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[Etude] Trois dirigeants sur quatre prévoient un retour à la croissance en 2021

24e édition de la Global CEO Survey du cabinet de conseil et d’audit PwC, menée entre janvier et février 2021 auprès de 5 050 dirigeants répartis dans 100 pays.

Un an après le début de la pandémie, les dirigeants du monde entier affichent des niveaux d'optimisme records quant à la reprise économique mondiale, 76% d’entre eux prévoyant une amélioration de la croissance en 2021. L’optimisme des dirigeants français augmente fortement puisqu’ils sont près de 60% à prévoir cette amélioration contre 18% l’an dernier. Si les dirigeants prévoient d’accroître leurs investissements dans la transformation numérique, ils ne mettent pas encore la cybersécurité dans leurs priorités. De même, la crise a certes provoqué un élan massif des entreprises dans le monde de l’engagement, mais le changement climatique n’est pas dans la liste des préoccupations principales des dirigeants.

Le retour de l’optimisme, signe d’une sortie de crise ?

Au niveau mondial, la part des dirigeants qui s’attendent à une reprise de la croissance a fortement augmenté (elle était de 22% en 2020 et de 42% en 2019), ce qui reflète le plus haut niveau d’optimisme jamais enregistré depuis l’introduction de cette question dans l’enquête en 2012. Cet optimisme est particulièrement prononcé parmi les dirigeants d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest : respectivement, 86 et 76% d’entre eux prévoient une amélioration de la croissance économique mondiale au cours de l’année à venir. 59% des dirigeants français partagent cet optimisme, contre 18% dans l’édition précédente.

Bob Moritz, Président du réseau international PwC, commente : « Après une année tragique sur le plan humain et marquée par d’importantes difficultés économiques, il est encourageant de constater que les personnes qui prennent les décisions d’investissement et de recrutement affichent un optimisme prudent concernant l’année qui se profile. Les dirigeants sont confiants quant au retour de la croissance, favorisé par le développement rapide des vaccins et leur déploiement dans de nombreuses régions du monde. »

Bernard Gainnier, Président de PwC France et Maghreb, poursuit : « Les dirigeants ont dû repenser leurs activités et leur mode de fonctionnement, tout en soutenant leurs collaborateurs. Les dirigeants doivent à présent relever deux défis fondamentaux : reconstruire la confiance, car les attentes vis-à-vis des entreprises n’ont jamais été aussi élevées, et adapter leurs stratégies ainsi que leurs activités pour obtenir un impact durable. Les entreprises qui y parviennent seront les mieux positionnées pour ressortir plus fortes, plus résilientes et plus productives tout en étant capables d’encaisser de futurs chocs. »

La confiance des dirigeants dans la croissance de leur chiffre d’affaires à long terme rebondit

Les dirigeants se montrent plus optimistes concernant les perspectives pour leurs entreprises. En effet, quelque 36% d’entre eux se déclarent « très confiants » quant aux perspectives de croissance du chiffre d’affaires de leur entreprise sur les 12 prochains mois, contre 27% en 2020. Cette proportion atteint 23% en France.

« Comme partout dans le monde, l’optimisme des dirigeants français s’explique par la perspective d’un retour à la normale et d’un rebond de la consommation et de l'investissement soutenus par le plan de relance. Tout l’enjeu est de savoir comment nous sortirons collectivement de la crise et si ses conséquences auront un impact durable face aux grands rendez-vous sociétaux et environnementaux », soulève Bernard Gainnier.

Si la confiance augmente au niveau mondial, les écarts entre les différents secteurs d’activité sont importants, la pandémie ayant affecté le comportement des consommateurs à divers degrés. Les dirigeants des secteurs des technologies (45%) et des télécommunications (43%) affichent les niveaux de confiance les plus élevés, tandis que les dirigeants issus des secteurs des transports et de la logistique (29%) ainsi que de l’hôtellerie et des divertissements (27%) figurent parmi les moins confiants au regard de leur capacité à augmenter leur chiffre d’affaires au cours des 12 prochains mois.

Les États-Unis consolident leur avance sur la Chine comme le meilleur territoire pour les perspectives de croissance

Les résultats de l’étude révèlent que les États-Unis ont consolidé leur avance en tant que premier marché cible pour générer de la croissance sur les 12 prochains mois, désignés comme tel par 35% des dirigeants au niveau mondial, soit 7 points de plus que la Chine (28%). En 2020, l’avance des États-Unis sur la Chine n’était que d’un point de pourcentage.

Les évolutions politiques et les tensions existantes ont influencé les opinions des dirigeants aux États-Unis. Ainsi, leur intérêt pour la Chine en tant que pays propice à la croissance a diminué, ceux-ci s’étant davantage concentrés sur le Canada et le Mexique : leur intérêt pour ces deux pays a grimpé de 78% par rapport à 2020. Les dirigeants chinois témoignent d’un intérêt croissant pour les grandes économies telles que les États-Unis, l’Allemagne et le Japon, des territoires de premier plan pour les exportations.

Dans le classement des pays présentant les meilleures perspectives de croissance, l’Allemagne conserve sa troisième position en remportant les faveurs de 17% des dirigeants. Vient ensuite le Royaume-Uni post-Brexit, qui s’est hissé à la quatrième place (11%), devant l’Inde (8%). Le Japon progresse également dans ce classement et devient le sixième pays le plus attractif pour les dirigeants en termes de croissance, prenant la place de l’Australie qui occupait cette position l’an dernier.

La question du changement climatique n’est pas considérée comme urgente à l’aube de la COP26

La part des dirigeants au niveau mondial affirmant être préoccupés par le changement climatique a augmenté, passant de 24% en 2020 à 30% en 2021.  Une hausse qu’on peut considérer comme timide, alors que la COP26 se tiendra cette année à Glasgow, au Royaume-Uni. Ce résultat s’inscrit également dans un contexte où les préoccupations concernant quasiment tous les types de menaces s’accentuent. En France, 20% des dirigeants se disent extrêmement inquiets par le changement climatique.

Le changement climatique occupe seulement la neuvième place du classement des menaces pour la croissance perçue par les dirigeants. En outre, 27% des dirigeants mondiaux ne sont « pas » ou « pas très » inquiets face au changement climatique. Ce résultat est probablement dû au fait que ce dernier n’est pas considéré comme une menace immédiate pour la croissance, contrairement à d’autres (pandémie, excès de réglementation et cyber-menaces).

Dans le même temps, 39% des dirigeants interrogés au niveau mondial pensent que leur entreprise doit prendre davantage de mesures au regard de son impact environnemental, et 43% d’entre eux (soit une part plus importante par rapport aux autres domaines de reporting) estiment que leur entreprise doit présenter davantage d’informations en la matière. Des chiffres malgré tout encourageants, les entreprises devant fournir davantage d’informations de meilleure qualité sur leur impact environnemental.

Cependant, 60% des dirigeants mondiaux ne tiennent toujours pas compte des risques climatiques dans leurs stratégies de gestion des risques. Un constat préoccupant, car le changement climatique accroît les risques physiques et liés à la transition écologique des entreprises. À l’échelle nationale, les dirigeants des pays fortement exposés aux risques naturels, comme l’Inde et la Chine, sont parmi les moins préparés aux risques liés au changement climatique.

Si 23% des dirigeants mondiaux prévoient d’accroître considérablement leurs investissements dans des initiatives en faveur du développement durable en raison de la pandémie, près d’un tiers d’entre eux n’envisagent aucun changement.

« Certes, le changement climatique ne figure pas encore dans les préoccupations prioritaires des dirigeants. Mais voyons le verre à moitié plein : cette crise a provoqué un élan d’engagement massif des entreprises L’engagement environnemental a été devancé par l’engagement social et sociétal, notamment en France où les dirigeants se sont mobilisés pour apporter des solutions pratiques et concrètes. Tout l’enjeu est de conserver un engagement fort quand il s’agit déjà de sécuriser sa rentabilité et d’être ainsi dans le “et” plutôt que dans le “ou” », précise Bernard Gainnier.

Hausse des préoccupations liées aux cyber-menaces, aux politiques fiscales et à la désinformation

Sans surprise, les pandémies et autres crises sanitaires figurent en tête de la liste des menaces pour la croissance, détrônant la crainte de l’excès de réglementation, menace jugée la plus importante par les dirigeants du monde entier depuis 2014.

L’accélération de la digitalisation accroît les risques posés par les cyber-menaces. Cette situation, associée à l’augmentation significative du nombre d’incidents de cybersécurité en 2020, notamment des attaques par ransomware, a fait bondir les cyber-menaces à la deuxième position du classement : elles sont citées par 47% des dirigeants mondiaux, contre 33% en 2020. Elles préoccupent particulièrement les dirigeants en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest, où elles sont considérées comme une menace plus importante que la pandémie.

La désinformation remonte également rapidement dans la liste des préoccupations des dirigeants (citée par 28 % d’entre eux, contre 16% en 2020) en raison de l’impact qu’elle a eu sur les élections, la réputation et la santé publique, accentuant encore la perte de confiance à travers la société.

Source d’inquiétude pour seulement 19% des dirigeants en 2020, les incertitudes fiscales ne figuraient pas parmi les dix premières préoccupations. Mais elles ont rapidement gagné en importance cette année pour atteindre la septième place du classement (31%). Les dirigeants voient en effet la dette publique s’accumuler et prennent conscience que la fiscalité des entreprises devra probablement se durcir.

Préparer l’avenir à travers des investissements dans le digital

S’agissant des dépenses pour la transformation digitale, près de la moitié des dirigeants (49%) prévoient de les augmenter d'au moins 10%. En France, ils sont 45%. Si les dirigeants déclarent être de plus en plus préoccupés par les cyberattaques, leurs craintes n’ont pas donné lieu à des mesures concrètes. Moins de la moitié des dirigeants ayant prévu d’accroître leurs investissements dans le digital envisagent également d’augmenter de 10% ou plus leurs dépenses pour la cybersécurité et la confidentialité des données.

Dans le même temps, un nombre croissant de dirigeants - 36%, soit plus du double par rapport à 2016 - prévoient d’avoir recours à l’automatisation et à la technologie pour améliorer la compétitivité de leurs effectifs.

Bob Moritz conclut : « Un an après le début de la pandémie, nous arrivons à un moment charnière alors que les campagnes de vaccination s’accélèrent partout dans le monde. On ne sait pas quelle forme prendra la reprise, mais une chose est sûre : rien ne sera plus comme avant. Les dirigeants devront modifier leurs modes de pensée et examiner systématiquement les décisions et les mesures qu’ils prennent à l’aune de leur impact sociétal au sens large. C’est ainsi qu’ils pourront tracer une voie vers une plus grande confiance et des résultats durables pour les actionnaires, la société et notre planète. »

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