Les actifs risqués ont bien performé dans la première quinzaine du mois, avant d’être en modeste repli le reste du mois en raison des nouvelles macroéconomiques. La crise bancaire chypriote et des nouvelles économiques plus faibles en Europe ont conduit les investisseurs à réduire leur exposition à l’Europe périphérique et aux banques européennes.
Néanmoins, les indices actions tels le S&P 500 ont atteint de nouveaux sommets. Au sein de la classe d’actifs obligataire, la dette souveraine européenne de bonne qualité, tels les Bunds et les Gilts, a surperformé, bénéficiant d’un "flight to quality" à la suite de la crise bancaire chypriote et des craintes de contagion. Du coté de la dette d’entreprise, le high yield US a enregistré la meilleure performance, suivi des "leveraged loans", du "high yield" européen et de "l’investment grade" européen. "L’investment grade" US, quoique positif, est en retrait.
Le marché du "high yield" affiche un record d’émissions au 1er trimestre avec les entreprises qui continuent de profiter de l’environnement de taux bas pour refinancer leur dette existante. Les "leveraged loans" continuent de profiter de facteurs techniques solides - un niveau élevé de nouvelles émissions et des souscriptions records sur la classe d’actifs. Le volume d'émissions de CLO augmente, stimulant la demande pour les "leveraged loans".
La presse a été largement alimentée par les discussions autour du LBO Heinz. Le prix à la fin du mois faisait ressortir un rendement de 4.25%, un chiffre jamais atteint par une émission suite à un LBO. Nous considérons que l’opération Heinz est une opération isolée, ne reflétant en rien une tendance à une augmentation importante du nombre de LBO ou à un retour de leviers financiers excessifs. Heinz est un cas à part, en raison de sa marque très connue et de la participation de Warren Buffet. La prise de participation importante de Buffet au capital de la société a contribué à réduire le coût de financement des obligations et des "loans". L’opération a également souligné la robustesse du marché des "loans" ($10 milliards de "loans" Heinz ont été absorbés par le marché) et les taux d’emprunts en général attractifs actuellement possibles. Nous ne pensons pas que cette opération reflète une détérioration des fondamentaux des entreprises. Au contraire, les fondamentaux des entreprises restent solides comme le prouve l’augmentation des "rising stars" (des entreprises "high yield" qui deviennent "investment grade"). En mars, sur le marché "high yield" US, 4 entreprises représentant un montant de dettes de $12 milliards, ont été remontées en catégorie "investment grade". C'est le chiffre mensuel le plus élevé depuis plus de 7 ans. Cela souligne les fondamentaux solides des entreprises qui soutiennent actuellement le marché du "high yield".
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