Par Aurélien Chapuzet, Responsable Marketing & Business Developer Vivoka
Il y a encore un an, la Voice-Tech était considérée comme une technologie futuriste par de nombreux professionnels des multiples secteurs d’activité.
Il est certain que la pandémie l’a propulsé sur le devant de la scène pointant du doigt les limites du tactile. Bien qu’en 2019, les assistants vocaux comptaient déjà 20 millions d’utilisateurs en France parmi les particuliers, ils étaient très peu utilisés dans les entreprises et industries.
En effet, malgré l’accroissement de l’intérêt pour la technologie du vocal, les professionnels restent assez en retrait à l’inverse des Etats-Unis ou encore l’Asie (Japon, Chine, Corée du Sud) qui utilisent les assistants vocaux pour tout type d’activité. Cette disparité d’utilisation du vocal se ressent aussi en Union Européenne où certains pays et domaines d’utilisation freinent encore sur ces innovations.
Les limites du tactile
Tout d’abord, il est important de mettre en lumière ce qui restreint l’utilisation du tactile et ce, par nature. Bien que le tactile soit une manière d’interagir avec la technologie, il n’en reste pas moins un procédé lié au “toucher” dont il hérite des mêmes problématiques. Parmi elles, nous retrouvons notamment des limites relatives à l’hygiène, car le toucher est un des vecteurs principaux de transmissions de bactéries et virus, favorisée également par la chaleur que dégagent les écrans. D’autre part, le tactile participe à la multiplication des écrans dans notre quotidien, ce qui pose plusieurs inconvénients.
En effet, la nocivité des lumières bleues pour l’œil humain, constatée par des chercheurs de Toledo aux Etats-Unis, a pour effet d’augmenter la dégénérescence maculaire : le vieillissement naturel de la vue autour de 50-60 ans.
De plus, le tactile manque parfois cruellement d’ergonomie, l’utilisation du GPS en conduisant en est le parfait exemple pour les particuliers. Pour les professionnels, il est rarement pratique et efficient de devoir noter chaque action réalisée sur un clavier tactile. Une fois les mains prises, toute technologie devient généralement difficile à utiliser.
A toutes ces limites se rajoute le cadre d’une pandémie dans lequel, le tactile ne peut plus être une solution. L’étude récente menée par Cap Gemini a montré que 74% d’utilisateurs en France s’efforcent d’éviter toute interface partagée et préfèrent des technologies ne nécessitant pas de contact, telles que la voix.
La Voice - tech - un marqueur de la maturité technologique
La technologie du vocal fait énormément d'adeptes parmi les particuliers. En France, le nombre d’utilisateurs des assistants vocaux tourne autour de 35 millions d’utilisateurs actuellement.
En ce qui concerne la sphère professionnelle, c’est le secteur de la smart home qui a permis l’entrée de la Voice -Tech sur le marché intégrant les assistants vocaux dans leurs offres B to C. Mais le V-commerce n’est plus le seul à vouloir intégrer les assistants vocaux dans le quotidien de leurs entreprises et dans leurs offres.
Ainsi, la smart home est rejoint par les marchés du retail, supply chain, électroménager dans l’intégration de la Voice Tech. Ces marchés montrent ainsi une maturité technologique mais restent relativement en nombre réduit. En effet, l’utilisation des assistants vocaux est un marqueur de la maturité technologique d’un pays. Cette maturité met en évidence une disparité qui se ressent au sein même de l’Union Européenne. Ainsi, en France, Allemagne, Espagne, Italie, UK & USA, la voice tech est déjà très présente laissant les pays de « l’est » tels que la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie bien derrières.
La maturité technologique est très disparate au sein même d’un seul pays selon différents marchés. Par exemple, en Allemagne, l’utilisation des innovations technologiques en industrie et logistique est très élevée et les assistants vocaux y sont inévitablement et massivement intégrés. L'Allemagne devrait connaître un taux de croissance annuel moyen d'environ 14,9%, tandis que le marché du reste de l'Europe atteindra 7,6 Mrds$ d'ici 2027.
En France, c’est le domaine du Smart Home/ Smart City qui fait un effort pour intégrer au maximum l’intelligence artificielle afin de proposer des solutions innovantes et intelligentes. C’est donc un marché qui a une maturité technologique particulièrement élevée.
Aux Etats unis, presque tous les marchés industriels sont mûrs, voire saturés avec de nombreux acteurs de la Voice tech largement intégrés. Le marché des technologies de reconnaissance vocale aux États-Unis est estimé à 2,6 Mrds$ en 2020. Le pays représente actuellement une part de 26,92% du marché mondial.
Pourquoi le vocal représente le futur ?
Il est déjà important de partir de la nature de la technologie vocale qui relève de l’interaction entre l’humain et la machine par le biais de la voix. Ainsi, l’utilisation de la voix, soit le langage naturel, permet à n’importe quel utilisateur d’avoir accès à une interface qui se veut plus intuitive dans son fonctionnement. En effet, il n’est plus nécessaire de chercher parmi de nombreux paramètres, ni de rechercher des mots clés pour trouver la fonctionnalité voulue. Maintenant une simple commande vocale, suffisamment précise, permet de réaliser la fonctionnalité souhaitée.
De plus, il s’agit d’un type d’interaction complètement dématérialisée car elle utilise le son de la voix, tant pour être activée (Wake-up Word) que pour fonctionner, du coup les problématiques d’hygiènes sont bien moindres. En parallèle, l’utilisation nomade des technologies est favorisée par le vocal car aucune manipulation n’est nécessaire pour avoir accès aux fonctionnalités voulues comme le GPS en véhicule ou une recette de cuisine pendant la préparation d’un repas.
Dans le cadre de la crise liée à la Covid-19, les assistants vocaux permettent un respect complet des gestes barrières protégeant les populations mondiales.
Les assistants vocaux sont notre présent et notre futur inévitable. C’est l’outil qui permettra un accroissement de la performance tout en limitant la propagation de maladies virales. Le marché mondial des technologies de reconnaissance vocale et de la parole, qui représentait 6 Mrds€ en 2020, devrait atteindre une taille révisée de 32,2 Mrds€ en 2027, avec un taux de croissance annuel moyen de 18,8% sur la période 2020-2027.