Une tendance croissante à la prise de décision « instinctive » nuit à la culture des entreprises et à leurs résultats. Cette situation s'explique par le stress ressenti par les salariés français face à une quantité trop importante de données.
La nouvelle étude d'Oracle NetSuite montre que les Français se sentent submergés par la quantité de données à leur disposition lors des prises de décisions cruciales au travail. Il ressort de cette étude menée auprès de 2 000 personnes au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, dans le Benelux, dans les pays nordiques et au Moyen-Orient que, même si elles pensent disposer des données nécessaires à leur succès, les personnes interrogées se sentent dépassées par la quantité de données ; certaines prévoient ainsi de recourir à un robot, une IA ou une machine pour les aider dans leurs processus décisionnels au cours des douze prochains mois.
« Les entreprises françaises ont travaillé avec acharnement pour se relancer et renouer avec une croissance soutenue », explique Eric Liard, Directeur des ventes, France, Oracle NetSuite. « Toutefois, certaines ont également rencontré des écueils. Il est évident que les entreprises qui reconnaissent éprouver des difficultés face aux données s'avèrent aussi les moins optimistes et affichent des prévisions de croissance plus faibles. Face aux défis et aux opportunités qui continuent de se profiler à l'horizon, les entreprises les mieux placées pour prospérer seront celles qui privilégient les prises de décisions objectives et axées sur les données et qui réussissent à fournir à leurs employés des informations pertinentes et digestes. »
La majorité des salariés restent submergés par les données
Bien qu'ils pensent disposer des données appropriées, la quasi-totalité des salariés français ayant participé à l'étude ont déclaré se sentir submergés par la quantité de données disponibles au moment de prendre des décisions importantes. L'étude a constaté que :
- 84% des salariés français pensent disposer des données nécessaires à leur travail, mais seulement 3% disent ne jamais être dépassés par la quantité de données à leur disposition ;
- 78% des salariés français déclarent que les données auxquelles ils ont accès ne sont pas toujours utiles (à noter qu'il s'agit là d'une valeur supérieure à celle de tous les autres pays concernés par l'étude) ;
- 33% des salariés français déclarent disposer de données, mais ne pas être en mesure de les analyser correctement, et estiment que ce problème constitue une menace importante pour leur activité. A titre de comparaison, ils sont 59% au Royaume-Uni.
L'intuition prend plus de place dans les décisions : un comportement néfaste pour les résultats et la culture des entreprises
Une culture croissante de la prise de décision « à l'instinct » a un impact négatif sur les résultats des entreprises et sur le sentiment qu'ont les salariés de jouer un rôle dans la stratégie et le succès de leur organisation. À cet égard, l'étude montre que :
- Les salariés français pensent de moins en moins que leur organisation a adopté une approche davantage axée sur les données au cours des douze derniers mois. Seuls 25% des salariés estiment que leur entreprise a adopté une approche davantage axée sur les données au cours des douze derniers mois, contre 42% pour les douze mois précédents ;
- Le nombre d'entreprises qui s'appuient sur l'intuition et l'instinct pour prendre des décisions commerciales importantes a plus que triplé, passant de 8 à 25%, au cours des douze derniers mois ;
- Seuls 22% des salariés pensent que leur entreprise est fortement axée sur les données lorsqu'il s'agit d'établir une stratégie d'entreprise ;
- Les entreprises qui ne tiennent pas compte des données lors de la définition de leurs stratégies en subissent les conséquences. Ainsi, ces organisations étaient presque deux fois plus susceptibles (41%) de ne pas avoir atteint leurs objectifs de croissance au cours de l'année précédente par rapport aux autres (22%) ;
- Les entreprises qui disent ne pas utiliser le potentiel des données sont également celles qui présentent des prévisions de croissance de leur chiffre d'affaires pour cette année (43%) inférieures à la moyenne (54%). Elles sont aussi moins susceptibles d'avoir une compréhension claire de l'orientation que prennent leurs activités ;
- Seuls 57% des salariés travaillant dans des entreprises qui n'utilisent pas le potentiel des données estiment que leurs décisions ont un impact sur la croissance de leur entreprise, alors que la moyenne s'établit à 80%.
Face à des processus décisionnels stressants, les Français recherchent de l'aide
Le télétravail a renforcé la complexité des prises de décisions et le stress qui en résulte. Certains salariés envisagent de plus en plus d'utiliser des machines ou des robots (c'est-à-dire l'IA, ou Intelligence Artificielle) pour obtenir de l'aide. Il ressort également de l'étude que :
- Le temps (55%), les répercussions éventuelles sur leur réputation personnelle (50%) et les capacités de leurs responsables (47%) constituent les principaux facteurs qui ont un impact sur la capacité des salariés à prendre des décisions efficaces ;
- La prise de décisions importantes au travail reste une source d'angoisse pour les salariés. 75% ressentent davantage de pression de la part de leur employeur que de leur famille lorsqu'il s'agit de prendre des décisions importantes ;
- 50% des salariés français déclarent que lorsqu'ils travaillent à distance, la difficulté à interagir aisément avec leurs responsables nuit au processus décisionnel. Au Royaume-Uni, ce chiffre atteint 65% ;
- 39% des salariés prévoient de recourir à des machines ou à des robots (IA) pour prendre des décisions cruciales au cours des douze prochains mois. La France obtient le pourcentage le plus bas parmi les pays couverts par l'étude. Cette valeur s'élève par exemple à 72% en Allemagne et monte à 81 % pour ce qui concerne les start-up.