Alors que la COP 26 s’ouvre à Glasgow, Allianz publie l’étude « Allianz Climate Literacy Survey», qui évalue les connaissances en matière de climat et de politique climatique des citoyens en France, en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Un échantillon représentatif de 1 000 personnes dans chaque pays a été interrogé au début du mois d'octobre.
Le pays imaginaire du climat
Premier résultat : le niveau de culture climatique semble être d'une faiblesse inquiétante en France, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis. En effet, seules 14,2% des personnes interrogées dans le cadre de l’étude ont une très bonne connaissance de la situation climatique. Si les résultats parmi les pays européens sont assez similaires, les États-Unis se démarquent : près de deux fois plus d’Américains ont un faible niveau de culture climatique par rapport aux Européens (Etats-Unis : 56,3%, France : 32,6%). Seuls 4,9% des américains interrogés - contre 20,5% des français - peuvent être considérés comme très compétents en matière de climat.
Globalement, la plupart des personnes interrogées sous-estiment massivement l'ampleur des mesures nécessaires et, surtout, la rapidité avec laquelle celles-ci doivent être mises en œuvre. Alors que deux tiers des personnes interrogées (France : 72,9%) sont conscients qu'une augmentation de la température de deux degrés ou plus entraînerait des conséquences catastrophiques pour la nature et l'Homme, seule un peu plus de la moitié (France : 56,1%) est consciente que les émissions nocives de gaz à effet de serre doivent être réduites de manière substantielle si l'on veut éviter ce scénario catastrophe. En parallèle, seulement 12,2% du panel (France : 10,7%) a conscience de l’urgence à laquelle est soumise la politique climatique et comprend que les limites climatiques de la planète seront atteintes d’ici huit ans.
« La connaissance extrêmement faible des enjeux climatiques mise en lumière ici est assez alarmante », commente Marie-Doha Besancenot, Directrice RSE d’Allianz France. « Cette méconnaissance rend la mise en place d’une politique climatique difficile. Les tensions actuelles sur les prix de l'énergie sont emblématiques de ce décalage. Nous devons redoubler d'efforts en matière d'éducation et de communication sur le climat. Nous ne pourrons construire un monde plus responsable que si chacun est plus instruit et conscient des enjeux. »
Pas d'‘effet Greta’
Dans le contexte des récentes manifestations en faveur du climat, qui ont été largement soutenues par les jeunes, le groupe Allianz a étudié les différences de culture climatique en fonction de l'âge en se posant la question suivante : les jeunes sont-ils, en plus d’être sensibles au climat, mieux informés ? Il semble que ce ne soit pas le cas et que le niveau de culture climatique augmente avec l'âge. En effet, la proportion de répondants présentant un niveau élevé de connaissances climatiques est plus forte chez les boomers (16,3%) que chez les GenZ (11,5%). La sagesse climatique semble donc attendre le nombre des années.
L’étude Allianz dissipe également un autre préjugé sur les attitudes des générations face au changement climatique : ce sont principalement les répondants issus des générations plus âgées qui luttent activement contre le changement climatique en faisant des efforts pour réduire leur empreinte carbone dans la vie quotidienne. Au sein de l’échantillon, la GenZ est la génération avec la plus forte proportion d'inactifs climatiques (8,2%). Dans le même temps, la part de la génération des boomers qui se classent comme « très actifs » est presque deux fois plus élevée que chez la GenZ : 31,8% contre 16,4%. Le mouvement climatique semble ainsi être beaucoup plus diversifié en termes d'âge que ce que l'on ne le pense souvent.
L'éducation au climat est essentielle
L’étude Allianz montre que la culture climatique est étroitement liée à l’adoption d’actions concrètes pour réduire son empreinte carbone. La probabilité de ne rien faire en matière d’écologie est presque nulle chez les personnes interrogées ayant une culture climatique moyenne. En revanche, ceux qui ont une culture climatique élevée ont trois fois plus de chances de se retrouver dans le groupe des « très actifs » (44,3% contre 12,6% pour les répondants ayant une faible culture climatique).
Les avis à l'égard d'une taxe carbone sont également influencés par le niveau de culture climatique. Parmi les répondants ayant une forte culture climatique, 64,2% considèrent la taxe carbone comme un moyen essentiel de protection du climat, contre seulement 26,8% chez les répondants ayant une faible culture climatique.
« Ces résultats prouvent que la culture climatique a des conséquences tangibles », commente Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz. Ce dernier poursuit : « Promouvoir la culture climatique, c'est créer l'espoir d'un monde où les citoyens comprennent les problèmes auxquels nous sommes confrontés et participent activement à la refonte de l'avenir de nos sociétés et de nos économies. En définitive, l'objectif de l'éducation au climat est de susciter un changement de comportement. Car la politique climatique n'est pas seulement un problème technologique, elle commence avec chaque individu. »