Moins de surfaces de bureaux mais plus d’exigences de qualité et de flexibilité.
EY et Urban Land Institute (ULI) publient les résultats de leur étude menée auprès de 550 professionnels de l’immobilier d’entreprise à travers le monde entre le 4 août et le 15 septembre 2020.
Les professionnels interrogés estiment que, dans les 3 à 5 ans à venir, l’évolution des modes de travail conduira probablement à une baisse de la demande en matière d’immobilier d’entreprise. Les bureaux devraient toutefois conserver un rôle capital et devront répondre à des exigences inédites en matière de qualité des espaces de travail.
Si les mois qui viennent seront marqués par une forte incertitude liée à la pandémie de Covid-19, les professionnels de l’immobilier s’attendent à ce que les bureaux et les quartiers centraux des affaires retrouvent un rôle à forte valeur ajoutée sur le plus long terme. Les dirigeants estiment d’ailleurs que les bureaux sont indispensables pour être attractifs en termes de recrutement et pour créer une culture d’entreprise forte. Sur le long terme, les investissements en termes de bureaux ne devraient donc pas être négligés. Ceux-ci devront d’ailleurs répondre à une forte demande de flexibilité et de qualité, par le développement d’espaces collaboratifs et de divers services pour les collaborateurs.
Les grands enseignements de l’étude
1/ Télétravail, digitalisation et flexibilité seront la règle
- 96% des répondants s’attendent à ce que le télétravail se généralise et 69% prévoient une augmentation du nombre de travailleurs indépendants. Au total, plus de 60 % des employés devraient passer 1 à 3 jours par semaine à travailler à distance.
- Concernant l’impact direct sur l’organisation du travail, 78% des répondants affirment que les tâches d'exécution seront effectuées à distance, mais une majorité estime que les décisions stratégiques seront prises sur site (76%), tout comme le développement commercial (69 %) et les activités créatives (65%).
- 85 % des répondants considèrent que travail sera aussi plus digitalisé, avec un usage accru de l’intelligence artificielle et une plus forte automatisation de certaines tâches.
2/ Des changements structurels pour l’immobilier d’entreprise
- Concernant les évolutions de la filière, 97% des répondants considèrent que les entreprises rechercheront des solutions immobilières flexibles et sur-mesure. 66% estiment que les contrats de location flexibles deviendront la norme et 60% s’attendent à ce que les grandes entreprises s’appuient davantage sur des infrastructures de coworking.
- 53% des répondants anticipent une diminution du volume total de bureaux.
- Le possible recul des baux traditionnels de longue durée pourrait mener à un changement de business model pour les investisseurs. De nombreux immeubles vétustes devraient être réaménagés ou reconvertis.
3/ La qualité des espaces de travail devient essentielle
- Les bureaux devront permettre de pallier les défis liés aux nouveaux modes de travail comme la perte de la culture d'entreprise (78% des répondants), une gestion moins efficace des talents (68%), un taux de rotation du personnel plus élevé (56%) et une perte de créativité et d'innovation (55%).
- 96% des répondants estiment que la qualité des espaces jouera un rôle clé dans la création d'une culture d'entreprise et 93% dans le recrutement et la fidélisation des employés.
- Les attentes se focalisent autour de la capacité des bâtiments à favoriser le bien-être et la santé pour 94% des répondants et d’une augmentation des espaces permettant le travail collaboratif et les réunions (formelles et informelles) entre collègues pour 81%.
4/ De nouveaux espaces mixtes dans la ville
- Toutes les classes d’actifs immobiliers seront touchées par la mutation des modes de travail. Les espaces de travail se diversifieront : dans les bureaux, mais aussi dans les logements, les hôtels, les équipements publics, etc.
- Selon les répondants, la mutation des modes de travail aura des implications en termes de développement urbain : meilleur accès aux services publics en ligne (93%), davantage d’approvisionnement en circuits courts (92%), réduction des déplacements domicile-travail (91%).
Selon Lisette van Doorn, CEO de ULI Europe : « La demande de flexibilité est une constante dans ce que nous remontent les professionnels de l’immobilier. Les collaborateurs souhaitent davantage de flexibilité et les entreprises font de même avec les propriétaires de leurs locaux. La pression de part et d’autre est très forte. Chacun devra y répondre à son niveau pour conserver ses talents ou ses occupants. Pour que cela soit possible, un investissement technologique important sera nécessaire afin de moderniser les espaces de travail. »
« La révolution induite par le télétravail donne une importance nouvelle à la qualité des bureaux et espaces de travail. En réponse à l’éloignement, les bureaux joueront un rôle clé pour renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise et éviter une perte de créativité et une mauvaise gestion des équipes. L’environnement de travail, déjà essentiel en termes d’attractivité, devra répondre à de nouvelles exigences, notamment pour garantir le bien-être des employés et pour favoriser le travail collaboratif et les interactions », conclut Vincent Raufast, Directeur Associé EY Consulting.