Entretien avec Guy Parent, responsable de la succursale française de Vanguard.
Quelle est l’origine du groupe Vanguard ?
Le groupe a été créé en 1975 dans un format mutualiste avec la volonté d’apporter aux clients des solutions de long terme sous la forme de gestion passive, peu onéreuse et sécurisante. En démocratisant ainsi cette approche, Vanguard a initié un cercle vertueux qui le place aujourd’hui parmi les principaux fournisseurs d’OPCVM au monde.
Qui sont vos principaux souscripteurs en France ?
Parmi nos souscripteurs, nous comptons des investisseurs institutionnels, de grandes entreprises, des gérants de fonds mais aussi des professionnels de la gestion sous mandat et de la gestion privée, ainsi que certains assureurs. Compte tenu de leur diversité et de leur faible coût, nos fonds de gestion indicielle et les ETF en particulier ont un fort pouvoir d’attraction sur ces investisseurs qui peuvent, à bon compte, accéder à une très grande variété de classes d’actifs.
Vous regrettez que les conseillers en gestion de patrimoine ne soient pas davantage présents sur ces produits. Pensez-vous que la situation va évoluer ?
C’est un blocage fort depuis longtemps en France. Il s’explique bien entendu par la pratique des rétrocessions qu’il est impossible de mettre en place avec les ETF. Il faut poursuivre le dialogue et convaincre de la pertinence de ces produits pour l’investisseur final. La mutation s’est faite dans de nombreux pays. Il n’y a pas de raison qu’elle n’ait pas lieu en France.
Quelles sont les classes d’actifs couvertes par les ETF de Vanguard ?
Nous couvrons largement les marchés d’actions, que ce soit sur les petites ou les grandes capitalisations, sur les marchés développés ou les marchés émergents. Nous proposons aussi une très large gamme de produits obligataires.
Pourquoi une offre aussi large ?
En matière d’allocation d’actifs, l’aléa des investisseurs est limité par le recours à une vraie diversification, ce qu’il est possible de faire grâce à notre offre. C’est d’autant plus vrai avec nos produits que nous avons recours à des indices larges. A titre d’exemple, pour l’Europe, nous avons recours à l’indice FTSE Europe qui compte 600 valeurs. Pour le monde, il s’agit de l’indice FTSE Monde qui compte 2 000 lignes. Autant dire que le risque associé à un titre spécifique n’aura qu’un impact limité sur le portefeuille dans son ensemble ! Nos produits obligataires ne sont pas en reste : notre ETF sur le segment investment grade mondial s’appuie sur l’indice Barclays et couvre pas moins de 15 000 émissions. Un tel degré de diversification n’est pas commun sur le marché français qui est davantage habitué à des gestions plus concentrées. Elle permet pourtant de stabiliser la performance en diluant le risque global du portefeuille, y compris le risque de change s’il est couvert.
Vous proposez également des produits obligataires plus spécifiques ?
Effectivement. On peut citer par exemple l’ETF Vanguard USD Emerging Markets Government Bond UCITS, investi sur la dette souveraine émergente et géré en interne par un équipe dédiée. Notre offre s’articule ainsi autour de nombreuses briques d’investissement à piocher dans notre gamme qui compte des dizaines de références et qui résulte d’une démarche initiée il y a 45 ans.
Comment appréhendez-vous la gestion ISR ?
Il est très important de savoir de quoi on parle lorsqu’il s’agit ISR. En effet, des gestions très différentes peuvent résulter d’une même définition théorique. Par ailleurs, l’approche ESG sous-pondère, voire supprime certaines valeurs et certains secteurs des portefeuilles. Chez Vanguard, nous souhaitons conserver des portefeuilles très diversifiés. Nous proposons donc des produits ESG sur des univers très large, couvrant toutes les capitalisations des petites aux grandes afin de conserver cette qualité de diversification. Nos deux produits ISR phares sont l’un sur marchés d’actions des pays développés, toutes capitalisations confondues, l’autre sur les actions des marchés émergents, toutes capitalisations confondues également.
Quelle est la démarche que vous avez retenue ?
On observe qu’appliquer des critères ESG implique d’exclure environ 20 % de son univers d’investissement. Afin de rester sur un univers aussi large que possible, nous utilisons des produits couvrant toutes les capitalisations. Nous mettons alors en œuvre des principes de gestion ESG communément acceptés en nous appuyant sur des éléments factuels et rationnels, quelles que soient les entreprises concernées, leur capitalisation ou leur secteur d’appartenance pour avoir le moins de subjectivité possible.