L'an dernier, Deepomatic réalisait son bilan carbone et prenait conscience de la difficulté pour les PME de trouver des données fiables pour le calculer. Dans le Cloud notamment, l'opacité règne en maître, complexifiant encore le travail des entreprises souhaitant estimer leur impact. Au final, l'entreprise a développé sa propre méthodologie, dans le but d'identifier ses vulnérabilités et les leviers d'actions pour améliorer son empreinte environnementale. Depuis, elle diffuse largement cette démarche auprès de ses propres clients et partenaires. Elle participe également activement aux réflexions sur le sujet dans le cadre des initiatives qui fleurissent sur le territoire.
Le manque de transparence nuit gravement à la planète
Longtemps sous-estimé, le poids écologique du numérique pèserait pourtant entre 3 et 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. En mobilisant de l'énergie et du matériel de pointe, les nouvelles technologies ont une réelle empreinte qu'il est urgent de prendre en compte. Un discours qui se généralise au sein des acteurs de la tech, mais reste encore trop peu adressé dans les faits. En cause ? Une réelle difficulté à récupérer certaines informations, tout particulièrement auprès des acteurs du Cloud qui rechignent à mettre à la disposition de leur client une manière simple d'estimer les émissions induites par l'utilisation de leurs services.
Augustin Marty, CEO de Deepomatic, explique : « Nous avons été directement concernés par cette difficulté que représente la récupération de données fiables auprès de nos partenaires. La multiplication des intermédiaires avec une cloudification massive des structures, associées à un manque de transparence généralisée du secteur et, jusqu'à présent, à l'absence de méthodologie convaincante pour encadrer les estimations, nous a conduits à théoriser notre propre méthode. »
Partager pour mieux engager
Cette méthodologie innovante du calcul de l'empreinte carbone des éditeurs de solutions logiciels, Deepomatic a souhaité la partager avec l'ensemble de son écosystème, à commencer par ses propres clients. Ainsi, une fois les résultats de son bilan carbone diffusés sur son site Internet, l'entreprise s'est engagée à leur fournir mensuellement une estimation de la quantité de CO2 équivalente, générée par leur utilisation de sa plate-forme.
L'objectif est de faciliter leur comptabilité et de générer des prises de conscience. Cette initiative a été très bien perçue par les clients de l'entreprise. Certains nous questionnent d'ailleurs sur la manière dont souhaitent par la suite se servir de ces résultats pour diminuer leur empreinte carbone.
Toujours dans un souci de transparence optimale, l'entreprise a également publié la méthodologie sur laquelle elle s'est appuyée pour estimer l'empreinte induite par son usage dans le Cloud. Celle-ci repose majoritairement sur l'analyse des factures et le regroupement des lignes de facturation par catégorie d'usage, correspondant à une utilisation type du produit : entraînements, productions, sollicitations de la plate-forme de stockage... À chacune de ces catégories est associée une « machine type », dont l'estimation du coût carbone peut alors être estimée. Il suffit ensuite de multiplier la quantité de chaque catégorie d'usage avec l'équivalent carbone de la machine type pour obtenir un résultat global et juste.
Unis pour bâtir un référentiel commun de la mesure carbone dans la Tech
Bien conscient qu'il s'agit là d'une première étape et qu'il faut aller plus loin, Deepomatic a rejoint de nombreuses initiatives qui ont fleuri ces derniers mois autour de ce sujet. Toutes partagent ce même objectif de prendre cette question de l'impact du numérique et des solutions à bras le corps. Parmi celles-ci, Boavizta, qui a pour ambition de produire un vrai référentiel de la mesure de l'empreinte carbone qui pourrait devenir ce standard tant attendu. Par ailleurs, Deepomatic participe également à des groupes de travail, à l'image de celui organisé par l'INR sur l'intelligence artificielle responsable. L'entreprise partage ainsi largement sa réflexion sur le sujet, ainsi que son expérience personnelle, dans le but d'initier de nouveaux adeptes, afin de faire pression sur l'ensemble des fournisseurs et constructeurs en vue d'obtenir plus de transparence.
« Nous avons dû nous relever les manches pour réussir à évaluer, de la façon plus honnête et la plus fine possible, notre empreinte carbone globale, sur l'ensemble des scopes environnementaux. Aujourd'hui, nous souhaitons que l'expérience acquise serve au plus grand nombre. Et nous sommes heureux de constater que de plus en plus d'entreprises de la Tech prennent ce sujet au sérieux. Si nous voulons être des entreprises durables, nous devons toutes, collectivement, nous engager, afin de bâtir ensemble une méthode de calcul solide et simple au plus proche de l'impact réel de nos solutions », conclut Augustin Marty.