Retour de la confiance et perspectives de croissance, alignement de la stratégie sur la raison d’être, accélération digitale : ce sont les enseignements clés de la 7ème étude annuelle de KPMG, CEO Outlook, réalisée entre juin et août 2021 auprès de 1 325 dirigeants.
Parmi les enseignements clés de l’étude
- 87% des dirigeants internationaux (91% en France) ont davantage confiance dans les perspectives de croissance de leur entreprise que dans celles de l’économie mondiale (55% des dirigeants français vs. 60% dans le monde)
- La cybersécurité, l’environnement et la supply chain arrivent en tête des préoccupations des dirigeants
- Pour 81% des dirigeants (79% en France) la pandémie a renforcé leur attention sur la composante sociale des programmes ESG. 30% des dirigeants prévoient d’investir plus de 10% des revenus de leur entreprise dans la transformation vers un modèle plus durable
- 70% des dirigeants à l’international affirment que de nouveaux partenariats seront essentiels pour maintenir le rythme de la transformation numérique.
« Cybersécurité, supply chain, environnement… Si la crise de la Covid-19 fait naître de nouveaux défis pour les dirigeants, leur optimisme est reparti à la hausse et les opportunités à saisir sont nombreuses. Décarbonation de l’économie, accélération digitale, partage de valeur avec les collaborateurs, gouvernance fiscale, dans cette phase de relance économique, les leaders de demain seront les entreprises qui intégreront ces dimensions au cœur de leur modèle pour une croissance responsable et durable », commente Marie Guillemot, Présidente de KPMG France.
1/ Confiance des dirigeants et perspectives de croissance
Malgré le variant delta et la volatilité de l’environnement, les dirigeants renouent avec leur niveau de confiance pré-pandémie et anticipent une croissance économique soutenue dans les 3 prochaines années
60% des dirigeants se montrent confiants dans les perspectives de l’économie mondiale (+8 points janv/fév 2021). Les dirigeants français suivent la même tendance à 55% (+22 points vs janv/fév 2021) avec une confiance encore plus affirmée dans la capacité de croissance de leur entreprise (91% des dirigeants français et 87% des dirigeants internationaux).
Fusions-acquisitions et alliances stratégiques : les principaux leviers de croissance des 3 prochaines années
Plus de la moitié des dirigeants en France et dans le monde identifient les coentreprises, les fusions-acquisitions et les alliances stratégiques comme principales stratégies de croissance de leurs entreprises post-pandémie, en particulier afin de renforcer leurs capacités digitales.
L’alliance avec les startups est un levier essentiel d’innovation et d’agilité : 6 dirigeants français sur 10 (contre (4 dirigeants sur 10 dans le monde) se projettent dans une stratégie d’alliance avec les startups innovantes.
Enjeux de cybersécurité, d’environnement et de supply chain en tête des préoccupations
Pour la première fois, la cybersécurité, l’environnement et la supply chain se classent en première position des préoccupations des dirigeants français comme internationaux.
Très conscients des risques de cyberattaques, les dirigeants français ressentent de façon plus aiguë qu’en 2020 la nécessité de mieux s’y préparer (61% se déclarent bien préparés en 2021 contre 69% en 2020). Cet enjeu est particulièrement marqué dans les secteurs des services financiers, de la technologie et des télécommunications qui s'orientent vers des modèles de plus en plus agiles. La cybersécurité est également perçue comme une opportunité, puisque 8 dirigeants sur 10 en France et dans le monde considèrent la sécurité de l’information à la fois comme un enjeu stratégique et un avantage concurrentiel (contre 6 dirigeants sur 10 en 2020).
Les enjeux liés à l’environnement arrivent en deuxième position des préoccupations des dirigeants français, en particulier pour les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
Très fortement impactée par la crise, la chaîne logistique devient cette année le troisième enjeu majeur cité par les CEO français (en particulier dans les secteurs des biens de consommation, de l’industrie manufacturière et de l’automobile). Ils prévoient en conséquence de travailler à la durabilité de leur supply chain.
2/ Raison d’être et critères ESG au cœur de la stratégie des entreprises
La raison d’être désormais au cœur de la stratégie et de la performance des entreprises
64% des dirigeants considèrent la raison d’être de l’entreprise comme l’axe central de leur stratégie. Elle doit infuser toutes les actions de l’entreprise pour créer de la valeur de long terme pour les clients, les collaborateurs, les investisseurs et la société. Seuls 13% des dirigeants interrogés font du retour sur investissement pour l’actionnaire leur principal objectif. Pour la majorité des dirigeants, servir les actionnaires est désormais indissociable d’un impact positif sur la planète et la société. 52% des dirigeants d’entreprise en forte croissance font le lien entre leurs programmes ESG et l’amélioration de leur performance financière. Cependant, le chiffre tombe à 37% dans l’échantillon total, tandis que 24 % associent les programmes ESG avec une réduction potentielle de leur performance financière.
Les dirigeants en faveur d’une collaboration public-privé renforcée pour le développement durable et le climat
Pour les dirigeants, progresser sur les questions de développement durable, en particulier la décarbonation de l’économie, implique une forte collaboration public-privé où chacun prend sa part. 81% des dirigeants français (77% à l’international) estiment que les mesures gouvernementales sont nécessaires pour accélérer l’investissement des entreprises pour atteindre leurs objectifs de neutralité carbone. 30% des dirigeants prévoient d’investir plus de 10% des revenus de leurs entreprises dans la transformation vers un modèle plus durable. En outre, plus de 7 dirigeants sur 10 en France et dans le monde pensent que les leaders doivent en souligner l’urgence lors de la COP26 de novembre 2021.
Un accent nouveau sur la diversité, l’équité et l’inclusion
La pandémie a renforcé l’attention des CEO sur la composante sociale des programmes ESG pour 81 % des dirigeants mondiaux (79% en France). 71% d’entre eux ont conscience d’être tenus personnellement responsables des progrès dans ce domaine. Les CEO en France (33%) et aux Etats-Unis (36%) sont les premiers à considérer l’inclusion, la diversité et l’égalité comme facteurs clés de succès pour des collaborateurs engagés, productifs et motivés. Plus qu’en 2020, près de la moitié des dirigeants français affirme qu’une entreprise inclusive et diversifiée attire davantage les talents de la génération Z et les millenials. 56% des dirigeants se sentent néanmoins challengés par un éventuel décalage entre les progrès de leur entreprise et la croissance très rapide des attentes de la société, des investisseurs et des gouvernements en matière d’IDE (Investissements Directs à l’Etranger)
3/ Accélération digitale
L’agilité digitale et le bien-être au travail au centre des préoccupations des dirigeants
Pour 59% des CEO français (45% des CEO monde), la pandémie, qui a affecté la santé physique et mentale des dirigeants et des collaborateurs, pousse leur entreprise à veiller à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 8 dirigeants français sur 10 estiment que l’accélération de la transformation digitale entraînée par la crise ne sera pas durable si n’est pas traité, en amont, l’épuisement professionnel des équipes.
Dans un monde où le travail hybride est en plein essor, les CEO français sont moins enclins que les CEO internationaux à changer les habitudes de travail de leurs collaborateurs dans les prochaines années. Cela concerne notamment les jours de télétravail, le recrutement de talents qui travaillent à distance et l’usage des bureaux partagés. Seuls 21% des dirigeants français (contre 37% dans le monde) affirment qu’une majorité de leurs salariés travailleront plus de deux jours par semaine à distance dans les trois prochaines années.
Réforme du système fiscal mondial, un enjeu stratégique
Pour 3 dirigeants sur 4, la pression de la pandémie sur les finances publiques rend urgente la coopération multilatérale sur le système fiscal mondial. 77% citent l’instauration d’un impôt minimum mondial issu de l'accord historique conclu par 134 pays le 1er juillet 2021 comme un fort sujet de préoccupation pour leurs objectifs de croissance. Ils anticipent également la mise en place de nouvelles mesures fiscales pouvant entraver leurs stratégies de croissance et d'investissement à long terme.
Par ailleurs, 75% des dirigeants français (69% à l’international) témoignent d’une pression accrue pour rendre publique la charge fiscale de leur entreprise au titre de leurs engagements ESG. Ils sont 80% (74% des dirigeants mondiaux) à établir un lien étroit entre une gouvernance fiscale conforme aux valeurs de leur entreprise et leur capacité à susciter la confiance.