La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), regroupant les promoteurs immobiliers de France en logement et en immobilier d’entreprise, publie les chiffres du 4ème trimestre 2020 de son Observatoire statistique national, baromètre des indicateurs avancés en logement dans toutes les régions de France, lancé en 2010.
Une violente contraction des ventes en 2020
En 2020, les promoteurs ont vendu près de 40 000 logements de moins qu’en 2019, une contraction du marché de près d’un quart, et même d’un tiers pour les seules ventes aux particuliers. Il faut revenir cinq ans en arrière pour trouver un niveau aussi faible.
Ces résultats sont d’autant plus préoccupants qu’ils interviennent malgré la hausse marquée des ventes en bloc aux investisseurs institutionnels et aux organismes HLM (+7,2%). Ces ventes en bloc sont un des faits marquants de l’année, mais il ne faut pas surestimer leur effet de soutien du marché.
Au dernier trimestre, on ne constate aucun effet de rattrapage, et encore moins de reprise. L’épidémie, qui a durement affecté le milieu d’année, n’est donc clairement pas seule en cause.
Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France : « Hormis les secteurs économiques fermés, rares sont ceux qui connaissent une contraction aussi forte et aussi rapide que l’immobilier neuf, qui a perdu un quart de son activité en un an. La crise est là, elle est violente, structurelle et durable. Et rien aujourd’hui ne permet d’espérer la sortie à court terme ! »
Une aggravation de la crise en perspective
Le secteur de l’immobilier neuf est sans doute le seul qui souffre parce que les pouvoirs publics l’empêchent de produire, et non parce qu’il manque de clients. C’est une crise de l’offre plus que de la demande : les mises en vente ont diminué d’un tiers en un an. Au niveau national, l’Etat multiplie les contraintes réglementaires et les facteurs de surcoûts, et pousse à la rénovation ; au niveau local, beaucoup de collectivités locales ne veulent plus délivrer de permis de construire (leur nombre a baissé d’un quart en trois ans).
Dans le logement neuf, la décroissance est déjà là, par choix politique. Le résultat c’est une crise durable et à terme l’aggravation des difficultés que rencontrent les ménages pour se loger à proximité de leur travail, à des prix abordables.
Alexandra François-Cuxac conclut : « Il faut sortir d’une posture perdante-perdante qui ne peut conduire qu’à la pénurie de logements. L’équation gagnante-gagnante est pourtant simple : renouer avec un discours volontariste et positif sur la construction de logements, et pour cela travailler tous ensemble (Etat, collectivités locales et professionnels), au modèle de logement neuf dont les français ont vraiment besoin et envie : qualitatif, durable et surtout abordable ! ».