Conjoncture immobilière des Notaires de France - Octobre 2020
Après une période de rentrée classique - phénomène saisonnier habituel compte tenu de la fin des vacances -, il est temps de prendre la mesure de ce que sera la fin de l’année 2020.
Nous entrons dans une période décisive. Si au 2e trimestre 2020 le volume de transactions de logements anciens en cumul sur les douze derniers mois reste légèrement au-dessus du million, les progressions enregistrées par rapport à l’année passée décélèrent : de +10% en janvier à +2% en avril. Cette même donnée, après une légère reprise en mai 2020 (+3%), baisse en juin (-0,7%) pour la première fois depuis juillet 2015.
Un fort rattrapage a bien eu lieu en termes de signature d’avant-contrats post-confinement et les notaires ont pu constater une très forte activité jusqu’à mi-août ; les ventes en cours qui n’avaient pas pu se signer grâce à la signature électronique à distance mise en place par le notariat ont également pu se concrétiser. Mais l’incertitude sanitaire et économique prévaut toutefois et, à ce stade, l’attentisme reste de mise. Il est légitime de penser que le confinement aura raison du million de transactions en fin d’année : l’année 2020 sera sur 10 mois et s’il y a bien eu un rebond durant l’été, tout ne sera pas rattrapé.
L’inflexion constatée en février 2020 et décorrélée de la crise sanitaire peut par ailleurs nous laisser penser que le marché immobilier, fort d’un parc en augmentation constante et d’une activité dynamique alimentée par des taux toujours aussi bas, avait atteint son point culminant, formant rattrapage depuis février 2013. Le seuil des 900 000 ventes sur 1 an en 2020 semble être celui autour duquel nous jugerons l’année.
Une stagnation des volumes des ventes est à anticiper jusqu’à la fin de l’année dont la reprise ne pourrait intervenir au printemps prochain qu’à la faveur de différents paramètres :
- un rattrapage économique, avec un PIB attendu en hausse de +7,4% en 2021 (selon les projections de la Banque de France au 14 septembre dernier), reprise qui devrait également profiter à l’immobilier ;
- une crise sanitaire sous contrôle.
La courbe des prix, quant à elle, est restée indifférente à ces variations de volumes. Les prix évoluent en effet avec retard aux variations de volumes et seule une forte et pérenne variation à la baisse du nombre de transactions impacterait les prix.
L’épisode Covid n’a pas été suffisamment durable pour impacter significativement les mentalités et donc les prix. Seules des conséquences économiques majeures et persistantes seraient susceptibles de le faire.
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