L’ancien ministre, président des certifications Origine France Garantie et Service France Garanti et directeur de la rédaction de Produire en France Magazine, lance une pétition nationale pour interpeller les parlementaires afin de réserver légalement l’utilisation du drapeau français aux seuls produits fabriqués en France.
Yves Jégo, l’ensemble de la rédaction de Produire en France Magazine et les 600 entreprises certifiées Origine France Garantie se mobilisent contre le franco-lavage en lançant une pétition sur change.org. Ils demandent que les drapeaux bleu-blanc-rouge apposés sur les produits le soient uniquement sur des produits véritablement fabriqués en France. A travers cette pétition, ils souhaitent interpeller les Parlementaires face à cette tendance qui trompe de nombreux consommateurs dans leurs achats.
« En 2014, j’avais fait adopter à l’Assemblée Nationale un amendement à ce qu’il était convenu d’appeler la loi Macron. Mon texte visait à réserver l’utilisation du drapeau français pour les produits fabriqués en France. Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Économie, accepta cette avancée qui fut malheureusement rejetée ensuite par le Sénat. À travers notre pétition nous voulons tout simplement interpeller les parlementaires afin qu’une législation soit votée sans tarder. L’objectif est de réserver l’utilisation du drapeau français aux seuls produits fabriqués dans notre pays. C’est une démarche de bon sens qui limitera les tromperies et protègera la production nationale. Cette mesure simple qui ne coûte rien et qui peut rapporter beaucoup pour l’emploi dans nos usines », explique Yves Jégo.
La pétition, annoncée officiellement dans le dernier numéro de Produire en France Magazine, est en ligne ICI.
Le franco-lavage : une tendance trompeuse pour les consommateurs
Consommer made in France est un phénomène en constante évolution depuis une dizaine d’années. On observe que 59% des Français estiment qu'au moment de l'achat d'un produit ou service, le pays de choix important et 74% sont prêts à payer un produit plus cher s’il est fabriqué en France (sondage Ifop pour Pro France, 2018). Cette tendance de fond s’est encore accentuée ces derniers mois avec la crise sanitaire et économique liée au Covid-19.
A l’instar du Green-washing, certaines entreprises surfent sur la vague bleu blanc rouge en ajoutant des allégations commerciales comme « conçu en France » ou en mettant en avant le drapeau tricolore sur leurs produits, qui ne sont pas forcément fabriqués en France. Or ces pratiques trompent de nombreux consommateurs, qui ne vont pas systématiquement vérifier les étiquettes des produits qu’ils achètent.
« Il ne suffit pas d’habiller, par exemple un vêtement d’un drapeau ou de le colorer de bleu blanc rouge pour en faire un produit made in France. Il s’agit d’une tromperie sur le consommateur dont il faut avertir. L’utilisation ostentatoire d’une mention fallacieuse telle que « 100% conçu en France » ne doit plus passer inaperçue. La production française ne s’improvise pas, elle se prouve ! », conclut Yves Jégo.
Yves Jégo porte ce combat depuis plus de 10 ans maintenant. Avec cette pétition, il espère alerter les parlementaires sur les pratiques trompeuses mais aussi sensibiliser les consommateurs.
Les chiffres du franco-lavage dans le textile - Nicolas Meilhan.
- Le textile est le secteur industriel qui a le plus délocalisé sa production depuis une quarantaine d’année avec des importations qui représentent plus de 85% de la consommation intérieure du textile, évaluée à 16 Mds€ en 2015 par l’INSEE.
- L’une des causes de ces délocalisations est le franco-lavage. Appelé aussi french-washing, il est en partie responsable de la perte de 900 000 emplois textile depuis 40 ans.
- En appliquant au secteur du textile ce qui fonctionne déjà sur le secteur agroalimentaire, où le marquage d’origine obligatoire permet que 60% de la consommation soit made in France, on pourrait diminuer la part de nos importations textiles de 87 à 60% dans un premier temps et tripler la part de valeur ajoutée réalisée en France de 13 à 40%.
- Ce transfert de 4,3 Mds€ vers la France permettrait la création de 115 000 emplois en France, dont 30 000 emplois rien que pour la fin du franco-lavage, dont la contribution est estimée à un quart de ces relocalisations.