Eric Delannoy, spécialiste du secteur bancaire et Vice-président de Weave*, livre son analyse.
On s’attaque une nouvelle fois à la notion de confiance, seul socle permettant de garantir la stabilité financière en Europe. En effet, la confiance des épargnants dans leur banque avait évité les « bank run » au plus dur de la crise. On génère avec cette décision de l’instabilité à venir.
Cela pose une fois de plus la légitimité démocratique des décisions européennes qui montre un éloignement de plus en plus grand entre les peuples et la gouvernance européenne, alimentant suspicion et rejet des institutions européennes.
Pour limiter cet effet tout en sortant Chypre de l’impasse financière, il faut favoriser de meilleurs équilibres:
- Augmenter de manière plus forte l’impôt sur les sociétés, largement plus bas à Chypre que dans les autres pays de l’Union, même après le relèvement à 12,5%.
- Taxer les dépôts et les revenus financiers des NON résidents à un taux plus élevé que 10%, de manière à baisser la qualité de paradis fiscal et le rendre moins attractif.
- Taxer les dépôts bancaires de TOUS les Chypriotes au dessus de 150 000 € mais avec un taux moindre afin d’éviter les effets de domiciliation fictive… et en même temps de ne pas pénaliser les petits et moyens épargnants locaux.
*Weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle, promeut un modèle de conseil fondé sur l'impertinence constructive et l'immersion dans la culture des clients. Il aide ses clients à faire émerger des solutions innovantes et à les mettre en œuvre pour aboutir à des résultats tangibles et pérennes.