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[Etude] Les français, les maires et l’objectif « zéro artificialisation nette »

Synthèse des résultats du sondage OpinionWay.

- Quel regard les Français et les maires portent-ils sur les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) en matière de logement et de cadre de vie ?

- Connaissent-ils l’objectif ZAN ?

- Sont-ils directement concernés par la transition écologique et l’artificialisation des sols ?

- Quel serait leur mode de vie idéal ?

A la veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi CCC, la Fédération Nationale des SCoT et l’Union Nationale des Aménageurs ont relayé à l’occasion d’un point presse le jeudi 7 janvier 2021 les attentes des élus et des habitants.


Les Français et les maires perçoivent la transition écologique comme un enjeu essentiel


66% des Français jugent la transition écologique pour lutter contre le changement climatique fondamentale ou importante, contre 26% qui ne partagent pas cet avis. Les femmes (72%), les CSP+ (71%) et les habitants de l’agglomération parisienne (74%) sont particulièrement engagés sur ce sujet. 72% des maires des communes de 2000 à 20 000 habitants estiment fondamental ou important cet enjeu. Sur ses objectifs poursuivis, la transition écologique se révèle consensuelle, tant au sein de la population que parmi les élus. 90% des Français (et 93% des élus) considèrent qu’il faut encourager une agriculture encore moins consommatrice d'engrais et de pesticides. 86% des Français (92% des élus) qu’il est nécessaire de stopper l'expansion des villes pour préserver les zones naturelles et 85% des Français (94% des élus) que la transition écologique va avoir un impact sur les formes d'habitat de la population.


L’objectif « Zéro artificialisation nette » demeure confidentiel dans l’opinion


88% des Français n’ont pas entendu parler de l’objectif « Zéro artificialisation nette ». La méconnaissance de cet objectif concerne l’ensemble des catégories sociodémographiques de la population. 52% des maires des communes de 2000 à 20 000 habitants n’ont pas entendu parler non plus de ce sujet.


Certaines mesures de la Convention Citoyenne sur le Climat font débat

Si certaines des propositions de la CCC sont approuvées largement par l’opinion, comme le fait que les pouvoirs publics puissent récupérer des zones construites inhabitées ou abandonnées pour les transformer en zones naturelles (84%), qu’ils puissent stopper les aménagements de zones commerciales périurbaines (83%), interdire toute artificialisation des terres tant que des réhabilitations sont possibles (80%), certaines se révèlent moins consensuelles.

C’est le cas concernant la possibilité pour les pouvoirs publics d’arrêter de délivrer des permis de construire sur de nouveaux terrains, qui est approuvée par 65% des Français mais fait débat parmi les maires des communes de 2 000 à 20 000 habitants (52% d’adhésion seulement).

L’idée que les pouvoirs publics puissent les obliger à rénover des logements anciens avant de les vendre ou de les louer divise les Français eux-mêmes (54% de favorables mais 44% d’opposants), tout comme la construction d'immeubles de logements collectifs dans les zones pavillonnaires (49% de favorables et 49% d’opposants). C’est encore plus net s’agissant de la possibilité de réquisitionner les logements ou les locaux vides sans dédommager leurs propriétaires (39% de favorables contre 58% d’opposants). Notons que plus une proposition impacte directement les citoyens, plus ils sont réticents à son égard.


Les Français souhaitent limiter des zones commerciales périphériques tout en préférant y faire leurs courses

Les habitants sont favorables à la limitation des zones commerciales périphériques (83%), mais sont 49% à indiquer préférer faire leurs courses en périphérie commerciale plutôt qu’en centre-ville (48%).


Les Français sont opposés à la densification des villes

54% des Français souhaitent des villes moins denses et plus d’étalement urbain contre 40% seulement qui souhaitent des villes plus denses. Le rejet de la densité concerne toutes les catégories de population, qu’elles vivent dans une commune rurale (57%) ou dans les grandes agglomérations (54%). Dans le même temps, seuls 33% des maires des communes de 2 000 à 20 000 habitants souhaitent des villes plus denses, contre 34% qui s’y opposent et 29% qui ne tranchent pas entre les deux options.

D’ailleurs, 60% des Français privilégient comme lieu de vie idéal une petite ville (31%) ou un petit village, quand seuls 13% préfèrent le centre ou la périphérie d’une grande métropole. Soulignons ici que les habitants des grandes métropoles eux-mêmes ne sont que 30% à vouloir habiter dans ce type de territoire. Les motivations à privilégier des communes de petites tailles sont avant tout portées par le sentiment qu’elles offrent une meilleure qualité de vie (60%) ou une proximité à la nature (41%), plus que par la volonté d’avoir un prix du logement plus abordable (22%) ou plus grand (17%).

Au final, il convient de noter la difficulté de la mise en place d’un objectif comme le « Zéro artificialisation nette » vis-à-vis de l’opinion publique. Si prises individuellement, les mesures favorisant cet objectif peuvent parfois ne pas susciter d’opposition a priori, l’impact qu’elles peuvent avoir sur les lieux de vie des Français ne vont pas forcément dans le sens de leurs attentes, notamment concernant la problématique de la densification des territoires.

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