Alors que l'examen du Projet de loi de finances 2022 se poursuit au Parlement, la question du financement de la rénovation énergétique doit revenir sur le devant de la scène. Si de plus en plus de Français prennent conscience de la nécessité d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique chez eux, le manque de moyens financiers reste le frein numéro un quand il s’agit de passer à l’acte.
Si le coût des travaux est essentiellement assumé par l’État et les fournisseurs d’énergie, la place des banques est encore trop souvent négligée. Effy, 1er spécialiste de la rénovation énergétique en France et Pretto, spécialiste du crédit immobilier en ligne, dévoilent leurs propositions pour embarquer les banques dans le financement de la rénovation énergétique.
Proposition n°1 : inciter les banques à distribuer davantage l’éco-prêt à taux zéro
L’examen du projet de la loi de finances 2022 a déjà permis d’élargir le rôle des banques dans le financement de la rénovation énergétique. Ainsi, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), un prêt à taux nul accordé sans condition de ressources pour financer le reste à charge des travaux d’économies d’énergie, a été prolongé jusqu’à fin 2023 et simplifié dans son instruction. Quant au plafond du montant d’emprunt jusque-là fixé à 30 000€, il a été remonté à 50 000€.
Mais l’éco-PTZ est encore trop faiblement distribué aux ménages modestes. « Seuls 7% des 42 000 éco-PTZ délivrés en 2020 l’ont été pour des ménages modestes. Il faut inciter les banques à le proposer davantage en augmentant de manière significative leur rémunération en contrepartie d’une obligation quantitative dans la distribution de ce prêt », explique Frédéric Utzmann, Co-fondateur d’Effy.
Proposition n°2 : relever le taux maximum d’endettement à 37 ou 38 % pour l’octroi d’un crédit immobilier
Aujourd’hui, le volet énergétique n’entre toujours pas en compte dans l’appréciation du taux d’endettement pour décrocher un crédit limité à 35% pour tous les projets. Relever ce taux maximum à 37 ou 38% pour autoriser le financement de travaux de rénovation énergétique permettrait aux ménages de valoriser leur bien tout en allégeant leur facture.
« Remonter le taux d’endettement maximum de 35% à 37 ou 38% pour les crédits à l’habitat pourrait permettre de financer les travaux de rénovation énergétique et de créer un cercle vertueux aussi bien pour les banques que pour les particuliers : une facture énergétique réduite, c’est un pouvoir d’achat augmenté et une charge mensuelle allégée, c’est un risque crédit amoindri », poursuit Pierre Chapon, Co-fondateur de Pretto.
Proposition n°3 : intégrer les activités de Retail Banking à la démarche environnementale des banques
Pour limiter leur impact carbone, les établissements bancaires s’engagent de plus en plus pour réduire leurs investissements fossiles. Une démarche dont sont pour l’instant exclues les activités de retail banking en général et le crédit à l’habitat en particulier. Pourtant, la mobilisation des banques autour des enjeux de rénovation énergétique des logements pourrait représenter un levier majeur de réduction de leur empreinte carbone.