50% des 350 cadres supérieurs et dirigeants de la place financière luxembourgeoise interrogés en avril 2021 par Luxembourg for Finance, l’Agence de développement de la place financière, estiment que la résilience de l’industrie mondiale des services financiers prévaudra à moyen terme. Ceci représente une augmentation de 7% par rapport à octobre 2020. Seulement 24% estiment que la conjoncture devient plus instable et 23% s’attendent à des risques et des perturbations majeurs à l’avenir.
La gestion des risques liés au changement climatique, à la géopolitique et à l'incertitude économique est la principale préoccupation des dirigeants du secteur des services financiers pour les 12 et 24 prochains mois. Les faillites liées à la crise du Covid sont considérées comme un risque moins pressant, ayant été évaluées dans une large mesure.
La crise semble également impacter la partie opérationnelle des affaires. 23% des participants pensent que les espaces de bureau vont se réduire suite à la crise. Seulement 8% pensent qu’ils augmenteront. Il existe des nuances dans le domaine du recrutement. 35% des personnes interrogées voient un renforcement dans le domaine du front office au Luxembourg, alors que respectivement 8% et 16% voient une réduction des effectifs du middle et back office. La confiance dans la capacité de sa propre organisation à faire face aux défis opérationnels est généralement élevée, cependant, 44% des personnes interrogées ne sont "pas du tout confiantes" ou "pas vraiment confiantes" dans la capacité de leur organisation à attirer et retenir les talents.
Le changement climatique apparaît comme l’un des sujets de préoccupation majeure : 60% des sondés révèlent un certain niveau d’inquiétude face à la capacité de leur organisation à y faire face. Soulignant l’engagement de l’industrie dans ce domaine, 81% affirment être confiants dans la capacité de leur organisation à gérer les changements liés à la réglementation de la finance durable imposée par Bruxelles au cours des deux à cinq prochaines années. Cette assurance parmi les décideurs dans leur capacité à faire face à l'évolution du paysage réglementaire de la finance durable est étayée par l'investissement important qu'ils prévoient de faire pour améliorer les compétences de leurs employés : 84% d'entre eux déclarent qu'ils prévoient de dispenser une formation à la finance durable dans les deux à cinq prochaines années, avec 38% d'entre eux prévoyant de "renforcer considérablement" les compétences de leurs effectifs. Parmi les différents secteurs financiers couverts par l'enquête, les banques semblent les plus engagées dans le déploiement de la formation à la finance durable.
L’enquête a révélé beaucoup moins d’assurance vis-à-vis de la question de l'accélération de la digitalisation de l’industrie financière. 69% des leaders révèlent des inquiétudes “modérées”, “fortes”, voire "extrêmes" par rapport à une possible transformation des plateformes de commerce en ligne vers la distribution de produits financiers dans les deux à cinq prochaines années. Plus de la moitié des personnes interrogées, 57%, ne croient pas que les réglementations arrivent à suivre la cadence d’une digitalisation croissante du secteur des services financiers.
Selon Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance : « Alors que l’industrie financière fait encore face à de nombreuses incertitudes et de nombreux défis, on peut percevoir un optimisme prudent dans le secteur financier local, ce qui est très encourageant.
Le secteur financier peut être une formidable force de reconstruction alors que le monde guérit de la pandémie. De ce fait, l’engagement dont les dirigeants financiers font preuve pour respecter leurs obligations en matière de finance durable, comme la formation de leur personnel, aura un immense impact sur le fonctionnement des économies et des sociétés dans le futur. »