Un sujet précurseur des besoins des familles
Véritable tradition de l’AFFO, les livres blancs consistent à analyser un sujet essentiel pour les family offices avec des professionnels reconnus. Le livre blanc Investissement durable constitue un sujet particulièrement précurseur des besoins des familles et démontre que l’AFFO demeure un formidable poste d’observation des évolutions en cours.
Ce livre blanc questionne avant tout la définition de l’investissement durable, en lien direct avec le développement durable. Il analyse aussi bien les ODD et les accords de Paris que la RSE et les piliers ESG, ainsi que le cadre réglementaire de l’ISR, les labels et les enjeux des bilans carbone. Il s’intéresse également de près aux raisons menant à choisir l’investissement durable, à travers l’intérêt manifesté par les investisseurs et les professionnels du patrimoine et de la gestion, mais aussi à travers des approches par opportunités et par risques. Le livre blanc de l’investissement durable analyse enfin l’intégration de la durabilité dans une allocation d’actifs, selon les classes d’actifs et leurs différents impacts, tout en précisant le rôle du family office dans un tel contexte.
Présidée par Florian Boulte, la commission Investissement durable de l’AFFO a ainsi rédigé un document passionnant appelé à devenir incontournable. Ce dernier explique : « La crise sanitaire mondiale de 2020, nous a montré combien l’organisation de notre société, nos modes de vie, sont fragiles et peu résilients. Mais elle est aussi une formidable opportunité de faire le point sur les vrais enjeux des 30 prochaines années et d’infléchir notre chemin vers des modes de vie durables et inclusifs, les mieux à même de protéger les familles et leurs patrimoines.
Néanmoins, il me semble difficile d’envisager « le monde d’après » sans avoir compris les principales lois physiques qui nous gouvernent, les limites qui s’imposent à nous et les ordres de grandeur des changements à envisager. Ce savoir est à mon sens ce qui permet d’appréhender les formidables opportunités liées au changement, ainsi que les risques importants qui pèsent sur les familles et leurs patrimoines. »
Durabilité : choix d’investissement ou vision d’avenir ?
Jusqu’au début des années 70, les principales monnaies n’étaient pas seulement des outils de transaction mais avaient aussi une contrepartie réelle dans le monde physique. Il existait ainsi une restriction à la création de monnaie, et donc au crédit. Ensuite, le monde physique et le monde monétaire ont été dissociés, mais notre thermomètre économique, le PIB, est resté le même. Le lien avec le monde physique a disparu, et notre perception de la durabilité s’est amoindrie. Les théories économiques ne prennent en compte que les flux de ressources naturelles, les stocks étant considérés comme gratuits. Pourtant, tel n’est pas le cas, car en réalité, il faut intégrer les notions de dépréciation du stock, en qualité comme en quantité : le constat final est que nous vivons aujourd’hui essentiellement du capital.
Progressivement, le capitalisme s’est imposé au niveau mondial comme étant le meilleur, ou le moins mauvais, des systèmes, en ce qu’il entraîne généralement dans son sillage paix, amélioration des conditions de vie, prospérité, développement et croissance. Mais chaque médaille a son revers, et celui du capitalisme est une vision à court terme, ignorant les enjeux à long terme comme les limites physiques dans lesquelles il évolue, son impact sur l’environnement et sur la société.
Les jeunes générations sont aujourd’hui conscientes qu’il est indispensable de changer de mode de vie et de modèle économique pour préserver leur avenir et celui de leurs enfants, pour tendre vers un monde équilibré plus durable. Cet équilibre repose sur un socle environnemental qui doit permettre à la société dans son ensemble de mettre en place une harmonie nécessaire à un monde économique prospère et pérenne. La durabilité n’est donc pas un choix d’investissement, mais une vision de l’avenir des générations suivantes.
« Intégrer la durabilité dans ses choix d’investissement revient en quelque sorte à orienter son argent vers des projets qui auront un impact positif sur l’environnement et sur la société. Elle constitue une manière de se mettre au service de causes que personne ne peut plus se permettre d’ignorer », commente Florian Boulte.
Problématique climatique et investissement durable
Si le sujet de l’investissement durable va au-delà de la problématique climatique, celle-ci doit être traitée, car elle en est la colonne vertébrale. Les entreprises familiales et les family offices auront un rôle essentiel à jouer dans la mutation qui s’annonce, car leurs visions s’inscrivent, par définition, dans le long terme.
Pour ce livre Blanc, l’AFFO a préféré le terme d’investissement durable à celui d’investissement ISR, qui lui a semblé trop réducteur. En effet, la notion de durabilité est dynamique et évolue dans le temps. Elle se définit aussi en fonction des événements que l’on traverse. La crise du Covid, en tant que pandémie mondiale, a conduit à une baisse générale et massive de l’activité sur tous les continents, ainsi qu’à une baisse de marché inédite en temps de paix. Elle a aussi montré que les modèles d’affaires les plus résilients, les plus en phase avec nos besoins primaires et les capacités de notre planète, étaient ceux qui avaient le mieux résisté.
« Le livre blanc Investissement durable opère un parti-pris qui replace la notion de durabilité dans le contexte actuel des enjeux de développement durable. Il évoque les différentes raisons pour lesquelles le choix de l’investissement durable va vraisemblablement s’imposer et analyse la question de savoir comment placer la durabilité dans une allocation d’actifs », conclut Florian Boulte.