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[Etude] La nécessaire décarbonation des portefeuilles

Credit Suisse publie le livre blanc, « The decarbonizing portfolio », ou comment décarboner les portefeuilles et les stratégies d’investissement afin d’aider les investisseurs à prendre en compte les questions relatives au changement climatique et à tirer parti des opportunités qui en découlent.

« Credit Suisse souhaite jouer un rôle concret en contribuant à garantir que les portefeuilles de ses clients sont « prêts pour la transition climatique ». Non seulement nous considérons le risque climatique comme une préoccupation majeure qui doit être intégrée dans notre processus d'investissement classique, mais nous cherchons à offrir à nos clients des possibilités d'exposition aux secteurs qui bénéficieront de cette transition », explique Marisa Drew, Chief Sustainability Officer & Global Head Sustainability Strategy Advisory and Finance de Credit Suisse.

« Nous proposons actuellement des dizaines de fonds et des options d'instruments uniques qui couvrent la thématique générale du climat. Notre objectif est de continuer à développer notre gamme d'investissements afin d'offrir à nos clients un ensemble d'options de plus en plus diversifié pour décarboniser leur portefeuille, conformément à notre devise ‘Générer des rendements. De manière durable », détaille Michael Strobaek, Global Chief Investment Officer de Credit Suisse.

La décarbonation du portefeuille a deux sens : premièrement, le portefeuille réduit son exposition au risque carbone et s'aligne sur un avenir faible en carbone ; deuxièmement, le portefeuille contribue de manière proactive à la décarbonation de l'économie.

Selon Credit Suisse, il est non seulement important que les clients prennent en compte les risques et les opportunités climatiques d'un point de vue financier, mais il est aussi est essentiel qu'ils contribuent à financer les solutions nécessaires pour relever ce défi mondial.

Credit Suisse, note ici les principaux risques pour les portefeuilles qui peuvent découler de la transition vers une économie faible en carbone :

  • Les impacts réglementaires de la tarification du carbone ;
  • Intervention réglementaire entraînant une augmentation des coûts pour les entreprises fortement exposées ;
  • Perturbation de la chaîne d'approvisionnement et dommages aux installations de production ;
  • Les risques du marché autour de l'évolution des préférences des consommateurs et des actions de la société civile ;
  • Risques de perte de financement, les investisseurs et les banques dirigeant les capitaux vers les entreprises qui luttent contre le changement climatique ;
  • Augmentation des coûts de fonctionnement, d'investissement et d'assurance ;
  • Les risques liés à l'innovation technologique rapide et liée au climat qui perturbent des industries entières, comme cela a été vu dans les secteurs des véhicules électriques et de l'énergie.

L'un des risques les plus évidents auxquels les investisseurs sont confrontés est celui bien connus des actifs « irrécupérables » ou « échoués » (« stranded assets »), avec 4,2 billions de dollars d'actifs menacés par le changement climatique.

Credit Suisse a identifié plusieurs industries clés qui bénéficieront de cette transformation et qui représentent des opportunités d’investissement :

  • L'énergie verte et les infrastructures connexes : Les entreprises impliquées dans la production d'énergie propre et ses chaînes d'approvisionnement seront les gagnantes évidentes – production d'énergie solaire photovoltaïque et éolienne, transport d'électricité, batteries/stockages, chaînes d'approvisionnement en minéraux.
  • Les « smart cities » (villes intelligentes) et l'environnement bâti / +14,8 % de croissance estimée par Credit Suisse pour ce marché dans les cinq prochaines années Alors qu’actuellement moins de 1 % des bâtiments sont neutres en carbone, les bâtiments écologiques joueront un rôle important joueront un rôle important dans l’atteinte des objectifs de l'accord de Paris. Les opportunités sont considérables dans l'efficacité énergétique (isolation, éclairage efficace etc.), la rénovation écologique et la réhabilitation.

    La mobilité sera également un facteur clé (véhicules électriques, investissements majeurs dans les transports publics et les infrastructures ferroviaires).

    L'aviation, le transport routier et le transport maritime sont des secteurs challengeant qui devraient connaître d'importantes possibilités d'investissement dans des solutions telles que l'hydrogène vert.

    Il y aura probablement aussi des opportunités dans la transformation de l'industrie avec des produits difficiles à remplacer et donc mûrs pour l'innovation (produits pétrochimiques, tels que les plastiques, les peintures, les revêtements, les engrais et les pesticides).

  • L’alimentation et l’agriculture : Le système alimentaire mondial est responsable de 25 à 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ; la sylviculture et les autres utilisations du sol représentent 40% du total alors que le bœuf représente à lui seul 25% de ces émissions. Il y aura de nombreuses opportunités dans des domaines tels que la viande végétale et cellulaire, l'agriculture maîtrisée et les technologies permettant d'augmenter considérablement la productivité des exploitations agricoles les moins productives du monde.

  • L'eau et les océans : Il y aura de nombreuses possibilités d'investissement dans le traitement de l'eau, les eaux pluviales, les infrastructures d'irrigation et d'assainissement, ainsi qu'une attention accrue à la santé des océans.
  • La santé et l’inclusion : La politique climatique a peu de chances de réussir si elle n'est pas inclusive et si elle ne répond pas explicitement aux besoins humains, en particulier ceux des pays et des communautés les plus pauvres. Les investisseurs doivent veiller à investir non seulement dans l'atténuation des pires effets du changement climatique sur ces communautés, mais aussi pour qu'elles s'adaptent au changement climatique - dans la santé, l'éducation, l'accès au financement, la productivité agricole, l'eau et d'autres infrastructures d'adaptation qui peuvent aider à gérer les effets du changement climatique et à faire en sorte que ces communautés soient plus résilientes.

    En effet, Credit Suisse souligne qu’il est important d'investir dans l'adaptation, car le climat change déjà en raison des émissions passées et que cela peut représenter une protection si les efforts politiques échouent à maintenir le réchauffement entre 1,5°C à 2°C. Seulement 5% des investissements de la finance durable se concentrent actuellement sur l'adaptation, ce qui est trop faible étant donné le coût humain des phénomènes météorologiques extrêmes et des autres impacts liés au climat.

    Il est par ailleurs nécessaire que les investisseurs ne se contentent pas seulement d'étudier comment réduire l'exposition au carbone dans leurs portefeuilles et de s'assurer que leurs portefeuilles sont alignés sur un avenir à faible émission de carbone, mais qu'ils examinent également si leurs portefeuilles contribuent réellement à résoudre le défi climatique.

Afin de créer un impact maximal dans la partie à fort impact du portefeuille, les investisseurs devraient, au moins pour une partie du portefeuille, se concentrer sur :

  • Le financement de solutions climatiques dans des stratégies du marché privé qui utilisent des indicateurs concrets pour évaluer l'impact climatique dans des catégories d'actifs telles que le capital-risque, le capital-investissement, la dette privée, l'immobilier vert et les infrastructures non cotées.

  • Soutenir les gestionnaires de fonds qui sont des propriétaires actifs et qui disposent de programmes solides pour impliquer directement les entreprises afin de lutter contre le changement climatique, et soutenir les propositions d'actionnaires déposées par d'autres investisseurs appelant à l'action climatique.

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