Entretien avec Nicolas Breton, expert en assurances, auteur du livre L'assurance vie du patrimoine historique : Le financement du patrimoine historique. Cet ouvrage, vendu au prix de 30 euros est disponible via le lien suivant.
Quelles ont été vos motivations pour écrire cet ouvrage ?
Juriste de formation, j’ai eu l’occasion de travailler à plusieurs reprises dans le domaine de l’assurance vie. En 2017, je me suis penché sur le sujet de la couverture en assurance du patrimoine historique pour aider à sa préservation et à sa transmission aux générations futures. Ce sujet, dont j’ai pu vérifier la pertinence au cours de différentes expériences professionnelles, combine mon intérêt pour les métiers liés à l’assurance et ma passion pour l’histoire et le patrimoine. Si, à l’origine, l’idée était de protéger le patrimoine historique par le biais d’assurances dites IARD (incendie, accident et risques divers), je l’ai fait évoluer pour l’appréhender sous l’angle de l’assurance vie. C’est l’objet de cet ouvrage.
Qui sont vos lecteurs cibles et que peuvent-ils y trouver ?
On peut mentionner les propriétaires et les gestionnaires de patrimoine historique, à la fois public et privé puisqu’ils pourront y trouver des moyens inédits de sauvegarder le patrimoine par différents mécanismes liés à l’assurance vie. Ce sont aussi des épargnants et investisseurs qui souhaitent en apprendre d’avantage sur leurs contrats d’assurance vie, puisque j’y présente, avec pédagogie, les différentes enveloppes de l’assurance vie : l’enveloppe économique avec les fonds euros et les unités de compte, l’enveloppe juridique avec les règles juridiques qui encadrent la relation contractuelle entre le souscripteur, l’assuré, le bénéficiaire et l’assureur et les règles juridiques qui entourent la formation du contrat, et enfin l’enveloppe fiscale qui permet au contrat d’assurance vie de sortir de la succession. Il faut enfin mentionner les personnes qui sont passionnées de patrimoine historique et qui souhaitent en apprendre davantage sur ce sujet que ce soit sur le plan juridique ou sur le plan économique en couvrant l’ensemble des financements possibles, publics et privés.
Quelles sont les initiatives que vous soutenez ?
Je soutiens par exemple le Loto du Patrimoine, même si les personnalités politiques que j’ai pu contacter se cachent derrière cette initiative pour ne plus agir alors que les besoins en la matière sont de plus en plus importants. Mais encore plus que la restauration, la prévention doit être privilégiée. C’est tout l’objet de la démarche que j’ai initiée en 2017. Les parties prenantes du patrimoine historique, qu'il s'agisse des propriétaires, des gestionnaires, ou encore des collectivités locales doivent s’emparer de ce sujet avec les acteurs de l’assurance. Cela peut se faire par exemple en couvrant les risques pathogènes des grottes ou en proposant des méthodes de prévention pour lutter contre les incendies. Ceux de la Cathédrale Notre Dame de Paris ou de la Cathédrale de Nantes en sont de désastreux exemples. Il faut faire évoluer les pratiques et les réflexions sur ces biens en les considérant comme des biens extraordinaires, c’est-à-dire avec des risques spécifiques. Malheureusement, les associations qui ont pignon sur rue manquent d’initiative sur ce sujet, voire d’écoute, ce qui empêche la mise en place d’une logique vertueuse.
Vous avez décidé de reverser 50 % de vos droits d'auteurs à une association. Quelle est-elle ?
Depuis 2015, je collabore avec le fonds de dotation Patrimoine et solidarité en Anjou qui m’a, par exemple, permis d’organiser des tables rondes. Aujourd’hui, je tiens à le remercier de ce soutien en lui reversant 50 % des droits d’auteurs perçus grâce à la vente de cet ouvrage.