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[Tribune] Sommet du G7 : le temps est venu de passer des discours aux actes sur le climat

La réunion des chefs d’États du G7 les 11, 12 et 13 juin prochain en Cornouailles doit être l’opportunité pour les pays les plus riches du monde de prendre des engagements climatiques ambitieux, tout en honorant les promesses faites il y a plus d’une décennie aux pays en développement en première ligne de l’urgence climatique.

Dans un contexte international marqué par l’accès inégal aux vaccins et à moins de six mois de la COP26 prévue à Glasgow en novembre, les leaders des principales puissances de la planète, parmi les plus polluantes, doivent passer des discours aux actes. C’est l’unique moyen de rétablir la confiance entre pays développés et pays en développement.

Premiers responsables de la crise climatique

Responsables de 27% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les pays du G7 doivent impérativement réduire leurs émissions domestiques, notamment en investissant dans des plans de relance économique verts et durables, visant à décarboner leurs économies. Si l’annonce de la fin du financement public des centrales à charbon par les pays du G7 constitue un premier pas dans la bonne direction, les chefs d’États doivent sans attendre annoncer la fin des financements publics à toutes les énergies fossiles, y compris le pétrole et le gaz, dont l’extraction et l’exploitation contribuent à l’aggravation de la crise climatique et à des violations des droits humains.

La nécessaire justice climatique

Par ailleurs, les chefs d’États du G7 ne doivent pas juste réaffirmer leur solidarité envers les pays en développement qui font face aux pires effets de la crise climatique mais enfin l’incarner. Les 100 Mrds$ par an, promis par les pays riches aux pays en développement pour les aider à faire face aux effets du changement climatique, n'ont jamais été réunis, alors que les besoins continuent de croître. Selon une récente étude menée par CARE, rien n’annonce que le fossé de 20 milliards annuels sera comblé d’ici 2025 - ce fossé est d’ailleurs largement sous-estimé puisqu’il comptabilise aussi les financements privés et que les pays riches ont tendance à gonfler leurs financements publics. Pire, en dehors du Royaume-Uni, aucun autre pays du G7 n’a prévu de répartir équitablement ses financements entre atténuation et adaptation ou de prioriser le soutien aux pays les pays vulnérables. Il est donc urgent que l‘ensemble des pays du G7, dont la France, rectifient le tir et annoncent une augmentation de leurs financements pour les pays en développement pour la période 2021-2025 afin que leur promesse ne reste pas vaine.

Selon Aurore Mathieu, Responsable Politiques Internationales au Réseau Action Climat « Le G7 constitue l’une des dernières grandes opportunités de l’année avant la COP 26 pour les pays riches d’honorer leurs engagements et d’augmenter leurs financements pour soutenir les pays en développement à faire face aux effets du changement climatique. Il s’agit de justice climatique. Sans annonce d’augmentation des financements, les chances de succès des négociations climatiques à la COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre prochain s’amenuisent ».

La France devrait notamment montrer l’exemple en annonçant une augmentation de ses financements climat pour atteindre 8 Mrds€ par an jusqu’en 2025, date à laquelle un nouveau montant de financement sera collectivement négocié pour répondre aux besoins des pays en développement. Parmi les 8 milliards, la moitié devrait être allouée à des projets d’adaptation au changement climatique et 35% devraient être versés sous forme de dons (et non de prêts), afin de ne pas aggraver la crise de la dette que traversent actuellement les pays en développement. Enfin, à quelques mois de la COP15 sur la biodiversité, où les Etats devront s’accorder sur un accord mondial susceptible d’enrayer son déclin dramatique, l’augmentation de ses financements climat doit aussi contribuer, à hauteur de 30% en 2025, à la protection de la biodiversité, comme s’y est engagée la France sans encore inscrire cet engagement dans la loi de programmation du développement discutée au Parlement.

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