L’analyse de Ellisphere, acteur majeur du marché de l'information économique, financière et légale sur les entreprises
A fin septembre 2020, sur 12 mois glissants, le nombre de défaillances d'entreprise (ouvertures de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire directe), ainsi que le nombre de procédures de sauvegarde, sont toujours en large repli par rapport à 2019 ; respectivement -29,6% pour 36 142 jugements d'ouverture et -15,9% pour 811 procédures de sauvegarde.
Dans ce contexte de baisse générale, des mouvements à la hausse du nombre de défaillances ou de sauvegardes se révèlent toutefois.
Structurellement, la part des ETI dans les défaillances d'entreprise croît significativement avec +17% sur 12 mois glissants à fin septembre 2020. Si cette évolution se confirmait dans les mois à venir, le coût social (emplois menacés) et financier des défaillances risquerait de s'alourdir très fortement.
D'un point de vue sectoriel, sur le troisième trimestre 2020, les évolutions haussières sont plus significatives dans l'Industrie de la viande qui double le nombre de ses défaillances d'entreprise par rapport au même trimestre en 2019.
Concernant les sauvegardes, le secteur d'activité Textile Habillement Cuir multiplie également par deux le nombre de ses procédures, tandis que les Transports & Logistique enregistrent +70% et les Services aux particuliers +4,5%.
Géographiquement, seul le département de l'Orne enregistre une augmentation du nombre de défaillances d'entreprise, de +12,6 % sur 12 mois glissants à fin septembre 2020. Sur le dernier trimestre, les défaillances frémissent dans le Finistère. Pour les procédures de sauvegarde, les évolutions sur 12 mois glissants sont les plus significatives en Pays de la Loire avec +16,3%.
Ces évolutions qui sont globalement observées depuis six mois, peuvent être qualifiées « d'artificielles » car toujours largement liées au gel partiel des procédures collectives (levé le 7 octobre dernier) ; un gel qui masque pour l'heure la situation économique réelle de nombre d'entreprises mises à mal par la crise de la Covid-19. Parallèlement, l'Etat et les greffes ont poussé les entreprises à gérer leurs difficultés à l'amiable en utilisant d'autres procédures comme le mandat ad hoc ou la conciliation. Enfin, les aides gouvernementales ont permis à de nombreuses entreprises de résister autant que faire se peut jusqu'à aujourd'hui.