Un sondage réalisé par Luxembourg for finance révèle la morosité des entreprises de services financiers contraintes de revoir à la baisse leurs attentes de revenus pour 2020 et à réduire les budgets opérationnels pour l’année à venir.
À la suite du sondage effectué par l'Agence luxembourgeoise de développement de la place financière en Mai 2020, Luxembourg for finance a conduit en octobre un sondage auprès de 400 dirigeants et cadres supérieurs employés d’entreprises internationales de services financiers - notamment des grandes banques, des gestionnaires d'actifs, des assureurs et des sociétés de capital-investissement - afin de collecter leur sentiment sur la situation macroéconomique.
Un quart des réponses montre l'incertitude et la volatilité de l'environnement
- 60% prévoient désormais des recettes inférieures aux prévisions pour fin 2020
- 75% des personnes interrogées ne s'attendent à aucune augmentation des investissements internationaux en 2021, 31% s'attendant même à une diminution.
- Parmi les points positifs, 55% des personnes interrogées se disent "plutôt confiantes" quant à la croissance des recettes en 2021, et 9% supplémentaires se disent "absolument confiantes". Cela pourrait toutefois être lié au fait que plus de la moitié (56%) prévoient de réduire leurs budgets opérationnels pour 2021
Le sondage interroge les entreprises sur les nouvelles méthodes de travail prenant en compte la distanciation sociale et les mesures de confinement. À la question de savoir ce qu'elles feraient si les restrictions étaient levées et si la situation se normalisait en 2021, près des trois quarts (74%) ont répondu qu'elles continueraient à adopter le télétravail au moins un jour par semaine, voir 2 à 3 jours par semaine pour 32% d’entre elles.
Pour Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance : « Il n'est pas surprenant que la plupart des chefs des services financiers prévoient des vents contraires, tels que des risques géopolitiques permanents, à court ou moyen terme. L'année 2021 s'annonce difficile, avec de nombreuses réductions des budgets opérationnels et une diminution de leurs investissements mondiaux. Toutefois, il est rassurant de constater que la confiance est grande quant au retour de la croissance du chiffre d'affaires l'année prochaine. Il est également clair que le travail à distance sera un héritage durable de cette crise, qui, à mon avis, a ses avantages et ses inconvénients.
C'est un moment critique pour les décideurs politiques nationaux. Ils doivent travailler ensemble pour faire en sorte que le secteur financier puisse continuer à jouer son rôle de soutien aux économies réelles et de stimulation de la croissance et de l'emploi sur les marchés mondiaux. Il est essentiel que le secteur financier puisse soutenir le programme "Build Back Better", et plus particulièrement l'audacieux "Green Deal" de l'Europe », conclut-il.