Le Centre de Recherche sur les Fusions et Acquisitions de la Business School (anciennement Cass Business School) publie son dernier classement d'attractivité des fusions et acquisitions (MAAIS) dans le monde. Ce rapport annuel note les pays du monde entier en fonction de leur capacité à attirer et à maintenir les activités de M&A nationales et internationales. Les notes finales pour chaque pays sont calculées principalement sur les résultats de l'indice, mais aussi sur le volume réel de transactions au cours de l'année.
« Le résultat de l'indice d'attractivité des fusions et acquisitions donne un aperçu de l'endroit où les investissements se concentrent le plus et nous aide à prévoir les tendances régionales sur la base des facteurs infrastructurels, technologiques, ESG (Economic, Social and Corporate Governance), réglementaires et politiques, économiques et financiers et socio-économiques, associés à des données exhaustives sur les transactions », souligne Naaguesh Appadu, chercheur à la Business School et co-auteur principal du rapport.
Ce dernier rappelle ici les points clés de ce rapport :
- La France a gagné une place et se classe actuellement au septième rang du classement général de l'indice. Le gouvernement français a amorcé plusieurs réformes importantes telles que le changement climatique où la baisse du chômage, ce qui n’est pas négligeable. Les points forts de la France sont ses infrastructures et ses actifs, suivis des facteurs réglementaires et politiques. Les réformes ont été ralenties par le mouvement des gilets jaunes et les puissants syndicats, ce qui pourrait rendre difficile leur ratification.
- L'Allemagne, actuellement classée troisième dans la liste globale, se classe à la première place parmi les pays européens. Malgré toutes les incertitudes du Brexit et du Covid-19, l'Allemagne a gagné deux places dans le classement général grâce à la stabilité de ses facteurs réglementaires et politiques ainsi que ses infrastructures et actifs.
- Le Royaume-Uni, malgré le Brexit, occupe la troisième place en matière de volume de transactions ainsi qu’en valeur de transactions derrière les États-Unis et la Chine, montrant la résilience de son infrastructure financière pour continuer à attirer les investissements étrangers. Selon les données recueillies, cela est en grande partie dû à ses forces perçues en matière d'infrastructures et d'actifs ainsi que de compétences technologiques. Il convient également de mentionner que le Royaume-Uni a perdu quatre places en 5 ans. L'incertitude entourant le vote sur le Brexit et les négociations qui ont suivi ont sans aucun doute eu un impact sur ce déclin progressif, et il sera intéressant de continuer à surveiller cela en conjonction avec l'impact du coronavirus et l'introduction probable du projet de loi sur les valeurs mobilières et les investissements nationaux qui augmentera les pouvoirs de veto.
- L'Italie a perdu, au cours de l'année dernière, trois places (et 23 places sur une période de cinq ans) et sans surprise est actuellement classée 36ème sur la liste globale de l'indice, en raison de facteurs réglementaires et politiques et des dépenses publiques, ainsi que d'une baisse de 18% du volume des fusions et acquisitions par rapport à l'année dernière. On s'attend à ce que l'économie italienne se contracte, ce qui pourrait également affecter davantage ses activités de M&A à court terme.
- Les États-Unis et Singapour conservent leurs première et deuxième places respectives grâce à la bonne performance continue des infrastructures et des actifs.
- L'Arabie Saoudite gagne 20 places et entre dans le top 30 grâce à l'amélioration de ses performances socio-économiques selon les données de la Banque mondiale.
- L'Islande gagne 13 places pour atteindre la 32ème place, en grande partie grâce à son score dans l'indice ESG (Economic, Social and Corporate Governance).
- Le Brésil perd 12 places au niveau mondial, notamment en raison de ses mauvaises performances réglementaires et politiques au cours de l'année écoulée
Les données sur l’année 2020 fournissent une première indication de la façon dont la pandémie de coronavirus affectera les différents pays, mais dans de nombreux cas, l'impact réel reste à venir.
« Depuis notre premier rapport en 2009, nous avons évolué et amélioré la méthodologie afin de créer une plus grande précision en fonction de l'évolution des forces du marché dans le monde. La pandémie, par exemple, a eu un impact sur les résultats de nombreux pays mais pas tous, ce que nous essayons à prendre en compte dans la méthodologie », conclut Naaguesh Appadu, chercheur à la Business School (anciennement Cass) et co-auteur principal du rapport.
Le modèle de score de l'indice d'attractivité des fusions et acquisitions a été lancé pour la première fois sous la forme d'un article revu par des pairs en 2009, au lendemain de la crise financière mondiale, et est mis à jour chaque année avec de nouvelles informations afin de refléter les événements et l'activité au niveau mondial. Au total, 148 pays sont évalués dans le rapport de cette année.