Le laboratoire de recherche public-privé Simatlab, créé en 2017 par le groupe Michelin et l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand (ICCF*), renouvelle pour quatre ans ses travaux sur la modélisation des matériaux du futur. Par ailleurs, le laboratoire accélère son développement en intégrant de nouveaux partenaires et en élargissant ses champs de recherche dans les domaines du médical et de l’hydrogène.
Le CHU de Clermont-Ferrand devient le nouveau partenaire académique du laboratoire aux côtés d’une nouvelle équipe interdisciplinaire comprenant des chimistes, physiciens, pharmaciens et mathématiciens.
SimatLab met également en œuvre une nouvelle structure-pilote pour l’accueil de membres associés en dehors du monde académique. Cette entité permettra de travailler sur des sujets ponctuels de recherche, portés par des tiers industriels (PME ou grands groupes). Cette structure unique augmentera les capacités de recherche du laboratoire en générant une fertilisation croisée sur les sujets et en permettant d’identifier de futurs partenaires.
Enfin, Simatlab développe de nouveaux axes de travail dans le médical et l’hydrogène. Dans le premier domaine, les systèmes sont complexes car composés de molécules de grande taille, difficiles à simuler. Les matériaux des piles à combustible sont quant à eux composés de molécules qui jouent un rôle à la fois mécanique et chimique lors de la conversion de l’hydrogène en électricité. Les défis de recherche sont importants et les progrès réalisés seront profitables à des problématiques qui sont au cœur des enjeux de la mobilité de demain et du bien-être des personnes.
Ce laboratoire commun modélise des matériaux du futur autour de trois axes majeurs de recherche :
- une approche physique et numérique de changement d’échelle, entre celle de la molécule (1 nanomètre) et celle de la mécanique des milieux continus (1 micromètre) ;
- une exploitation de la simulation pour accompagner la mise au point de matériaux innovants ;
- une utilisation conjointe des résultats de simulation et des données expérimentales pour valider nos approches et les enrichir par le moyen de l’intelligence artificielle.
Christophe Moriceau, directeur de la recherche avancée du groupe Michelin, explique : « Pour Michelin, les travaux du laboratoire commun SimatLab sont au cœur de la stratégie « Tout Durable » du Groupe. Les matériaux du futur, le médical et la mobilité hydrogène font partie des cinq domaines pour lesquels Michelin souhaite fortement se développer dans, autour et au-delà du pneumatique. L’open innovation et l’arrivée de nouveaux acteurs permettront de trouver des compétences dont le Groupe a besoin pour atteindre ses ambitions et relever les défis qu’il s’est fixés d’ici à 2050. Enfin, ce partenariat démontre une nouvelle fois l’ancrage et l’implication de notre entreprise sur le territoire. »
Pour l’Université Clermont Auvergne, la recherche menée au sein de SimatLab permet de développer des méthodologies de simulation moléculaire robustes et prédictives qui sont testées pratiquement en direct dans l’industrie. L’ouverture à d’autres champs disciplinaires et au consortium d’entreprises permettra de fédérer autour de la simulation multi-échelles des matériaux polymères et de favoriser l’interdisciplinarité, tout en développant l’attractivité du site clermontois en relation avec un grand groupe industriel.
« Le renouvellement du laboratoire commun SimatLab, ainsi que l’élargissement des thématiques qui y sont abordées, s’ancrent dans la mission du CNRS de contribuer au développement économique et industriel national, en favorisant les échanges entre monde de la recherche et monde industriel. Cette collaboration autour de SimatLab, centrée sur la simulation de matériaux polymères, s’inscrit dans le cadre d’une collaboration plus large engagée avec le groupe Michelin, qui favorise la mixité des expertises, notamment autour de la thématique de la transition écologique. Ce partenariat avec Michelin nous permet notamment d’évaluer, sur des applications concrètes, la robustesse des méthodologies développées dans les laboratoires et donc de favoriser une recherche à forte retombée industrielle », explique Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l'innovation du CNRS.
« Très investi sur le territoire auvergnat pour l’organisation des filières de soins et la gestion des ressources médicales, le CHU est ravi d’intégrer le laboratoire commun SimatLab. Ce partenariat est un véritable accélérateur de la recherche sur les dispositifs médicaux par l’approche innovante de la simulation des matériaux, permettant ainsi la compréhension et la description des phénomènes aux interfaces matériaux-fluides. Un projet partagé et vertueux qui aura un rôle majeur dans la prise en charge des patients en participant au développement des dispositifs médicaux de demain. Cette ambition scientifique articulée autour des principes de concertation, de recherche de synergies, de mise en lumière d’atouts spécifiques permettra également de développer la recherche sur la durabilité et la biocompatibilité des matériaux », conclut Valérie Sautou, Vice-présidente de la Délégation à la Recherche clinique et l’Innovation du CHU.
*L’ICCF est un laboratoire de l’Université Clermont Auvergne et du CNRS