Afin de mieux comprendre l'approche des investisseurs en matière d’ESG, BNPP AM a réalisé une étude en collaboration avec l’institut Greenwich Associate : 81% des personnes interrogées prennent déjà en compte l’ESG dans tout ou partie de leurs décisions d’investissement, quand 16% affirment en avoir l’intention à l’avenir.
Parmi les motivations principales, l’intégration des critères ESG permet d’impacter positivement la société et l’environnement pour 80%, de réduire le risque pour 58% et de répondre aux attentes des parties prenantes pour 47%.
Les facteurs ESG et l’émergence du « S » : une importance accrue post-Covid19
L'enquête de BNPP AM souligne l'ampleur de l'évolution des perceptions autour des considérations sociales, dont l’importance a significativement augmenté auprès des investisseurs. Dans l'ensemble, près d'un quart des répondants (23%) ont déclaré que les critères ESG étaient devenus « davantage prioritaires/plus importants » à la suite de la crise. Un pourcentage qui grimpe à 42% en France ; là où la proportion en Allemagne s’élève à seulement 3%.
L'importance des 3 facteurs ESG s'est largement accrue depuis le début de la crise, et tout particulièrement pour les critères sociaux, estimés comme « extrêmement / très importants » par 70% des répondants, soit une augmentation de +20 points de pourcentage depuis le Covid-19. Ce phénomène vient réduire l'écart avec les facteurs Environnementaux (évalué comme extrêmement ou très important par 74% soit +11 points de pourcentage) et de Gouvernance (76%, soit +4 points de pourcentage). En France, ce changement de perception est encore plus tangible : les enjeux sociaux sont désormais considérés comme importants par 92%, soit la grande majorité des investisseurs, contre 39% avant la crise.
Ainsi, bien que le « S » reste traditionnellement sur la 3ème marche du podium, l'attention croissante portée aux questions sociales marque un changement de paradigme majeur, avec toutefois des différences significatives selon les pays.
Selon Frédéric Janbon, CEO de BNPP AM : « La crise du Covid-19 a clairement provoqué l’émergence des considérations sociales dans les prises de décision en matière d'investissement. Leur impact critique et positif sur la création de valeur à long terme est désormais largement reconnu. La crise a également mis en évidence la corrélation entre la façon dont les entreprises abordent les questions sociales, telles que le traitement des collaborateurs ou la lutte contre les inégalités, et leurs stratégies de développement durable. Nous engageons le dialogue avec les entreprises dans lesquelles nous investissons tant sur les enjeux sociaux que sur l’ensemble des aspects ESG, et nous les encourageons à améliorer leurs pratiques, réduisant ainsi le risque et augmentant le potentiel de rentabilité de nos investissements à long terme pour nos clients. »
Impact positif des critères sociaux sur les performances d’investissement et la gestion des risques
Une forte conviction se dégage des enseignements de l’étude, mettant en évidence la corrélation entre la prise en compte des enjeux sociaux et leur impact positif à long terme, tant sur les performances que sur la gestion du risque, une affirmation partagée par 79% des répondants au global.
Cette perception est encore plus marquée chez les distributeurs, qui sont 88% à être convaincus de l’impact positif du « S » sur les performances et 94% sur la gestion des risques, soit une proportion sensiblement plus élevée que pour les investisseurs institutionnels. La France se distingue une nouvelle fois avec un taux moyen de 92% sur ces deux critères, tous professionnels confondus.
En outre, les personnes interrogées affirment être majoritairement influencées sur leurs perceptions des enjeux sociaux par les événements mondiaux (38%), l'actualité et les médias (33%) et par les régulateurs et les parties prenantes (à égalité à 32%). Les consultants sont à l’inverse une source d’influence moindre, figurant au bas de la liste.
Ces questions englobent de nombreux éléments sous-jacents dans les processus de décision en matière d’investissement, classés par ordre d’importance de la façon suivante par les répondants : les conditions de travail (38%), l’exclusion des investissements dans les secteurs nuisibles (31%) la gestion des ressources humaines (23%) et l'égalité des genres (22%) ; la philanthropie et les actions de volontariat/bénévolat (11%) étant considérées comme moins importantes.
L'absence de mesures standardisées, associée au manque de données disponibles : un véritable frein aux investissements tenant compte de critères sociaux. Bien que 37% des personnes interrogées n’identifient pas d’obstacles particuliers à investir tout en tenant compte des facteurs sociaux, deux freins se distinguent dans l'étude : le manque d'indicateurs établis/standardisés pour 42% et le manque de clarté sur ce que comprend l'investissement socialement responsable pour 31%.
Un phénomène qui semble cohérent avec une autre conclusion de l’enquête : en effet la majorité des répondants prévoient d'accroître de manière significative l'utilisation d’indicateurs sociaux dans leur approche d’investissement. Près de la moitié des répondants (47%) utilisent d’ores et déjà des indicateurs d'exclusion quand 26% d'entre eux prévoient de le faire, tandis que 33% ont déjà mis en place des indicateurs de normes du travail, le même pourcentage prévoyant de les intégrer.
En France, un sous-jacent en particulier se distingue : la mesure de l’égalité homme-femme est au cœur des usages puisque 54% se basent actuellement sur cet indicateur - le plus fort taux sur cette thématique tous pays confondus - quand 8% prévoient de le faire.
« Bien que les facteurs sociaux soient une composante extrêmement importante des scores ESG des entreprises, ils ont souvent été perçus comme secondaires. Cela peut s’expliquer en partie par la nature des indicateurs sociaux eux-mêmes, qui peuvent sembler moins tangibles ou mesurables, avec des normes qui sont plus susceptibles de varier selon la région. Cependant, il en va de même pour les facteurs environnementaux et de gouvernance. C’est pourquoi nous continuons de favoriser l'accès et l'utilisation des données sur une gamme d'indicateurs sociaux - en intégrant des sujets plus traditionnels tels que la diversité des genres ou les normes du travail, mais aussi une analyse plus approfondie sur les pratiques commerciales capables de soutenir une croissance plus inclusive », explique Jane Ambachtsheer, Global Head of Sustainability chez BNPP AM.
Selon les conclusions de cette étude, un large éventail d’acteurs du marché envisage d’accentuer les considérations sociales dans leur approche ESG, une tendance en phase avec la stratégie Global Sustainability de BNPP AM, dont l'un des trois axes repose sur l'égalité et la croissance inclusive.