Alors que l'année 2020 a été marquée par des bouleversements ayant affecté la sphère sociale privée et le monde du travail, les experts de UKG du Workforce Institute de UKG ont tiré les leçons et dessiné les grandes tendances en marche qui devraient continuer de transformer le monde du travail : résilience, confiance, inclusion, technologie...
1 - En mode reboot ou les leçons de la pandémie
Le travail sera (re)modelé en temps réel, à mesure que les entreprises décideront quelles mesures prises pendant la pandémie seront maintenues. Les événements de 2020 ont révélé la créativité et la résilience des entreprises, forcées de mettre en place une organisation qu’elles pensaient jusqu’ici impossible. En 2021, grâce à plusieurs mois de données leur permettant d’analyser les conséquences de la crise, les entreprises pourront prendre sur l’ensemble des politiques, processus et pratiques, pour anticiper et se réinventer.
- Quelles mesures seront maintenues, abandonnées ou adaptées ?
- Quelles pratiques du « monde d’avant » seront rétablies ?
Les dirigeants devront, quoiqu’il en soit, tirer les leçons de 2020 en matière de télétravail, de sécurité et de bien-être ou d’assouplissement des horaires de travail, tout en cherchant à atteindre un équilibre financier pérenne dans un contexte de reprise économique. Lors de la crise de 2008, ce sont les entreprises bien gérées et dont la situation financière était saine qui sont parvenues à surmonter les épreuves. Pour ce grand « reboot », le PDG, le DAF et le DRH devront travailler ensemble à la mise en place de politiques visant à protéger leurs collaborateurs et leurs résultats tout en assurant la croissance de l’entreprise. Les efforts de reconversion interne seront en outre décisifs, car les entreprises soucieuses de protéger les emplois se reposeront de plus en plus sur les compétences internes des collaborateurs pour redéployer les talents en fonction des besoins.
2 - La confiance deviendra un impératif absolu pour les entreprises prospères. Bien que certaines entreprises aient été confrontées à des tensions internes au cours de l’année passée, celles dont la culture est fondée sur la confiance et le respect mutuel ont prospéré. En 2021, la confiance sera plus largement reconnue comme un impératif absolu permettant de stimuler l’engagement, de définir et d’enrichir l’expérience collaborateur, mais aussi de donner à chacun les clés permettant de faire face à l’incertitude. Cette confiance, qui devra également s’étendre aux clients et à l’ensemble de la collectivité, sera donc une condition sine qua non de réussite dans les années à venir, alors que les entreprises élaborent de nouvelles politiques, dirigent une main d’œuvre hybride et composent avec des exigences sans précédent (la vaccination obligatoire, par exemple). Dans un contexte où le moral des collaborateurs est au plus bas, la confiance sera particulièrement importante pour les personnes qui continuent de travailler, et font donc face à un épuisement mental, émotionnel et physique du fait de la pandémie.
Les entreprises devront explorer de nouvelles pistes pour répondre aux besoins de leurs collaborateurs, atténuer les conséquences de l’épuisement professionnel et se positionner au mieux pour accueillir de nouveaux talents. Toutes les entreprises ne sortiront pas gagnantes de cette transition, mais celles qui instaureront un véritable climat de confiance y parviendront. Elles adapteront leurs processus et leurs politiques pour prouver qu’il est possible de réussir quand l’intention est là, et obtiendront de meilleurs résultats, en offrant à leurs collaborateurs une expérience qu’il n’est possible d’atteindre que lorsqu’ils sont considérés comme des acteurs clés de l’entreprise.
3 - Une gestion humaine et inclusive donnant la priorité aux collaborateurs : un pilier clé du leadership
L’année dernière, la question du bien-être au travail était déjà d’actualité, mais qui pouvait imaginer ce qui allait se passer ? La sécurité physique et émotionnelle, le bien-être mental, l’épuisement professionnel, la dépression, l’isolement, l’agitation sociale ou l’instabilité politique ont pesé lourdement sur les épaules de nombre d’entre nous. Alors que les entreprises se sont plus que jamais efforcées de protéger les travailleurs, leurs familles et même la société au sens large du terme, des écarts ne cessent de se creuser chaque jour. Les entreprises qui se trouveront sur le podium en 2021 seront celles qui privilégieront l’empathie, le bien-être et la cohésion. Une démarche consciente visant à comprendre les défis spécifiques à leur entreprise, voire à des secteurs spécifiques de leur entreprise, permettra de trouver des solutions durables, reposant sur les principes de diversité, d’équité et de justice sociale, dans le domaine privé comme professionnel.
Des mesures doivent donc être prises d’abord pour se remettre du contexte, mais aussi afin d’éviter qu’un fossé ne se creuse encore davantage pour les plus vulnérables. Un retour au statu quo n’est pas suffisant. Enfin, l’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants permettra d’insuffler un vent de diversité à tous les niveaux : ils seront les garants d’un renouveau culturel.
4 - Des facteurs externes (la pandémie, l’économie ou des changements de réglementation) qui feront vaciller des entreprises
Outre l’incertitude générée par la pandémie, de nombreuses entreprises sont convaincues que le droit du travail va connaître des bouleversements sans précédents, sous l’impulsion notamment du Brexit en Europe. Cela va engendrer des problématiques encore plus complexes en termes de conformité : la législation du travail, les règles applicables au lieu de travail, les politiques de migration ou les mesures relatives à la crise de Covid-19 (qu’elles soient amenées à être élargies ou révisées), continueront d’évoluer. En 2021, les atteintes aux droits de l’homme et au droit du travail vont se multiplier. Les personnes soumises à un stress et à une incertitude prolongés sont plus susceptibles de prendre de mauvaises décisions, même avec de bonnes intentions. Un tel épuisement professionnel pourrait également entrainer un taux de turnover élevé, malgré la crise.
Les entreprises ont donc tout intérêt à anticiper l’évolution des règlementations, car c’est en allant au-delà des exigences minimales que les entreprises pourront se libérer d’une course-poursuite effrénée contre des règles de conformité en perpétuelle évolution. Elles pourront ainsi se consacrer pleinement à leurs activités, auprès de collaborateurs impliqués, et seront ainsi plus à même de recruter de nouveaux talents. Dans ce contexte, les entreprises doivent intégrer la conformité à leur stratégie globale d’engagement, en identifiant les processus (pointage ou gestion flexible du temps de travail par exemple) qui permettent aux collaborateurs d’être maîtres de leur propre destin tout en répondant aux besoins de l’entreprise.
5 - Les attentes vis-à-vis de la technologie (notamment l’IA et l’automatisation) seront plus importantes que jamais
La pandémie a fait naitre de nouvelles habitudes, transformant notre mode de vie : Zoom pour les appels vidéo entre amis, click-and-collect pour les courses, livraison en deux jours ouvrés pour tout et n’importe quoi... La liste est longue. Cela va mettre encore plus de pression sur les entreprises, qui devront offrir à leurs collaborateurs une expérience technologique à la hauteur de leurs attentes. Bien que les entreprises aient rattrapé plusieurs années de retard technologique en quelques mois seulement, c’est aujourd’hui le moment de vérité pour ces technologies émergentes : les promesses grandiloquentes de l’IA, qui pourraient ne jamais se réaliser, seront remplacées par une demande plus pratique en IA et de l’automatisation, pour des résultats plus concrets et immédiats.
Les projets abstraits seront remplacés par des idées et des recommandations plus tangibles. Le déploiement de solutions d’IA permettra de soulager les managers en autonomisant les collaborateurs, d’évaluer l’expérience collaborateur et d’accélérer la prise de décision pour tous. Les entreprises (et leurs collaborateurs) seront plus attentives à l’émergence de nouvelles technologies, auront de nouvelles exigences en matière de systèmes d’information, et surveilleront attentivement leurs performances afin de s’assurer de leur valeur ajoutée. Celles qui ne sont pas à la hauteur ne feront pas long feu, puisque les solutions de cloud computing permettent de changer de fournisseur très facilement. Compte tenu de la séparation fortement limitée, voire inexistante, entre vie privée et vie professionnelle, les technologies doivent aider les dirigeants, les professionnels des RH et les managers à améliorer l’expérience de leurs collaborateurs.