Digital DeConstruction veut emmener plus loin le développement du réemploi dans le secteur du bâtiment en Europe
Le secteur du bâtiment est aujourd’hui à la fois le plus gros consommateur de ressources en France et le plus gros producteur de déchets, avec 70% des déchets générés. Ce constat n’est pas une fatalité et des alternatives à un modèle de consommation linéaire « extraire, construire, démolir » se structurent. Le secteur va devoir basculer vers un modèle d’économie circulaire, qui va encourager notamment à mieux et plus réutiliser les matériaux issus des chantiers de déconstruction.
Digital DeConstruction est un consortium de 14 partenaires européens, soutenu en France par GreenFlex, partenaire clé de la transformation des organisations, l’AREP, SNCF Gares & Connexions, Nobatek/INEF4 et Vilogia.
Digital Deconstruction participe activement à l’émergence de ces pratiques et à la structuration d’un écosystème, centré autour de trois principes : « Réduire, Réutiliser, Recycler ». Celui-ci repose sur une vision claire : nous allons pour tenir nos engagements climat devoir être bien plus sobre et efficace dans nos usages et notre consommation de matériaux. Et ensuite il nous faudra faire évoluer le mix matériaux de la construction vers des solutions moins carbonées. Explorer les façons de mieux produire des matériaux d’usage commun : verre, acier, béton,… reconsidérer une utilisation plus massive des matériaux géo et bio sourcés et réutiliser bien plus et bien mieux les matériaux issus de la déconstruction. Les bâtiments à déconstruire sont une « mine ou carrière urbaine » offrant des ressources, plutôt que des centres de coûts constitués de déchets. Des pionniers ont montré la voie et la faisabilité aujourd’hui de l’utilisation du réemploi dans la construction. Il s’agit maintenant de changer d’échelle. Pour tenir nos objectifs écologiques, il sera clé que le réemploi devienne une filière clé et atteigne les 20% dans le mix matière de nos constructions de demain.
Favoriser le réemploi des matériaux nécessite un changement de pratique embarquant l’ensemble de la profession
Pour appuyer ce changement d’échelle, les acteurs du collectif Digital DeConstruction veulent mieux faire savoir le potentiel des outils digitaux pour permettre aux acteurs de la déconstruction et de la construction de mieux s’engager dans ces projets de déconstruction sélective et de réemploi. Cela passera par un recensement et une mise en perspective de l’ensemble des outils digitaux existants, ainsi que par un suivi de projets démonstrateurs d’excellence du réemploi, en capitalisant sur les apprentissages, outils et méthodes développées dans ce cadre. Les constats des expérimentations seront diffusés largement, notamment auprès d’un large écosystème d’acteurs du réemploi que ces partenaires animent.
Un Manifeste et des Hubs d’Innovation du Réemploi pour mobiliser les acteurs de la filière BTP
Le « Manifeste pour une (dé)construction circulaire », rédigé par les partenaires français de ce consortium Européen, dresse un état des lieux des pratiques et leviers nécessaires pour aller plus loin et des actions clés nécessaires pour rendre cette filière du BTP circulaire. « Notre conviction est que la transition de nos modes de faire est un sport collectif et que c’est en posant des bases communes et Open Source, avec des coopérations inter-métiers et internationales, que l’on réussira mieux et plus vite. Si le numérique n’est pas un but en soi, il doit faire partie des outils à considérer et dont il faut qualifier le domaine d’utilité pour nous permettre d’avancer sur notre trajectoire de progrès, au service de tous les professionnels de l’acte de construire et de déconstruire », explique Sebastien Delpont, directeur du programme Digital Deconstruction et Directeur associé chez GreenFlex.
Un autre volet clé d’action du programme consiste à créer des espaces d’échange et groupes de travail afin d’amener les acteurs du secteur à échanger sur leurs pratiques, les freins identifiés au réemploi et sur la capacité des outils digitaux actuels à répondre à ces besoins actuels et d’éventuels besoins additionnels auxquels les outils actuels ne permettent pas pour l’instant de répondre.
Digital DeConstruction lance à cet effet les Hubs d’Innovations du Réemploi : Le premier a eu lieu le 16 novembre 2021, il sera suivi de trois Hubs répartis sur l’année 2022. Au programme : des temps d’ateliers pour créer ensemble une feuille de route ambitieuse, des plénières avec le retour d’expérience des acteurs du secteur et des visites de sites organisées avec les partenaires du programme hébergeurs de sites pilotes, AREP, SNCF Gares & Connexions et Vilogia.
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Qualifier l’impact d’outils numériques pour faciliter les pratiques et les échanges d’informations
Quatre outils numériques ont déjà été testés et qualifiés quant à leurs coûts et bénéfices : le scanner 3D de BIM-Y, un BIM (Modélisation des informations du bâtiment) réversible développé par GTB Lab, une base de données des matériaux intégrée nommée CIRDAX et la technologie blockchain apportée par Blockmaterial. Ces outils sont testés sur les projets démonstrateurs, améliorés au sein d’une démarche de co-construction et seront présentés, aux côtés d’autres outils plus matures existants, au sein d’une plateforme open source de présentation de ces outils.
Objectif : donner un éclairage aux différents professionnels de la construction et de la déconstruction de la pertinence et des coûts / bénéfices de différents outils pour maximiser le réemploi dans différents cas d’usages.