La crainte d’assister à la disparition des bureaux à la suite de l'épidémie de Covid-19 est disproportionnée. Les investisseurs pourraient même profiter d’opportunités de prix intéressantes, selon Savills IM, le gestionnaire international d'investissements immobiliers.
Les bureaux des quartiers d'affaires bien desservis par les transports sont particulièrement bien placés pour résister à la tempête et offrir de bons rendements. Les actifs efficaces, accessibles et qui offrent des services de qualité devraient probablement surperformer, selon le nouveau rapport, intitulé « Is the future of work at home or in the office ? ».
Bien que la pandémie ait démontré que le travail à distance est possible pour bien davantage d'entreprises et de professions qu’initialement envisagé, des enquêtes ont montré qu'une petite minorité de travailleurs souhaitaient maintenir leur travail à domicile à plein temps après le retour à la normale.
Le rapport identifie un certain nombre de limites au travail à domicile, lesquelles ont été révélés par le confinement, comme les espaces de travail inadaptés, le manque d'intimité et les nuisances liées au bruit. Ainsi, nombre de salariés ne disposent pas de logement avec un espace de travail distinct et dédié, d’autres estiment qu’il est difficile de concilier vie professionnelle et vie de famille. La solitude, l'isolement et le flou des frontières entre activité professionnelle et vie privée ne sont que quelques-uns des freins au travail à domicile à long terme.
Le rapport souligne également le lien entre la productivité et les interactions en « face-à-face », qui stimulent l'innovation et les idées, facilitant le partage de connaissances et donc l'apprentissage sur le lieu de travail. En pratique, le rapport estime que la crise va probablement favoriser une plus grande responsabilité des entreprises et mettre l'accent sur la qualité de vie au travail, notamment en augmentant la surface par employé et en proposant des espaces modulables ou des pratiques de travail flexibles, ainsi qu'en favorisant les innovations technologiques telles que la technologie sans contact et l’identification biométrique.
« La crise du Covid-19 a suscité beaucoup de spéculations sur le fait que les salariés pourraient être maintenus en télétravail une fois la crise terminée. Selon nous, la réalité sera beaucoup plus modérée, déclare Laurent Vouin, Head of France/ Belux, Savills IM. « Au contraire, nous n’anticipons pas la fin du bureau dans les quartiers d’affaires, mais plutôt de bonnes opportunités d'investissement si les prix baissent. Alors que le ralentissement économique continuera de peser sur les perspectives de croissance des loyers à court terme, les bureaux des quartiers d’affaires restent une valeur d’avenir et devraient constituer la base de tout portefeuille diversifié sur le long terme », conclut-il.