Deux enjeux majeurs seront à l’origine de changements au sein des portefeuilles de private equity des investisseurs au cours des prochaines années, selon le dernier Baromètre Global Private Equity de Coller Capital - Été 2021
Les trois quarts des investisseurs investiront différemment pour répondre aux enjeux liés au développement durable et au changement climatique, et une proportion équivalente ciblera de nouvelles opportunités dans les secteurs de la santé et des biotechnologies.
Pour Jeremy Coller, Directeur des Investissements chez Coller Capital : « Le fait que les principaux enjeux ESG (le climat, le développement durable et la santé) figurent dans le haut de la liste des priorités des investisseurs ne devrait surprendre personne. Le fait que la moitié de tous les investisseurs en private equity pensent que l’investissement ESG en lui-même stimulera les performances de leurs portefeuilles devrait toutefois faire ouvrir les yeux à quiconque continue de penser que l’ESG est juste "un plus" ou un simple outil de communication. »
Francois Aguerre, Partner et Head of Origination chez Coller ajoute : « l’enthousiasme pour les actifs alternatifs, et le private equity en particulier, ne faiblit pas, malgré des challenges nationaux ou globaux attendus par les LPs. Une gestion active de leurs relations GP semble s’imposer aux LPs pour maintenir la performance de leurs portefeuilles. »
Perspectives d’investissement en private equity
Selon les investisseurs, les risques pesant sur les rendements du private equity ont considérablement augmenté au cours des 18 derniers mois. Au moins trois quarts des investisseurs craignent une aggravation des conflits géopolitiques et des guerres commerciales, et plus des deux tiers d’entre eux s’inquiètent de changements du contexte réglementaire et fiscal. Fait intéressant, bien qu’un tiers des investisseurs implantés en Amérique du Nord pensent que l’administration Biden-Harris aura une incidence négative sur leurs performances, 14 % d’entre eux pensent que la nouvelle administration aura un impact positif pour le private equity.
En dépit de leurs inquiétudes, une grande majorité d’investisseurs en Amérique du Nord et en Europe pense qu’il est opportun de procéder à de nouveaux engagements dans des fonds de private equity. La période est toutefois relativement difficile à gérer : plus de la moitié des investisseurs en Amérique du Nord pensent notamment qu’il devient plus compliqué de sélectionner les bons gérants et les bons fonds.
Cette nouvelle réalité de l’univers d’investissement après-Covid se traduit également par une plus grande volonté de la part de nombreux investisseurs d’investir auprès de gérants avec lesquels ils n’ont pas de relations existantes. Deux investisseurs sur cinq déclarent qu’ils sont désormais plus susceptibles de refuser de prolonger leurs partenariats avec leurs gérants actuels qu’ils ne l’ont été ces dernières années, essentiellement à cause des performances des fonds plus faibles que prévu. En partie à cause de cela, près de la moitié des investisseurs prévoient d’engager plus rapidement des relations avec de nouveaux gérants au cours des 18 prochains mois.
Performances des investisseurs et allocations d'actifs
Selon le Baromètre, les performances nettes générées par le private equity pour les portefeuilles des institutionnels atteignent des niveaux records. Les deux tiers des investisseurs obtiennent désormais des performances nettes globales de 11 à 15%, et un cinquième d’entre eux affichent des performances nettes de plus de 16% depuis qu’ils ont commencé à investir dans cette classe d'actifs.
C’est sans surprise que les allocations de ces investisseurs à cette classe d'actifs (et aux actifs alternatifs en général) continuent de grimper : les investisseurs n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir augmenter leurs allocations aux actifs alternatifs depuis la crise financière mondiale.
Les seules zones géographiques à l'égard desquelles les investisseurs affichent un sentiment nettement plus pessimiste restent le Moyen-Orient et l'Afrique (envers lesquels un peu plus d'un quart des investisseurs sont plus pessimistes) et l'Amérique latine (envers laquelle plus d'un tiers des investisseurs sont plus pessimistes).
Productivité et équilibre entre vie professionnelle et vie privée des investisseurs
Près de la moitié des investisseurs en private equity notent une amélioration de leur productivité depuis le début de la pandémie, et au moins les deux tiers d’entre eux disent avoir constaté une amélioration de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Ils constatent que les difficultés liées au télétravail ont été de loin compensées par les avantages que représente la baisse de la fréquence des déplacements.
Investissements secondaires et co-investissements
Les trois quarts des investisseurs sont désormais investis dans des fonds ciblant le marché secondaire du private equity, plus d’un quart d’entre eux disposant de plus d’un dixième du total de leurs engagements en private equity dans des investissements secondaires. La croissance du marché secondaire semble en bonne voie pour se poursuivre, avec un cinquième des investisseurs prévoyant d’augmenter davantage leur exposition.
L’édition du Baromètre de l’hiver 2020-2021 a constaté que de nombreux investisseurs s’attendaient à faire évoluer leurs politiques en matière de co-investissements. L’édition actuelle du Baromètre laisse à penser que cela aboutira vraisemblablement à des approches de co-investissements plus variées et propres à chaque institution. Bien que les trois quarts des investisseurs affirment qu’un souhait d’allouer plus de capital aux co-investissements incitera à mettre en œuvre de nouvelles politiques, ils notent également des problématiques telles que les coûts, l’évolution de la perception de l’alliance rendement/risque et un accès limité aux opportunités comme étant susceptibles de conduire à des réévaluations de la part des investisseurs.
Dette privée
Le « direct lending », la dette « distressed » et les prêts mezzanine sont les méthodes privilégiées par les investisseurs pour investir en dette privée ; environ trois cinquièmes d’entre eux ont investi dans au moins un (et parfois plusieurs) fonds au cours des trois dernières années. De nombreux investisseurs pensent toutefois que les performances du plus grand de ces trois segments, à savoir le « direct lending », sont trop faibles par rapport au niveau de risque associé.