer le projet et permettre à l’équipe d’aller sur ce chemin de la transmutation personnelle et de la transition sociétale.
Le renouvellement du mandat a été l’occasion de poursuivre cet accompagnement, en déployant le processus de choix sans candidat déclaré. Ceci étant, il a été renouvelé dans son poste pour 6 exercices.
Son rôle consiste aujourd’hui en partie à préparer les collabor’acteurs à l’autogestion et permettre à l’équipe, d’expérimenter ce qui arrivera un jour, le changement de PDG.
Pour ce faire, en 2017, Fabrice Audrain et Sophie Talefaisse, en charge de la partie administrative et financière, s’absentent temporairement de l’entreprise, dans un premier temps pour 3 mois fin 2016, puis pendant 1 an (de mars 2019 à février 2020). Pendant leur congé sabbatique, l’équipe s’organise, prend ses marques et non seulement garde le cap mais poursuit et confirme l’élévation de dYnalec en tant qu’entreprise libérée et sans tabou.
Aujourd’hui, le PDG fait en sorte d’être de moins en moins présent sur la partie opérationnelle, il tend vers un mi-temps et concentre son énergie à faire rayonner dYnalec, au travers notamment de la PPI (Provisions Pour Investissements).
La PPI est une partie des réserves obligatoires et non distribuables dans les SCOP ayant vocation de maintenir la pérennité et la résilience de la SCOP. Dans sa vision de convivialisme, la PPI de dYnalec SCOP SA a aussi vocation à soutenir des projets citoyens et locaux acteurs de l’économie sociale et solidaire en vue de participer ainsi à la transition écologique et sociétale.
Chez dYnalec, un des rôles du PDG est de servir cette vision de dYnalec qui s’inscrit pour un monde plus convivialiste, et cela autour de projets qui sont dans la même dynamique que l’entité dYnalec SCOP SA, pour les soutenir humainement, financièrement et participer activement à cette nécessaire transition sociétale au-delà des murs de Dynalec.
Une entreprise libérée & sans tabous, tournée vers les projets éco citoyens
L’essence du statut SCOP est de permettre la résilience des activités économiques d’un territoire en soutenant les investissements de façon durable.
C’est ainsi que dYnalec SCOP SA a intégré le projet Plélan Éolien Citoyen. Ce collectif constitué en 2004 a déjà œuvré pour la mise en place de 6 éoliennes installées en 2008 sur la commune de Plélan le Grand. Ce projet participatif a été un des premiers de France. Une nouvelle société a été créée en 2019 PEC (Plélan Eolien Citoyen) afin de construire un second parc d’éoliennes. dYnalec SCOP SA est partenaire et associé de ce projet à hauteur de 10% du capital et un membre de la SCOP s’investit dans le comité de pilotage. Le projet final, à hauteur de 7 M€, est de construire entre 3 et 5 nouvelles éoliennes. Déjà 653 000€ ont été réunis pour ce projet, preuve de l’engouement des citoyens et des entreprises pour les énergies renouvelables. Grâce aux réserves dédiées à la PPI, dYnalec SCOP SA peut participer aux financements de projets bien en phase avec ses valeurs et ses actions pour soutenir une transition écologique.
dYnalec est également entrée au capital de la SAS Kerwatt à hauteur de 40 000€ pour financer la première phase de déploiement. Kerwatt est une Société coopérative d’énergie renouvelable par actions simplifiées, initiée par le réseau Taranis et quatre associations locales ainsi que des citoyen-ne-s du territoire breton.
La S.A.S Kerwatt s’inscrit dans la nécessaire adaptation collective aux urgences climatiques. Elle s’est donnée comme objectifs de promouvoir la sobriété énergétique, les économies d’énergie et de permettre au plus grand nombre de s’approprier la production d’une énergie renouvelable et locale sur le territoire breton, dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. Kerwatt veut montrer l’exemple et encourager le développement d’autres projets du même type. Pour dYnalec il est essentiel d’être aux côtés des porteurs de projets afin de les accompagner dans la phase de construction, et veiller à ce que la gouvernance reste bien dans les mains des citoyens.
Des participations à d’autres projets citoyens sont actuellement à l’étude chez dYnalec SCOP SA, autour du photovoltaïque, l’hydrogène ou des problématiques agricoles, afin de rester fidèle à ses piliers fondateurs : Une entreprise libérée au cœur des 3 sphères du développement durable. Voici le chemin parcouru par dYnalec en seulement 9 ans. Un exemple inspirant qui montre qu’une autre voie est possible. Le système alternatif ainsi proposé par dYnalec SCOP SA se veut comme un retour aux sources, la création d’un troisième monde…