Pour plus d’1 Français sur 3, la crise aura un impact négatif sur la progression de sa carrière
- 57% des salariés français affirment que la crise du Covid-19 impactera leur travail dans les trois prochaines années
- Ils sont 35% à considérer qu’ils auront moins de possibilités d’évolution de carrière et 39% qu’ils rencontreront des difficultés en cas de recherche d’un nouvel emploi
- 62% des salariés évoluant dans le secteur des loisirs, de l’hôtellerie et de la restauration, 49% des personnes à leur compte et 47% des freelances estiment que la crise fragilisera l’état de leurs finances
- Néanmoins, la crise représente une opportunité de bénéficier d’une meilleure flexibilité au travail et de développer leurs compétences respectivement pour 29 et 26% des salariés français
La pandémie du Covid-19 aura indéniablement des impacts sur le monde de travail de demain, qu’ils soient positifs ou négatifs. C’est ce que révèlent les chiffres d’une nouvelle étude intitulée « People at Work 2021 : l'étude Workforce View » publiée par ADP, pionner et leader mondial des solutions de Ressources Humaines. Cette enquête, réalisée auprès de plus de 32 000 salariés dans 17 pays, dont 1 920 en France, analyse que pour 57% des collaborateurs français, cette crise impactera et influencera leur travail au cours des trois prochaines années. Un impact qui sera plus négatif que positif sur leur capacité à trouver un nouveau travail (39%), sur leurs possibilités d'évolution de carrière (35%) ou sur leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (33%).
Des progressions de carrière ralenties
Plus d’un tiers des salariés français (35%), estiment qu’ils ne bénéficieront pas de possibilités d’évolution de carrière au cours des trois prochaines années. Un sentiment qui prédomine tout particulièrement chez ceux qui évoluent dans les secteurs des médias (58%), de la finance (48%) et de l’immobilier (46%).
Près de 4 Français sur 10 (39%) pensent qu’ils rencontreront des difficultés à l’avenir en cas de recherche d’un nouvel emploi. Les plus concernés sont les jeunes âgés de moins de 24 ans (43%), les salariés des secteurs des médias (60%) et de l’immobilier (52%).
Une stabilité financière et un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ébranlés
4 Français sur 10 (41%) considèrent par ailleurs que le Covid-19 fragilisera l’état de leurs finances, notamment les freelances (47%), qui ne bénéficient pas de la stabilité offerte par un CDI, les 35-44 ans (44%) et les 18-24 ans (43%). Mais ceux qui redoutent le plus les conséquences négatives de la crise sur leurs finances sont les salariés évoluant dans le secteur des loisirs, de l’hôtellerie et de la restauration (62%) : les chiffres confirment qu’il s’agit du secteur ayant été le plus impacté par l’activité partielle, la perte d’emploi, les reconversions professionnelles ou la cessation temporaire d’activité pendant les confinements.
Une opportunité de développer ses compétences et de gagner en flexibilité
Si l’incidence de la crise est plutôt perçue comme négative, elle aura néanmoins un impact positif sur le développement de leurs compétences selon un quart des Français (26%). 11% considèrent avoir significativement développé leurs compétences pendant cette période. Un constat qui est tout particulièrement notable chez les 18-24 ans, avec 35 % d’entre eux qui jugent positif l’impact de la crise sur l’amélioration de leurs savoir-faire. Cela peut s’expliquer par le fait que les jeunes sont ceux qui ont dû faire preuve de la plus grande agilité professionnelle face au Covid-19. En effet, ils sont près d'un sur trois (31% contre 17% pour l’ensemble des travailleurs) à avoir changé de poste ou à avoir endossé de nouvelles responsabilités, car leur employeur a été contraint d'adapter les modes de travail, de recourir à de nouvelles compétences, voire dans certains cas, de restructurer ses activités.
Enfin, 29% des collaborateurs français estiment que la crise leur permettra de gagner en flexibilité. Un impact positif ressenti notamment par les salariés des secteurs de l’informatique et des télécommunications (47%), de la finance (44%), ainsi que par les professionnels des services aux entreprises (39%) et de l’immobilier (34%). Ce constat s’explique par la démocratisation du télétravail, avec de plus en plus d’entreprises qui ont dû faire preuve de plus de souplesse en matière d’horaires et de lieux pour exercer leur activité professionnelle.
« L’année 2020 et la premier semestre 2021 ont été atypiques, tant sur le plan personnel que professionnel. Employeurs et salariés ont été forcés de réinventer leurs modes de travail et de s’adapter rapidement à un monde incertain et en mutation rapide. La crise a poussé nombre de collaborateurs à changer ou à envisager un changement de mode et de lieu de travail. Les employeurs font face à une pression réglementaire qui érige la conformité comme un défi majeur et les entreprises sont confrontées à une pénurie de talents dans plusieurs secteurs d’activité…
Tout cela doit être analysé et pris en compte dans les stratégies de gestion des talents et d’organisation du travail. Les RH sont impactées par les nouvelles attentes des collaborateurs et peuvent par exemple mettre en place de nouvelles d’initiatives en faveur de l’inclusion, l’équité et la diversité, ou des politiques d’entreprises qui favorisent le travail flexible, ou encore des formations et plans de carrières qui renforcent l’attraction et la rétention des talents.
Malgré ces bouleversements et le manque de clarté sur la durée de l’impact de la crise, le moral des collaborateurs reste largement positif : 71 % se disent optimistes quant à leurs cinq prochaines années professionnelles, contre 84 % avant la crise », conclut Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse.