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[Tribune] Faut-il adopter le prélèvement SEPA en 2022 ?

Le SDD, SEPA Direct Debit, mieux connu sous le nom de prélèvement SEPA, est un moyen de paiement qui voit ses quelques failles comblées par sa digitalisation. Particulièrement intéressant en BtoB, la maîtrise des encaissements récurrents qu’il confère muscle une gestion du poste client parfois délicate.

Une histoire d’harmonisation européenne réussie

Créé en 2002, le Single Euro Payments Area a pour objectif de rendre les paiements entre pays européens aussi faciles et sûrs que les paiements nationaux, grâce à la mise en place de trois moyens de paiements européens : le virement, le prélèvement et le paiement par carte. SEPA est à la disposition des consommateurs, des entreprises, des commerçants et des administrations.

Parmi les moyens que SEPA propose, il y a donc le SEPA Direct Debit (SDD). Nous en faisons régulièrement l’expérience quand il s’agit de payer nos factures de gaz ou d’électricité par exemple, les grands fournisseurs d’énergie ayant largement adopté cette solution de prélèvement, directement sur le compte bancaire du débiteur ayant autorisé l’opération.

Pourquoi certains le font-ils ?

Pour de nombreuses raisons à commencer par son coût. Le SDD est nettement moins cher que le prélèvement sur carte, notamment d’entreprises. Il n’est en outre pas soumis aux problématiques de plafond que connaissent ces dernières.

C’est certainement le moyen de paiement le plus adapté aux paiements récurrents et le plus efficace. Une fois le mandat SEPA créé, les prélèvements sont réalisés sans action particulière du client. Il est également largement favorisé par les marchands pour la gestion de leurs abonnements longue durée parce qu’il ne subit aucune contrainte d’expiration contrairement au support carte.

Toutefois, le SDD peut également être choisi pour faciliter les relations clients fournisseurs fréquentes, puisqu’une fois le mandat SEPA signé, il ne nécessite qu’une acceptation de prélèvement du client. En ce sens, il améliore et accélère considérablement la relation et les processus de recouvrement.

Contrairement au virement classique, le SDD est initié par le vendeur. C’est un avantage de taille pour les entreprises qui peuvent ainsi intégrer les références de factures ou de compte client, afin d’automatiser la réconciliation comptable au maximum. On ne saurait sur ce point trop souligner l’enjeu majeur d’une parfaite réconciliation des données financières pour le pilotage du poste clients et le maintien d’une trésorerie saine.

Quand d’autres s’en passent encore

Bref, le SDD n’a que des atouts. Ou presque. La traditionnelle contractualisation « papier » du mandat ne convient pas à tous types de business, surtout les plus digitaux. Et parce qu’en cas d’insolvabilité du débiteur, des frais de rejet sont à la charge du créancier, émetteur de la demande de prélèvement. C’est pourquoi le SDD devrait être proposé principalement à une clientèle dont le risque d’insolvabilité est faible. Quid des fournisseurs d’énergie et de telecom dans cette hypothèse ? C’est aussi une question de volume, et de rapport coût / bénéfices / risques. En limitant les retards de paiement, en améliorant l’automatisation du poste client, le SDD, déjà peu coûteux, présente des avantages propres à contrebalancer un risque de rejet que l’on peut couvrir avec quelques précautions, comme un débit toujours programmé en début de mois.

Le SDD, vers une digitalisation attendue par les entreprises

Pour toutes les entreprises ne traitant pas de tels volumes de contrats, le principe du SDD reste tout de même très pertinent, notamment au titre d’une relation client / fournisseur de confiance, installée dans la durée. Qu’il s’agisse de paiements récurrents, d’abonnements ou même de paiements uniques, le prélèvement SEPA est avant tout un excellent moyen pour l’entreprise de garder le contrôle sur son encaissement et d’améliorer sa trésorerie, et pour le client, de faciliter sa gestion comptable.

C’est pourquoi, sous l’impulsion des prestataires de paiement, le prélèvement SEPA connaît plusieurs vagues de modernisation qui viennent corriger les derniers points faibles. Le format « papier » laisse place à la signature électronique du mandat, afin de digitaliser la contractualisation et de limiter les risques de contestation du mandat. Les prélèvements sont désormais précédés de notifications automatiques au payeur afin de réduire les rejets, ou suivis d’une demande de règlement automatique par carte ou virement SEPA pour régulariser l’échéance non réglée.

Il y a quelques subtilités à prendre en compte lors de l’adoption du prélèvement SEPA, mais en se digitalisant il maintient sa place de moyen de paiement privilégié pour les règlements récurrents et contribue toujours plus à l’amélioration des relations entre les marchands et leurs clientèles.

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