Par Richard Woolnough, gérant du fonds M&G (Lux) Optimal Income Fund
Le taux de démission, c’est-à-dire le taux de départ volontaire, sur le marché du travail américain n’a cessé d’augmenter depuis bien avant la fin de 2021. C’est d’ailleurs ce qui ressort de l’une des premières publications économiques de l’année 2022 : le taux de démission aux États-Unis pour le mois de novembre a atteint le chiffre record de 3,4% au sein du secteur privé. Cet indicateur du marché de l’emploi est un élément sur lequel nous nous sommes constamment penchés année après année.
Taux de démission and chômage
Le taux de démission américain et le taux de chômage sont étroitement corrélés. En effet, les gens quittent leur emploi lorsque le marché du travail est porteur et vice versa. La Fed se concentre sur les statistiques macroéconomiques du chômage. Je pense que nous devrions tenir davantage compte des statistiques microéconomiques de « monsieur Tout le monde ». Il est important de comprendre ces chiffres car, lorsque nous atteindrons l’objectif du plein emploi, nous verrons alors apparaître un goulet d’étranglement potentiellement très inflationniste.
Le taux de démission ne concerne pas seulement les personnes qui quittent temporairement leur poste pour un meilleur emploi. Il est également fonction des personnes qui quittent leur emploi pour de bon, notamment en prenant leur retraite. Ce point important a été soulevé par la Fed elle-même en examinant le taux de participation à la population active (ou le taux d’activité). Un taux de démission élevé conjugué à un faible taux de participation à la population active dû à des départs à la retraite permet de conclure que nous sommes plus proches de l’objectif du plein emploi que de celui fixé par la Fed d’un retour du chômage à son niveau d’avant la pandémie.
Sortir de l’assouplissement quantitatif
Les banques centrales elles-mêmes ont une chose dont elles veulent toutes se départir cette année : l’assouplissement quantitatif. Leurs bilans ont grossi sous l’effet d’excès monétaires. La première banque centrale à tenter de se mettre à la diète en mettant un terme à l’excès de livres sterling est la Banque d’Angleterre ; la Fed et la BCE seront les prochaines. Il est toutefois probable que ce ne soit que la première étape du régime monétaire : la suivante sera la nouvelle mode du resserrement quantitatif.