L'optimisme des travailleurs du monde entier a été ébranlé par la pandémie de la Covid-19. Cependant, leur vision du monde du travail pour les années à venir reste largement positive révèle l'étude d’ADP « People at Work 2021 : A Global Workforce View » réalisée auprès de plus de 32 000 salariés dans 17 pays, dont 1920 en France. En effet, ils sont 71% à se dire optimistes quant à leur avenir professionnel pour les cinq prochaines années, contre 84% avant la crise.
L’optimisme des salariés concernant leurs perspectives d’emploi et d’évolution de carrière est un élément clé au sein des organisations, il permet de renforcer leur motivation, d’améliorer leur productivité et de révéler tout leur potentiel. Avec la crise de la Covid-19, cet optimisme aurait pu être fortement assombri. Pourtant, leur confiance a été moins affectée que ce qui pouvait être craint.
La jeune génération confiante en l’avenir
En fonction de leur âge, les salariés n'ont pas le même degré d’optimisme quant à la perspective d'évolution de leur carrière au cours des 5 prochaines années. Si le pessimisme est plus élevé chez les plus de 45 ans (39%), les jeunes de 18 à 34 ans se montrent nettement plus confiants à l’égard de leur avenir professionnel (78%).
Alors que les salariés exerçant dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications (85%), de l’immobilier (84%) et du BTP (77%) se déclarent optimistes, ceux travaillant dans l’hôtellerie, la restauration et les loisirs (34%) ou les professionnels des médias (34%) se montrent largement plus pessimistes pour les cinq prochaines années.
A noter que les travailleurs dits « essentiels » sont plus optimistes (76 %) que ceux qualifiés de « non-essentiels » (64%) ; le constat est similaire entre les télétravailleurs (75%) et ceux qui doivent travailler sur site (69%).
Les impacts négatifs de la crise sur le travail des Français
57% des salariés français déclarent que cette crise aura un impact sur leur travail dans les trois prochaines années.
Un impact qui sera plus négatif que positif sur leur capacité à trouver un nouveau travail (39%), ou sur leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (33%).
Plus d’un tiers des répondants (35%) estiment qu'ils ne bénéficieront pas de possibilités d'évolution de carrière au cours des trois prochaines années (voir le tableau ci-dessous).
Craintes des salariés pour leur sécurité financière et professionnelle
En dépit de leur optimisme général, il n’en demeure pas moins que les salariés peuvent être inquiets au sujet de leur sécurité financière ou professionnelle : ils sont 74% à l’exprimer.
Ces craintes sont compréhensibles, étant donné qu’ils sont deux tiers (65%) à déclarer avoir été professionnellement affectés par la crise, et tout particulièrement les 18-24 ans (78%). Près d'un quart des répondants (22%) a été confronté à l’activité partielle et 6% ont été licenciés par leur employeur. D’autres ont subi une baisse de salaire (15%), tandis que 9% ont vu leurs horaires ou leurs responsabilités réduits.
Néanmoins s'ils devaient perdre leur emploi, 7 employés interrogés sur 10 sont confiants dans le fait qu'ils pourraient en trouver un autre offrant un niveau de rémunération (68%), de flexibilité (68%) ou de satisfaction professionnelle (72%) égal voire même supérieur à celui de leur emploi actuel.
Conclusions de Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse : « Malgré toutes les inquiétudes suscitées par la Covid-19, les travailleurs demeurent optimistes quant à leurs perspectives d'avenir tout en pouvant être préoccupés par la sécurité de leur emploi et de leur situation financière. Au cours d'une année où de nombreuses entreprises ont été forcées de fermer temporairement voire définitivement, ou de modifier considérablement leurs activités, les effets de ce bouleversement et de cette incertitude sur les salariés français ont été profonds. Le défi pour les employeurs et les équipes RH sera de capitaliser sur les enseignements de la crise, notamment en termes de travail à distance, de numérisation de leurs outils et processus, mais surtout de maintenir l’engagement de leurs collaborateurs alors que l’activité reprend dans un contexte qui n’est pas encore totalement stabilisé. »