Lors de sa réunion du 17 décembre, le HCSF (Haut Conseil de stabilité financière) a assoupli ses recommandations en matière de crédit immobilier.
Cécile Roquelaure, porte-parole du courtier Empruntis, fait ici le point sur ces décisions, leur impact et les éléments à attendre
- Taux d’effort: il pourra être au maximum de 35% au lieu de 33% actuellement. 74% des recalés 2020 sur ce critère avait un taux compris entre 33 et 35%, l’effet devrait donc être majeur ! De plus, cette augmentation de 2 points permet d’augmenter la capacité d’emprunt de 6% ! Il faudra encore attendre des précisions sur le mode de calcul car il reste sujet à discussion, malgré les précisions apportées l’été dernier.
- Durée d’emprunt : le maximum était de 25 ans, il reste identique sauf pour les projets concernant l’achat de biens en VEFA (Vente en l’Etat Futur d’Achèvement) ou la construction de maisons individuelles, pour lesquels 2 ans de différé peuvent être rajoutés. Ainsi pour ces projets la durée totale pourra être de 27 ans, dont 2 ans de différé d’amortissement.
- Des précisions seront attendues concernant les projets de rachats ou de renégociation: en effet les opérations qui aujourd’hui permettaient de réduire le taux d’endettement ou baisser la durée d’emprunt n’étaient pas forcément accepter si elles ne respectaient pas les critères de 33% et de 25 ans alors même qu’elles étaient favorables à l’emprunteur. Les attentes sont également fortes en matière de regroupement de crédits.
- Enfin les banques pourront déroger à ces principes pour 20% des prêts réalisés contre 15% précédemment.
Ces nouvelles sont excellentes pour les emprunteurs car elles surviennent dans un contexte de taux très bas : à quelques centimes près nous avons atteint les plus bas historiques !
Ainsi, emprunter 100 000€ sur 25 ans :
- Au taux mini de 0,68% = mensualités hors assurance de 363€, coût du crédit 8 769€
- Au taux moyen de 1,40% = mensualités hors assurance de 395€, coût du crédit 18 576€
Les banques sont volontaristes car elles démarrent d’ores et déjà 2021 : tous les dossiers initiés aujourd’hui verront le jour l’année prochaine et contribueront ainsi aux nouveaux objectifs commerciaux.
Il faudra cependant montrer patte blanche car le contexte économique induit une analyse plus fine du risque pour les acteurs : situations professionnelle (activité, secteur et entreprise) et financière (préparation du projet, apport et reste à vivre) sont regardées avec attention !