Télétravail, mise en place du nouveau protocole sanitaire, mise en place d’une boutique en ligne … Voici plusieurs témoignages de dirigeants qui racontent le retour du confinement et ses conséquences au sein de leur entreprise.
- Philippe Veran, PDG de Biotech Dental, ETI qui compte des sites de production en PACA et Auvergne-Rhône-Alpes, se réjouit que cette fois les cabinets dentaires puissent rester ouverts avec la mise en place d’un protocole sanitaire strict qu’ils appliquent à la lettre et avec succès depuis le début du déconfinement. En effet, pendant le premier confinement le secteur s’était retrouvé totalement à l’arrêt et Biotech avait reprogrammé ses imprimantes 3D pour produire des visières de protection médicale. « Même si nous sommes heureux de pouvoir maintenir notre activité, je pense à toutes ces entreprises qui sont à nouveau à l’arrêt et partage leur sentiment d'impuissance que nous avons connu en mars dernier. »
Pour les fonctions qui le peuvent, l’entreprise a mis en place le télétravail depuis le déconfinement en mai dernier. « Cette période nous a permis de mieux organiser le télétravail qui n’était pas très développé au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, nous sommes surpris par le lien social que les salariés veulent impérativement maintenir. Certains souhaitent continuer de venir travailler en entreprise au moins 2 jours par semaine. »
- Laurent Colas, co-dirigeant d’ENO, PME spécialisée dans les planchas et appareils de cuisson pour le nautisme basée à Niort : « Chez Eno nous restons engagés et combatifs pour ce second confinement ! Comme lors du premier confinement, nous maintenons notre usine en activité pour fabriquer nos planchas et appareils de cuisson pour le nautisme. En effet, notre production ne s’arrête pas en hiver. En ce moment, nous avons besoin de constituer nos stocks pour les ventes du printemps 2021. Nous espérons que la pandémie sera contenue afin de ne pas atteindre ni nos salariés ni ceux de nos fournisseurs et de nous permettre ainsi de continuer à produire. »
- Éric Baudry, Directeur Marketing et Développement du Groupe Muller, ETI industrielle familiale française qui conçoit et fabrique des équipements thermiques intelligents et connectés, est soulagé que toute la chaîne de valeur du secteur thermique soit finalement maintenue avec l’ouverture des négoces et des grandes surfaces de bricolage. « Contrairement au premier confinement durant lequel la mise à l'arrêt avait été imposée, nous sommes cette fois en mesure de maintenir la production sur nos 6 sites industriels et pouvons garantir l'approvisionnement de nos distributeurs et nos installateurs. »
L'entreprise avait anticipé une réplique virale et s’était préparée à un deuxième confinement. « Le protocole sanitaire est évidemment de mise au sein des unités de production et des fonctions centrales, et nos collaborateurs dont le métier le permet sont en télétravail avec de nouveaux outils plus performants. »
- Mathieu Roumens dirigeant et co-fondateur de la start-up Joyeuse qui fabrique des Conteuses à histoires pour les enfants et pour qui cette période est cruciale en termes de ventes, aborde ce reconfinement bien différemment du premier : « Nous avons tiré des enseignements du premier confinement. Tout d’abord, nous avons mis en place notre propre e-shop avec une solution logistique dédiée : nous avons ainsi donc notre propre canal de distribution. Avec nos distributeurs habituels, la FNAC, Oxybul, Bonhomme de Bois, nous avons également basculé toutes les opérations de vente et de promotion en digital. Et pour soutenir les magasins de jouets indépendants qui nous distribuent, nous avons lancé une carte de France interactive pour lister toutes les boutiques qui font du click & collect et que nous complétons au fur et à mesure : c’est important de soutenir les lieux de vente physique, même si les solutions numériques vont beaucoup nous aider dans cette période cruciale d’achats de Noël.
L’autre grande différence : l’usine qui fabrique nos Conteuses près de Nantes fonctionne à 100% au lieu de 30% lors du premier confinement, nous ne prévoyons donc pas de problèmes de production. La seule chose qui m’inquiète c’est la possibilité d’embouteillages monstres dans les flux logistiques chez nos revendeurs. Il faudra surveiller de près les risque d’engorgement. »