Une tribune du Label ISR
Pour un très grand nombre de salariés, l’arrivée du printemps s’accompagne traditionnellement du versement, par son entreprise, des primes d’intéressement ou de participation. Un moment particulièrement bienvenu pour renforcer son pouvoir d’achat ou pour compléter son épargne à travers son dispositif d’épargne d’entreprise. En effet, de plus en plus de sociétés proposent à leurs salariés des dispositifs d’épargne salariale. Grâce à ce système, l’épargnant-salarié bénéficie ainsi d’une épargne qui lui permettra de financer ses projets de vie : achat de sa résidence principale, financement des études des enfants ou préparation de la retraite.
Deux types de plans d’épargne salariale
Deux grandes catégories de plans d’épargne salariale peuvent être mis en œuvre au sein de l’entreprise. La première, baptisée Plan d’Epargne d’Entreprise (PEE), a principalement pour vocation de financer des projets à court ou moyen terme. Traditionnellement, les sommes investies dans les PEE sont bloquées pendant cinq ans. Il existe toutefois de nombreux cas de déblocage anticipés, prévus par la loi, qui vous permettent de disposer de votre épargne avant cette échéance de 5 ans. La seconde est le Plan d’épargne retraite collectif (PER Collectif) dont la vocation est d’aider à se constituer un complément de revenu lors du départ à la retraite. Les sommes placées dans ce type de plan sont ainsi bloquées jusqu’à la retraite, à l’exception des cas de déblocage prévus par la loi.
Avant de choisir son plan d’épargne salariale, il est recommandé au salarié de bien déterminer, en amont, l’horizon du ou des projets pour lesquels le salarié souhaite constituer cette épargne. Une fois le dispositif d’épargne salariale choisi par le salarié, les modalités d’investissement sont assez simples : chaque année, le salarié peut alimenter ces plans d’épargne par les primes de participation ou d’intéressement perçues.
Par ailleurs, tout au long de l’année, le salarié peut effectuer des versements volontaires du montant de son choix. Des opérations qui lui permettent de faire vivre son épargne au fil de l’eau. Car à l’instar d’autres placements financiers plus classiques, l’épargne salariale peut et doit se piloter au quotidien, tant pour diversifier ses placements que pour optimiser la performance de ses investissements. Il est donc impératif que les salariés s’approprient pleinement cette épargne et n’y réfléchissent pas uniquement une fois par an lors du versement des primes d’intéressement ou de participation. D’ailleurs, tout au long de la vie de son plan d’épargne salariale, le salarié a tout le loisir de modifier la répartition des sommes épargnées entre les différents placements proposés par son entreprise. Des arbitrages qui doivent ainsi leur permettre de réorienter son épargne en fonction de ses besoins, ses attentes ou de ses convictions personnelles.
Une place croissante pour l’ISR
Ces convictions personnelles peuvent d’ailleurs s’exprimer au moment du choix du placement dans lequel le salarié souhaite épargner. Le versement de la prime d’intéressement ou de participation représente en effet un moment propice pour s’interroger sur l’orientation à donner à son épargne salariale. Certes, de manière générale, les entreprises présentent seulement entre 4 et 6 fonds d’investissement différents en moyenne. Toutefois, elles ont l’obligation de proposer au moins un fonds solidaire. Année après année, cette typologie de placement rencontrent d’ailleurs un franc succès auprès des salariés. Sur l’ensemble du marché français de l’épargne salariale l’ISR représente en effet 27,2 milliards d'euros d’actifs sous gestion, soit 28% du marché (hors actionnariat salarié). Des encours qui, en 2020, ont progressé de 18% !
Cet appétit grandissant des épargnants pour l’ISR en épargne salariale ne doit rien au hasard. Les salariés, à l’instar de l’ensemble des épargnants français, cherchent de plus en plus à donner du sens à leur épargne afin que celle-ci corresponde mieux à leurs convictions personnelles. Une quête de sens renforcée par la crise sanitaire de la Covid-19 qui pousse les individus à s’interroger sur leur avenir et celui de leurs enfants. Cette forte demande pour des produits ISR ou solidaire relève donc d’une prise de conscience généralisée. Choisir l’ISR dans le cadre de son épargne salariale permet ainsi non seulement de participer activement au financement d’une économie plus durable et plus responsable tout en donnant un vrai sens à cette épargne.