Par Quentin Romet, co-fondateur d’Homunity.com
En collectant près d’1 milliard d’euros en 2021, le crowdfunding immobilier s’est imposé comme un véritable moteur de croissance pour les opérateurs immobiliers et pour l’épargne des ménages français.
Un marché qui concrétise son positionnement
Fin décembre, le total des montants levés sur l’année s’estime à plus de 958 M€ soit une croissance de près de 74% par rapport à 2020, et 95% par rapport à 2019. En termes de nombre de projets financés, les promoteurs sont de plus en plus nombreux à solliciter les plateformes, preuve en est, 1060 projets ont été financés, soit une augmentation de 74% par rapport à 2020. Cette forte augmentation peut d’abord s’expliquer par le fait que les opérateurs immobiliers ont besoin de davantage de fonds propres en raison des retards de livraison provoqués par la crise sanitaire. De plus, ils sont nombreux à avoir récemment obtenu un permis de construire, après des mois de blocage. Les projets financés sont d’ailleurs de plus en plus conséquents puisque le montant moyen s’élevait à plus de 900 000€ en 2021 contre 826 000€ en 2020 et 689 000€ en 2019.
Une crise jusqu’à présent peu impactante
Après sept années successives d’activité positive, le crowdfunding immobilier a désormais trouvé sa place dans le paysage général des placements financiers rémunérateurs et de la pierre-papier. Son rendement sur de courtes durées et sa fiscalité plafonnée en sont les deux principaux atouts. Les remboursements se poursuivent et continuent d’attester de la pérennité du modèle et de la qualité des processus de sélection des projets proposés. Son taux de défaut en atteste puisqu’il est de 0,1%, un chiffre stable depuis de nombreuses années.
Le rendement moyen délivré se maintient cette année autour de 9,23% avec une durée moyenne de 21 mois contre 20 les années passées. Si ce chiffre est plus ou moins stable depuis 2018, on dénombre toutefois 165 projets en retard sur 1 358 remboursements. Aussi, si la crise ne semble pas avoir impacté le délai de remboursement, cela pourrait évoluer en 2022 voire en 2023 puisqu’il est encore trop tôt pour juger de son impact sur les projets.
Trajectoire 2022 : conformité européenne
Depuis le 10 novembre 2021, les plateformes de crowdfunding ont désormais douze mois pour obtenir le nouvel agrément de prestataire européen de services de financement participatif.
Ce passeport concrétise une avancée importante, et permet de simplifier l’internationalisation des plateformes françaises, qui jusqu’à présent, restaient massivement concentrées sur le marché national.