Selon la dernière enquête Blackline-Censuswide, la crise sanitaire a accru les inquiétudes des cadres dirigeants et des directeurs financiers envers leurs données financières et, en France, 1 responsable sur 4 a confiance dans l'exactitude de ses données financières.
Jean-Marc Allouët, Chef des opérations de GEO, solution digitale d'analyse et de contrôle comptable et financier, décrypte ce résultat.
L'avis d'expert
Nous sommes aujourd'hui clairement dans une crise. Une crise est ce moment délicat de transition entre deux états d'équilibre, ce moment d'instabilité et de déséquilibre passager, qui permet le changement. La crise est le moment plus ou moins « bref » de la mutation, du passage « brusque » d'un état à un autre.
Cette enquête indique que 1 responsable sur 4 seulement a toute confiance dans ses données comptables et financières ! Il est clair que le contexte de crise, et son instabilité inhérente, joue un rôle important dans cette perception. Au-delà de la surprise de l'importance de ce chiffre, cela souligne clairement le fait que au moins les ¾ d'entre eux sont effectivement très attentifs et soucieux du maintien de la qualité de leurs informations comptables et financières dans une période ou tensions, réorganisations, et distanciations se combinent pour mettre en risque la production fiable de ces chiffres.
Qu'en penser ?
De plus en plus de contrôles externes à un rythme croissant (contrôles fiscaux en partie digitalisés et parfois distants, délais de paiement, AFA et Sapin2 sur l'anti-corruption, arrivée de l'examen de conformité fiscale), une communication financière plus scrutée que jamais dans ces temps incertains, il est normal que l'information comptable et financière se retrouve sous les feux des projecteurs. Ajoutons à cela les risques sociaux potentiels à venir, qui auront nécessairement un effet d'accroissement des risques de fraude, de corruption, ou de tentation de présentation « améliorée » de la situation par des filiales parfois éloignées des regards et du contrôles depuis quelques mois. Il est donc totalement logique que viennent au cœur des préoccupations des dirigeants le contrôle de la qualité et de la véracité de l'information financière, de ses sources comptables diverses, voire même de processus encore amont.
Comment rectifier cette perception négative ?
Je pense qu'il s'agit plus d'une présentation assez négative d'une préoccupation qui est plutôt saine : le contrôle et la maîtrise de son information comptable et financière, dans un contexte perturbé.
Nous constatons depuis le début de la crise sanitaire une explosion de la demande de mise en place de moyens de contrôle à distance, digitaux, des sources d'informations comptables et financières. Les demandeurs sont autant directeurs financiers, comptables, du contrôle interne ou de l'audit interne. Nous constatons aussi des demandes provenant des directions de la consolidation sur l'accroissement de la lisibilité des donnes de consolidation, que ne permet pas de fournir les principaux logiciels historiques du marché. Enfin, cette vague d'expression de besoin en contrôle et visualisation de la donnée touche aussi les directions fiscales qui sont friandes de solutions leur permettant de disposer de visuels simples à obtenir et à utiliser, mais précis et instantanés, pour permettre de réaliser contrôles et communication internes.
A titre d'exemple, GEO déploie une solution de contrôle et d'investigation comptable que les hasards des calendriers les ont amenés à lancer sur le marché au moment du 1er confinement. Depuis Avril 2020, cette solution a déjà été déployée dans des filiales présentes dans plus de 30 pays et ce sera le cas pour une soixantaine de pays avant la fin de l'année. La préoccupation sur la qualité de l'information comptable et le respect des processus interne existe donc bien, mais les solutions existent aussi, et le contrôle interne sortira de tout cela renforcé.