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[Etude] Les secteurs de la RSE et des métiers à impact positif se structurent

Birdeo - cabinet leader en recrutement et chasse de tête spécialisé dans le Développement Durable (DD) et l'Impact - tient un rôle d'observateur averti de l'écosystème RSE, et publie depuis 2015 une grande enquête annuelle, dont cette 5ème édition.

2020 : un secteur en pleine mutation sur fond de crise sanitaire

Dans l'optique de décrypter et de soutenir les avancées du secteur, Birdeo a interrogé plus de 800 professionnels ayant un métier ou des missions en lien avec le DD et/ou la RSE sur leurs métiers, leurs besoins en recrutement, leurs niveaux de salaires ou encore la place de la RSE dans leur entreprise. Via cette étude, Birdeo souhaite poursuivre son décryptage des tendances du marché de l'emploi face aux défis sociétaux, environnementaux et sociaux, mettre en lumière l'évolution de ces métiers dans un contexte de crise sanitaire et bien sûr offrir à chacun des pistes de réflexion pour aller plus loin, afin de soutenir cette dynamique essentielle à la mutation nécessaire vers une économie durable.

Principaux enseignements de l’étude

> Les secteurs de la RSE et des métiers à impact positif se structurent : les managers recrutent et recherchent de plus en plus d'experts.

Malgré une année 2020 complexe, l'étude de Birdeo constate que le marché de l'emploi est particulièrement dynamique sur le secteur. Des recrutements ont eu lieu et se poursuivront en 2021. À noter cependant que si nombreux sont les managers qui envisagent de recruter, peu encore pensent faire appel à des experts indépendants.

> Malgré un fort dynamisme dans ce secteur, les professionnels interrogés jugent que de nombreux efforts restent à faire pour intégrer pleinement la RSE et le DD dans la stratégie d'entreprise.

Il existe un manque de moyens consacrés à la transition durable en entreprise. En effet, les professionnels interrogés ont, pour la plupart, jugé nettement insuffisants les moyens mis à disposition. Même si les équipes RSE et DD se structurent, la majorité des managers déplorent notamment une force de travail encore insuffisante accompagnée d'un manque d'expertise sur des sujets de pointe.

> L'analyse des salaires des professionnels du secteur privé démontrent une évolution des rémunérations selon l'expérience professionnelle et de fait, une reconnaissance des parcours.

C'est ici une autre preuve que le secteur prend une place grandissante : l'étude constate une hausse des salaires par rapport à 2019, notamment pour les postes de Responsable DD/RSE et Chargé de mission/Chef de projet.

 

L’analyse de Caroline Renoux, fondatrice et CEO de Birdeo : « Il y a une quinzaine d'années, rares étaient les employeurs en mesure de tenir la promesse d'un impact social et environnemental positif. Les choses ont réellement commencé à bouger entre 2016 et 2017, au lendemain de la COP21 et des Accords de Paris. Mais il aura fallu attendre 2019 pour atteindre un véritable point de bascule, tant dans les prises de conscience individuelles et collectives que dans la tenue d'initiatives concrètes de la part de nos politiques et de nos entreprises. Depuis, le nombre croissant d'entreprises traduisant leurs engagements par la certification, telle que B Corp, ou encore par la qualité de "Société à mission", en sont des traductions incontestables.

Aujourd'hui, la RSE n'est plus un sujet annexe, elle fait partie intégrante de la stratégie globale des entreprises. Elle concerne et implique autant les dirigeants que les collaborateurs, ce quelle que soit leur fonction. De nombreux sujets, à l'instar du climat, sont ainsi devenus mainstream pour les entreprises. Pour autant, de nouveaux enjeux apparaissent et requièrent des expertises de plus en plus précises. C'est le cas par exemple de la biodiversité, sujet « brûlant » de 2021.

Par ailleurs, la crise nous l'a prouvé, les stratégies des entreprises les plus responsables et durables sont payantes, ces dernières ayant montré une plus forte résilience face au choc économique et financier actuel. Preuve supplémentaire s'il en fallait de la pertinence de la RSE et de la nécessité d'intégrer l'analyse extra-financière dans l'évaluation des sociétés.


Et dans le détail ?

I - L'évolution des métiers

En entreprise, près de la moitié des professionnels est rattachée à une direction RSE/DD. Ils sont également présents dans la quasi-totalité des directions fonctionnelles, supports ou opérationnelles, dont Direction des Opérations ou « Core business » (10%) ; Direction de la communication (7%) ; Direction Qualité / HSE (7%) ; Direction commerciale (5%).

56% d'entre eux considèrent exercer un rôle transverse de coordination de la démarche RSE (contre 71% en 2019 et 75% en 2017), occupant alors principalement des postes de Directeur DD/RSE (23%), Responsable DD/RSE (34%) et Chef de projet ou coordinateur du DD/RSE (27%). Au cours de ces trois dernières années, on observe ainsi une spécialisation des métiers : 44% occupent des fonctions d'experts au sein des entreprises, ce sur les problématiques environnementales (19%), la finance durable (10%), et dans une moindre mesure les sujets sociaux et sociétaux (5%).

Enfin, 62% des consultants experts travaillent dans des cabinets de conseil dédiés au DD ou à la transition écologique. Une grande partie de ces professionnels (39%) intervient sur des projets de stratégie, de management de la RSE ou de reporting.

II - La dynamique du marché et les perspectives d'emploi

À l'origine, les professionnels du DD travaillaient de façon isolée, à l'instar des Directions RSE qui n'étaient constituées que d'un responsable ou d'un directeur. Aujourd'hui, ils sont 36% à animer une équipe et à avoir des fonctions managériales.

Ces équipes continuent d'évoluer, tant en effectif qu'en expertise : près de 69% des managers ont recruté au cours des 12 derniers mois. Cette tendance se confirme en dépit de la crise sanitaire et les besoins en recrutement continuent à se concrétiser : 67% des managers estiment qu'ils sont en manque d'effectifs. 62% déclarent manquer d'experts spécialisés dans un domaine particulier (climat, biodiversité, social, etc.) et 59% (soit près de 40% de l'ensemble des managers) envisagent de recruter dans les 12 prochains mois.

L'année 2020 aura considérablement modifié le monde du travail, redessinant les contours de l'offre et de la demande. Parmi les tendances confirmées par cette crise sanitaire : le développement d'un « freelancing à impact », qui ne devrait pas fléchir en 2021 ! Plus de 50% des managers ont déjà fait appel à des experts indépendants. Ce marché offre donc de réelles opportunités pour ces experts et managers de transition.

« L'entreprise est face à un besoin d'expertise de plus en plus pointue et les projets de transformation s'accélèrent. Ce double besoin, dans une situation conjoncturelle complexe et des recrutements en CDI mis en attente, offre une opportunité aux experts indépendants, quelle que soit la taille de l'entreprise. Par ailleurs, les entreprises sont en pleine transformation de leur business model et de leurs offres. Elles cherchent donc à recruter des experts pour les accompagner sur ce terrain, n'ayant pas les ressources en interne pour le faire. Les consultants indépendants accompagnent généralement ces entreprises dans l'élaboration d'une stratégie et d'une feuille de route ou encore sur le chemin des certifications RSE. On observe également l'existence de missions longue durée dans le cadre d'une mobilité d'un collaborateur où des profils avec une expérience confirmée sont nécessaires pour prendre le relais sur ces sujets particulièrement techniques et complexes », explique Catherine Brennan, Responsable Offre Entreprises chez People4Impact, offre de service Birdeo lancée en 2019 et dédiée aux experts indépendants des métiers de la RSE et du Développement Durable.

III - Le baromètre des salaires

Dans les entreprises privées, les niveaux de rémunération se sont améliorés entre 2019 et 2020, ce malgré le contexte sanitaire. Une évolution des rémunérations en moyenne à +3,4% pour l'ensemble du secteur privé, supérieure à celle constatée pour l'ensemble des cadres entre 2018 et 2019.

En comparaison au secteur privé lucratif, les salariés du secteur non lucratif ont des rémunérations moyennes inférieures de 34% (65% d'entre eux ne touchent pas de complément de rémunération).

Par ailleurs, entre 2019 et 2021, l'augmentation des rémunérations aura été sensiblement plus importante chez les prestataires/consultants en cabinet de conseil : +3,9% en moyenne. Cependant, ces derniers restent en moyenne moins bien rémunérés que leurs homologues en entreprise. Une différence qui peut s'expliquer par la prédominance de cabinets spécialisés de petite taille sur ce marché.

À noter cependant : malgré une surreprésentation des femmes dans ces métiers, on constate que le léger écart en leur faveur en début de carrière s'inverse en faveur des hommes au-delà de 10 ans d'expérience. Il atteint en moyenne -6% pour les professionnelles de plus de 20 ans d'expérience.

Et demain ? 51% des professionnels s'attendent à une stabilité de leur rémunération en 2021. Ceux travaillant dans les entreprises privées et les indépendants sont un peu plus optimistes avec respectivement 43 et 58% d'entre eux qui attendent une progression de leur rémunération.

IV - La place de la RSE en entreprise

Enfin, l'étude constate que les entreprises engagées sont de plus en plus nombreuses et formalisent leurs engagements. Ainsi, 17% des professionnels travaillent dans des entreprises certifiées ou en voie de certification B Corp ; 9% dans des entreprises en cours de devenir ou ayant la qualité de Société à Mission ; 3% dans des entreprises en cours de devenir ou ayant le statut Entreprise Solidaire d'Utilité Sociale (ESUS).

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