Dans sa dernière étude, Euler Hermes examine la façon dont le Covid-19 a influencé la confiance et les priorités des chefs d’entreprises européens. Menée avant et pendant la crise Covid-19 au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie, l’enquête révèle que les décideurs financiers européens témoignaient en début d’année d’un optimisme prudent concernant l’année à venir. Néanmoins, l’épidémie a rebattu les cartes, engendrant un plus fort niveau de stress et un renforcement des préoccupations concernant les retards de paiement. De plus, malgré un changement de cap concernant les priorités pour l’avenir, les investissements digitaux sont toujours un sujet central pour les leaders financiers européens.
A cause du Covid-19, les décideurs financiers sont moins confiants en l’avenir
Avant la crise, les leaders financiers européens prévoyaient une amélioration de leurs performances financières malgré la menace d’un risque politique élevé, d’une montée du protectionnisme et du changement climatique. Les deux principaux facteurs d’optimisme étaient la croissance des ventes et des profits, du fait d’une situation économique européenne résiliente et de l’apport des nouvelles technologies. La crise a mis à mal l’optimisme des dirigeants financiers européens : la part de répondants à l’enquête Euler Hermes déclarant être « confiants » concernant l’année à venir est passée de 50% avant la crise à 36% désormais. Dans le même temps, la part de ceux déclarant se sentir « stressés » est passée de 19 à 32%. Enfin, la part des répondants déclarant se sentir « effrayés » est passée de 9 à 23%.
Côté dirigeants financiers français, la tendance est comparable : la part des répondants déclarant être « confiants » concernant l’année à venir est passée de 48 à 44%. La confiance s’estompe moins que dans les autres pays européens, mais le stress s’est plus fortement accru en France qu’ailleurs en Europe : la part des répondants se déclarant « stressés » est passée de 13 à 33%. Enfin, la part des décideurs financiers français se déclarant « effrayés » passe de 6 à 20%.
Préserver le fonds de roulement, la nouvelle priorité d’investissement des dirigeants financiers
Avant l’apparition de l’épidémie, les investissements dans le digital étaient la priorité d’investissement des dirigeants financiers européens. Depuis, ces derniers ont revu leurs priorités d’investissement et la préservation du fonds de roulement a pris les devants. La part des leaders financiers européens qui l’identifie comme préoccupation numéro une est passée de 17% avant la crise à 30% désormais. Les investissements digitaux ont perdu la première place, mais ils restent toutefois une priorité majeure : la part des répondants citant les investissements digitaux comme une préoccupation centrale est passée de 22% avant la crise à 21% aujourd’hui, soit un recul modéré.
Chez les décideurs financiers français, la donne est légèrement différente. Avant la crise, les investissements digitaux arrivaient en tête des priorités, devant les investissements dans de nouvelles lignes de produits et services et la préservation du fonds de roulement. Depuis la crise, les cartes ont été légèrement rebattues, puisque la préservation du fonds de roulement est passée en deuxième place (+9 points), mais reste toujours derrière les investissements digitaux (+6 points).
Les délais de paiement, principale préoccupation des dirigeants financiers européens
En février, quand on demandait aux décideurs financiers européens quels étaient les risques qui les avaient le plus affectés l’an passé, ils étaient 47% à mentionner l’accroissement des délais de paiement de leurs clients. Cette tendance s’est renforcée avec la crise, puisqu’ils sont désormais 65% à déclarer que les délais de paiement clients sont le facteur les ayant le plus négativement affecté en mars et avril 2020. En parallèle, avant la crise, 44% des répondants déclaraient être « complètement prêts » à faire face à des incidents de paiement. Depuis que la crise est apparue, ils ne sont plus que 31% à partager ce sentiment, signe d’une trésorerie déjà fragilisée. Euler Hermes estime d’ailleurs que les défaillances d’entreprises dans le monde croîtront de +35% entre 2019 et 2021.
En France, même tendance : avant la crise, 43% des dirigeants financiers français mentionnaient l’accroissement des délais de paiement comme le risque les ayant le plus affecté l’an passé ; ils sont aujourd’hui 70% à déclarer que les délais de paiement clients sont le facteur les ayant le plus négativement affecté en mars et avril 2020.
Les entreprises les mieux préparées à la gestion des risques sortiront renforcées de cette crise
Enfin, les entretiens menés lors de l’étude montrent que selon les dirigeants financiers européens, la crise actuelle mènera à une polarisation du monde des affaires : les entreprises les plus orientées vers la technologie, qui savent s’adapter rapidement et qui ont des stratégies de gestion des risques solides survivront.
« Comme beaucoup de répondants à cette enquête, j’étais confiant quant à l’atteinte de nos objectifs de croissance en 2020. Mais nous sommes désormais dans un monde différent. Je crois fermement que chaque crise représente un tournant pour les dirigeants financiers. Avoir de la marge de manœuvre durant ces périodes est crucial, et il faut savoir prendre du recul pour voir à plus longue échéance », conclut Loeiz Limon-Duparcmeur, Directeur Financier et membre du Directoire du Groupe Euler Hermes.