L’Autorité des marchés financiers (AMF) publie les résultats de deux études sur la perception des produits financiers responsables ou durables par les Français et les attentes des épargnants. Ces études montrent un intérêt de la part des particuliers mais aussi un fort besoin de pédagogie et de transparence afin de renforcer la notoriété et la confiance dans ce type de placements.
La première étude, menée en juin 2021 par OpinionWay auprès d’un échantillon de 2 074 personnes représentatif de la population française, montre qu’une majorité de Français s’intéressent aux enjeux de développement durable, y compris dans leur choix d’épargne, mais qu’une minorité connaissent bien et possèdent effectivement ce type de placements.
Parmi les principaux constats :
- 76% des Français estiment que l’impact des placements sur la qualité de l’environnement (pollution, biodiversité, etc.) est un sujet important ;
- plus d’1 Français sur 2 affirme prendre en compte les enjeux de développement durable en matière d’épargne ;
- 11% seulement des répondants connaissent avec précision l’un des types de placements solidaires, durables, responsables, ISR, etc. ;
- 17% des Français déclarent détenir au moins un placement responsable ou durable, dans le cadre d’une assurance-vie, d’un PEA ou compte-titres, d’un plan d’épargne salariale ou retraite ;
- 72% des détenteurs de ce type de placements s’en disent satisfaits, dont 19% « très satisfaits ».
Les labels publics ISR et Greenfin restent très peu connus du grand public et inspirent une confiance modérée. Les épargnants expriment un besoin d’accompagnement, en particulier de la part de leur conseiller bancaire ou financier. Parmi les principaux freins à la souscription, les Français citent en premier lieu leur manque de moyens, la crainte du greenwashing et le manque d’information.
Dans une seconde étude, qualitative, menée en juin 2021 par CSA Research, un panel de 15 épargnants non experts a été interrogé sur la lisibilité des documents commerciaux et précontractuels des placements durables et responsables. Il en ressort que :
- les notions de placement durable ou responsable et d’ISR apparaissent floues et les concepts tels que les critères ESG ou extra-financiers opaques ;
- le vocabulaire employé dans les prospectus ou documents d’information clé pour l’investisseur (DICI) est jugé trop technique et décourageant ;
- les épargnants attendent des exemples concrets de projets et des preuves de l’impact de ces placements.
Très engagée en faveur de l’essor de la finance durable dans un cadre de confiance, l’AMF accompagne les acteurs de la Place (sociétés cotées, gérants d’actifs, banques, investisseurs institutionnels, etc.) pour faire évoluer les pratiques et accroître la transparence. L’AMF publie également sur son site internet des guides pédagogiques à destination des épargnants et organise des webinaires à l’intention du grand public sur diverses thématiques d’investissement, dont les grandes notions de la finance durable tels que les critères ESG et la performance extra-financière des entreprises cotées.
Le régulateur a décidé en 2021 de renforcer les exigences en matière de finance durable dans l’examen de vérification des connaissances minimales des professionnels (appelé « certification AMF ») et de créer un module spécifique optionnel portant sur ces questions. La formation des professionnels constitue un enjeu important pour aider les épargnants à mieux comprendre l’offre d’investissement vert et responsable. A partir d’août 2022, les nouvelles règles de la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers MIF2 imposeront que les conseillers financiers recueillent les préférences ESG de leurs clients avant de leur proposer un produit d’investissement.