Dans sa nouvelle étude de rémunération, le cabinet Robert Walters dévoile les perspectives d’évolution des salaires des cadres en 2022, ainsi que les tendances et enjeux du marché du recrutement.
Alors que l’année 2021 a été ponctuée par de nombreux événements ayant bousculé le monde du travail, le marché de l’emploi retrouve son niveau d’avant crise depuis la fin du premier semestre. Entre tensions et pénuries, les cadres et entreprises feront face à une guerre des talents plus intense que jamais.
Le salaire au cœur de la guerre des talents
La crise sanitaire a suscité de nouvelles aspirations pour les cadres, plus attentifs à leur qualité de vie et au sens de leurs missions. Pourtant, en 2021, la rémunération repasse en tête de leurs critères de satisfaction. Suite à la reprise de l’activité et au fort besoin en recrutement des entreprises, ils s’attendent à une forme de reconnaissance et de rattrapage. Ainsi, 44% des cadres s’attendent à une augmentation significative en 2022.
Les cadres sont confiants et optimistes (à 80%), à la fois concernant leur salaire, mais également quant au marché de l’emploi. Conscients de leur pénurie sur le marché, les cadres ont inversé les rôles, prenant le pouvoir sur les entreprises qui rencontrent déjà des difficultés de recrutement. En effet, 76% d’entre elles sont préoccupées par la pénurie de compétences et de talents.
« 2021 a mis tout le monde d’accord, et dans ce contexte d’inflation et de guerre des talents, une adaptation de la rémunération sera nécessaire. Les entreprises devront trouver un juste équilibre entre l’optimisme des cadres et la prudence dont elles doivent faire preuve suite aux différents stop&go. La question des limites des grilles salariales se posera, elles devront donc être innovantes et créatives », commente Coralie Rachet, Managing Director France de Robert Walters et Walters People.
L’engagement, priorité N°1 des entreprises
Au-delà de leurs difficultés de recrutement, les entreprises devront faire face à un nouvel enjeu en 2022 : la rétention et l’engagement de leurs collaborateurs. En effet, 2 cadres sur 3 pensent changer d’emploi d’ici les deux prochaines années. Une envie qui confirme les craintes des entreprises, qui sont 95% à être préoccupées quant à la rétention de leurs collaborateurs.
Si la qualité de vie au travail fait partie des exigences prioritaires des cadres, c’est aussi le cas des engagements de leur employeur en termes de RSE. Plus exigeants, ils n'hésiteront plus à quitter leur entreprise si elle ne répond pas à leurs attentes, et 21% d'entre eux déclarent préférer démissionner plutôt que d'exprimer leur désaccord.
Les cadres ont des envies d’ailleurs
Meilleure qualité de vie rime aussi avec flexibilité : le bond technologique accéléré par la crise sanitaire, et notamment le télétravail, a permis aux cadres de réaliser qu’il était possible d’effectuer leurs missions à distance. D’après une précédente étude réalisée par le cabinet Robert Walters, 47% d’entre eux se déclarent ainsi prêts à déménager à la campagne, afin de privilégier leur équilibre vie personnelle et vie professionnelle.
Bien que cette attractivité des régions crée une friction de fond entre les envies de mobilité des cadres et la réalité dans les entreprises, celles qui sauront s’adapter auront une carte à jouer dans ce nouveau monde du travail, en proposant plus de flexibilité, mais également en recrutant au-delà de leur vivier habituel. 56% d’entre elles ont ainsi élargi leur périmètre de recherches depuis la crise sanitaire.
Quelles fonctions tireront leur épingle du jeu en 2022 ?
De nombreux postes sont en tension en 2021 : tous sont des métiers qui nécessitent des expertises pointues et sont souvent rattachés à des secteurs particulièrement mis en lumière dans cette actualité mouvante.
Parmi les fonctions les plus demandées, les ressources humaines seront clés en 2022, au cœur de ces enjeux de pénurie et de rétention des talents. Le volume d’offres d’emploi a d’ailleurs progressé de 49% entre 2020 et 2021. Dans ce contexte de guerre des talents, un poste en particulier se démarque : le Talent Acquisition (+50% d’offres d’emploi), y compris dans les entreprises à très forte notoriété.
Côté salaires, la fonction Supply Chain bénéficiera des plus fortes augmentations (+11% en moyenne), certains postes très qualifiés étant particulièrement stratégiques dans ce contexte de crise.