La retraite : certains y pensent et d’autres la préparent. Quel est le meilleur âge pour commencer à épargner ? Quelle stratégie retraite pour un particulier ? Pour un chef d’entreprise ? Quels supports choisir ?
Florent Issert, ingénieur patrimonial chez Equance, société de gestion privée à l’international, nous éclaire sur les questions à se poser avant de se lancer, sur la meilleure approche à adopter : qu’elle soit immobilière ou financière.
Préparer sa stratégie dès le début de la vie active
Si l’âge légal de départ à la retraite est de 62 ans, l’âge d’équilibre se situe entre 65 et 67 ans parfois plus. En effet, la future réforme des retraites risque de modifier encore une fois l’ordre établi. On le sait tous : si nous souhaitons continuer à mener le même train de vie, ou sensiblement le même, que pendant notre vie active, tout en profitant des nouveaux moments de liberté de jeune retraité, il est important de s’interroger sur la meilleure stratégie à adopter. D’autant plus, lorsque nos enfants ne sont pas encore autonomes et qu’il faut aussi, assurer leur avenir.
Si l’État épargne pour nous et que contrairement à ce que l’on croit les rendements des régimes légaux sont relativement bons (Il n’est pas rare de constater pour nos ainés des rendements de 4 à 10% selon le régime légal). Il n’en sera vraisemblablement pas de même pour notre génération. En effet, si « la durée de vie augmente », notez que la durée de vie en bonne santé elle, semble diminuer ou du moins n’augmente pas aussi vite. Il faut donc prévoir en échange d’une durée de vie plus longue des couts médicaux plus importants et sans doute moins bien remboursés. Si jadis il était « nécessaire » de se préparer un complément de revenus… cela risque de devenir « indispensable » dans un avenir proche.
Comment débuter ? Plus on commence tôt moins l’effort est douloureux. Quels investissements choisir ? Cette question est déjà plus difficile. Avant de faire un choix, la première étape consiste à faire un état des lieux en prenant en considération des critères quantitatifs : valeur et composante du patrimoine, nombre d’années avant le départ en retraite, rendement du régime légal… Ce travail est déjà relativement long surtout dans un environnement complexe (régime multiple, patrimoine détenu à deux, particularité du chef d’entreprise…). La deuxième étape consiste ensuite à étudier précisément les deux grandes familles de stratégies retraite : l’immobilier et le financier, ceci selon des critères plutôt qualitatifs.
La puissance des intérêts composés et l’effet de levier du crédit
C'est Albert Einstein qui expliqua le premier la puissance des intérêts composés en déclarant que c'était certainement la plus grande force de l'univers. En effet, dans une stratégie financière, et ce quel que soit son âge et sa situation, il est recommandé de comprendre la force des intérêts composés : un épargnant qui prépare sa retraite à 50 ans à hauteur de 350€/mois disposera d’un capital de 56 908€ à 62 ans. Le même épargnant qui prépare sa retraite à 25 ans disposera de 229 875€ de capital au même âge. À noter que nous avons pris dans cet exemple une rentabilité nette de 2% du placement. Si maintenant nous épargnons sur des supports mieux choisis, avec un peu d’expérience, il est possible d’atteindre 5% de rentabilité nette. Dans ce cas de figure, notre deuxième épargnant disposerait alors d’un capital de 448 175€ au moment de son départ en retraite. Même s’il s’agit d’un cas d’école : les intérêts composés sont au service de votre stratégie financière. Les impacts sur le long terme seront très significatifs.
Un autre point doit attirer votre attention : l’effet de levier du crédit. Ce mécanisme ne peut être obtenu qu’à travers un investissement immobilier locatif (ou professionnel pour un chef d’entreprise). Qu’appelle-t-on « effet de levier du crédit » ? L’effet de levier du crédit s’observe sur 3 niveaux : utiliser des revenus tiers (loyers) pour les besoins de sa propre stratégie, protéger ses proches plus efficacement en cas de décès accidentel, limiter le frottement fiscal grâce aux intérêts de l’emprunt. De ce fait en reprenant l’exemple de notre deuxième épargnant qui disposait d’un patrimoine financier de 448 175€ à 62 ans, s’il avait choisi le support immobilier acquis à crédit il disposerait d’un capital avoisinant 700 000€ (à capacité d’épargne équivalente et rendement actuel). Retenez donc que l’effet de levier du crédit associé à un bien immobilier de qualité est un outil central, si ce n’est le meilleur, d’une stratégie retraite.
Outre le régime légal dont nous avons brièvement parlé, votre retraite se bâtira nécessairement à travers les 2 notions évoquées : les intérêts composés et l’effet de levier du crédit. Assurance-vie, PEA, immobilier nue-propriété, SCPI, LMNP… Il existe de très nombreuses variantes pour bien préparer sa retraite et quelques pièges à éviter.