Par Pierre Garin, Directeur du pôle immobilier de LINXEA
Un possible reconfinement annoncé ce soir lors de l’allocution officielle du Président Macron suscite l’inquiétude des professionnels du marché de la pierre papier.
Alors que l’encaissement des loyers et les nouveaux investissements étaient quasiment revenus à la normale, ce possible reconfinement risque de porter un coup d’arrêt à la relance du secteur.
S’il est encore trop tôt pour quantifier l’impact d’un reconfinement sur le marché des SCPI, certains points devront être suivis de près ces prochaines semaines pour se faire une idée du degré d’impact.
Tout d’abord, les actifs de santé, logistique et résidentiel, déjà largement épargnés par le premier confinement, ne suscitent pas d’inquiétude particulière. Au premier semestre 2020, ces actifs ont encaissé plus de 90 % des loyers.
Peu d’inquiétude également pour les bureaux déjà loués car les loueurs sont protégés par des baux fermes et de plus, bien souvent le télétravail n’empêche pas la continuité de l’activité de l’entreprise. En revanche, il existe un point d’inquiétude pour les bureaux vides en situation de vacance locative car un nouveau confinement risque de faire à nouveau baisser la demande locative.
Concernant les commerces, il faut distinguer les commerces de première nécessité comme l’alimentaire par exemple qui pourront sans doute poursuivre leur activité habituelle dans le cas d’un possible reconfinement, des autres commerces pour lesquels une attention toute particulière devra être portée. Certains avaient déjà été fragilisés par le premier confinement. Leur facilité ou non à traverser ce possible reconfinement dépendra de leur situation financière, de l’accompagnement de la part des bailleurs ainsi que les éventuelles aides de l’Etat sur la période. Pour rappel, au premier semestre, l’encaissement des loyers des SCPI de commerce était de 65 %.
De même pour l’hôtellerie où la situation était quasiment revenue à la normale pour certaines SCPI. Il faudra surveiller de près cette classe d’actifs qui avait été la plus touchée par le confinement en mars. Au premier semestre, les SCPI hôtelières avaient encaissé moins de 50 % des loyers.
Les SCPI encaissent les loyers avec un trimestre d’avance. Certains aménagements avaient été mis en place lors du premier confinement tel que la mensualisation des loyers, bénéfique pour la trésorerie des entreprises. Les données d’encaissement des loyers du quatrième trimestre seront donc à surveiller de près.
Il est important de préciser qu’à ce stade, le peu d’informations dont nous disposons ne nous permet pas de pouvoir anticiper l’impact réel de ce possible confinement sur les SCPI.
Voici les informations très attendues qui nous permettrons d’en savoir plus :
- Durée du confinement (a priori 4 semaines renouvelables)
- Quelles seront les activités qui pourront continuer à exercer ?
- Quelles seront les aides de l’Etat mises à disposition des entreprises et des particuliers ?
- Quels aménagements seront mis en place par les sociétés de gestion auprès des locataires ?
Affaire à suivre…