Amundi, le premier gestionnaire d'actifs européen, et IFC, membre du Groupe de la Banque mondiale, publient aujourd'hui la troisième édition de leur rapport sur les obligations vertes des marchés émergents (EM) 2020. Ce rapport donne un aperçu de l'évolution de ce marché au cours de l'année écoulée et examine les changements de politique et de réglementation qui ont un impact sur ces émissions.
Crise Covid-19 : une opportunité de croissance potentielle
Alors que les pays commencent à sortir d’une crise sanitaire et économique mondiale sans précédent, les trajectoires de reprise des marchés émergents seront très diverses et nécessiteront un soutien important en termes de politique budgétaire. Surtout, les économies émergentes devront intégrer des objectifs écologiques dans leur reprise, accompagnés d’efforts non seulement pour atténuer les risques climatiques et relever les défis environnementaux, mais aussi pour renforcer leur résilience aux chocs futurs.
Yerlan Syzdykov, Global Head of Emerging Markets, Amundi, commente : « Grâce à ce partenariat unique et innovant avec IFC, Amundi confirme son engagement dans le développement du marché des obligations vertes des pays émergents en stimulant à la fois l'offre et la demande d'obligations vertes. Les marchés financiers ont un rôle clé à jouer pour soutenir les projets durables et, les perspectives d'émission d'obligations vertes des marchés émergents restent solides. Les émissions devraient atteindre 100 milliards de dollars au cours des trois prochaines années. »
La reprise post-pandémique devrait offrir de belles opportunités pour des projets verts, y compris dans les énergies renouvelables, les infrastructures urbaines vertes et l'agriculture intelligente face au climat. Selon IFC, les opportunités d'investissement dans les marchés émergents pourraient générer plus de 10 000 Mrds$ d'ici 2030 et créer plus de 200 millions d'emplois dans les secteurs verts.
Les émissions d’obligations vertes atteignent 40 Mrds$.
Malgré les challenges économiques de 2020, le marché d’obligations vertes a fait preuve de résilience, franchissant le cap de 1 000 Mrds$ d'émissions cumulées depuis 2007, avec 280 Mrds$ émis en 2020. Les marchés émergents sont également restés très actifs sur ce marché l’an passé avec 174 émissions totalisant 40 Mrds$ d’obligations vertes émises par 101 émetteurs. A noter : au cours de la période, sept marchés émergents ont émis des obligations vertes pour la première fois.
L'Asie de l'Est et le Pacifique représentent la plus grande part des émissions d'obligations vertes réalisées sur les marchés émergents, soit 76%. La Chine est demeurée le plus grand émetteur, malgré une baisse de ses émissions de plus de 30 Mrds$ en moyenne les années précédentes à 18 Mrds$ en 2020 en raison de la crise du Covid-19 et de la pression exercée par le gouvernement pour émettre des obligations liées à la pandémie. Plus de la moitié des obligations vertes chinoises ont été émises au cours du deuxième semestre, signalant un rebond du marché.
En dehors de la Chine, les émissions d'obligations vertes des marchés émergents ont augmenté de 21% en 2020 pour atteindre 22 Mrds$, soit une croissance plus rapide que celle du marché mondial (+17%). Les plus grands émetteurs ont été le Chili, le Brésil et l'Indonésie. Par ailleurs, sept nouveaux pays, dont l'Égypte, le Kazakhstan et l'Arabie saoudite ont procédé à leur première émission d’obligations vertes.
L'année 2020 a également été marquée par la diversité des profils des émetteurs avec 300 M$ d'émissions provenant d'entreprises non financières. Les institutions financières ont représenté 50% des émissions cumulées d'obligations vertes des marchés émergents en volume, contre 19% sur les marchés développés. Près de la moitié d'obligations vertes des pays émergents émises par des sociétés non financières concernent le secteur de l'énergie et des services publics. Les émissions dans les secteurs de la construction et de l'immobilier ont également augmenté de manière constante.
Jean Pierre Lacombe, Director of Global Macro & Market Research, IFC, commente : « Le solide appétit des investisseurs et un environnement politique de plus en plus favorable continueront à soutenir la croissance des marchés des obligations vertes des pays émergents. Cela revêt aujourd'hui une importance cruciale, car il est urgent d'investir dans le développement durable pour atténuer les conséquences sociales et économiques profondément négatives de la pandémie. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les dommages sur les efforts de réduction de la pauvreté dans le monde, où plusieurs années supplémentaires seront désormais nécessaires pour regagner le terrain perdu en raison de la Covid-19. »
Des perspectives positives
Les principaux déterminants du potentiel de croissance du marché des obligations vertes des pays émergents sont les engagements en faveur de la dynamique d'émission et du développement des marchés de capitaux, conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies.
Des politiques financières durables et des cadres réglementaires appropriés sont nécessaires pour attirer les flux de capitaux vers les projets et secteurs verts. Un certain nombre d'initiatives mondiales pourraient davantage favoriser le développement du marché des obligations vertes des marchés émergents et relever les défis de la fiabilité et de la comparabilité des données pour les investisseurs institutionnels. Par exemple, l'élaboration d’une taxonomie verte de référence, la mise en œuvre des recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosure et les efforts des banques centrales axés sur le renforcement des capacités et l'assistance technique aux marchés émergents pourraient renforcer la confiance des investisseurs.