- Le séisme sanitaire provoqué par le Covid-19 a-t-il contribué à modifier les attentes des propriétaires-vendeurs ?
- En termes d’immobilier, de nouvelles priorités ont-elles vu le jour dans la tête des candidats à la vente ?
L’enquête réalisée par l’Observatoire du Moral Immobilier SeLoger apporte des réponses en s'appuyant sur la perception de plus de 659 vendeurs en France, interrogés lors de la première semaine du déconfinement.
« L'étude de l'Observatoire du Moral Immobilier SeLoger démontre que la crise du covid-19 a bouleversé la perception des vendeurs en semant le doute sur l'opportunité de vendre au sortir du confinement. Désormais l'hésitation apparaît pour 38% d'entre eux et 37% pensent que c'est le bon moment pour vendre. Une analyse plus fine de leur psychologie révèle que la confiance dans l'aboutissement de leur projet de vente est toujours présente pour 3 vendeurs sur 4. Un optimisme qui serait même renforcé à l'heure du déconfinement. Pour preuve, 47% des vendeurs se disent disposés à patienter pour vendre leur bien au prix. Pas question de brader leur bien, après le choc du confinement, la crainte d’une baisse des prix s’éloigne désormais dans l’esprit des vendeurs. Patients, ils ne sont pas prêts à revoir leurs prix à la baisse et affichent de nouvelles priorités », souligne Séverine Amate, Porte-parole chez SeLoger.
Les nouvelles priorités des vendeurs en 10 chiffres clés !
1/ Des stocks de biens à vendre qui pourraient augmenter. 41% des vendeurs pensent que l’offre va augmenter
D’après l’enquête OMI (Observatoire du Moral Immobilier) que nous avons menée du 14 au 18 mai 2020, 41% des propriétaires-vendeurs pensent que l’offre de biens disponibles à la vente pourrait augmenter dans les 6 prochains mois. En effet, si les acheteurs gardent le moral et poursuivent leurs projets d’achat immobilier, on peut penser que le tour de vis donné par les banques aux critères d’octroi d’un crédit immobilier dès la fin 2019 pourrait conduire certains emprunteurs à essuyer des refus… En se rééquilibrant, le ratio demandes d’acquisition/annonces de ventes pourrait alors, à terme, réduire la tension immobilière dans certaines villes et faire basculer le rapport de force en faveur des acheteurs.
2/ Un timing propice à la vente ? Le doute s'installe dans l'esprit des vendeurs. 37% estiment que c’est le bon moment pour vendre mais 38% hésitent
Le doute se serait-il immiscé dans l’esprit des vendeurs ? C’est une interrogation que l’on est en droit de soulever. Selon notre étude OMI-SeLoger, 37% des répondants estiment que c’est le bon moment pour vendre alors que 38% hésitent. Loin d’être négligeable, cette proportion est toutefois à la baisse car en février dernier, ce n'était pas moins de 83 % des propriétaires interrogés qui avaient alors répondu que le timing leur semblait propice pour vendre leurs biens immobiliers.
« Depuis le mois de février, date de notre dernière enquête avant le confinement, un monde nouveau reprend doucement, laissant un climat de doute qui est général en France, un sentiment tout à fait normal en cette phase de reprise », précise Séverine Amate.
3/ Prix immobilier : vers un statu quo ? 45% des vendeurs anticipent une stabilisation des prix
Nul ne peut lire l'avenir ! Interrogés sur l’évolution que pourraient connaître les prix immobiliers au cours des prochains mois, 45% des vendeurs anticipent une stabilisation des prix, 38% misent sur un recul et 18% tablent sur une hausse. À titre de comparaison, il est intéressant de noter qu’en février dernier, 41% des vendeurs s’attendaient à une remontée des tarifs immobiliers. Enfin, et alors que 42% des vendeurs franciliens redoutent une baisse des prix de vente, seulement 36% des provinciaux partagent ces craintes. Au contraire, hors de l’Île-de-France, c’est davantage à une augmentation du prix de l’immobilier à laquelle on se prépare… En effet, pour 19% des provinciaux, les tarifs devraient remonter dans les prochains mois. Alors qu’ils ne sont que 13% des Franciliens à le penser.
4/ Des propriétaires confiants dans le fait que leur logement se vendra. 76% des vendeurs sont confiants dans l’aboutissement de leur projet
La confiance est là ! Interrogés lors du confinement, 73% des propriétaires d’un bien proposé à la vente avaient confiance dans l’aboutissement de leur projet immobilier. Alors que le confinement est désormais derrière eux et qu’aucune deuxième vague ne semble à craindre, ce sont 76%, soit plus de trois vendeurs sur quatre, qui déclarent ne pas nourrir de doute quant à la réalisation de la vente de leur bien.« Il s’agit simplement de saisir le bon moment. Une opportunité qui ne devrait pas tarder à arriver car les vendeurs sont aussi des acquéreurs pour 64% d’entre-eux. Contraints par un changement de vie, leur nouvelle acquisition est souvent liée à la revente d’un bien », selon Séverine Amate, Porte-parole chez SeLoger.
5/ Pas d’érosion du pouvoir d’achat en vue ! 56% des vendeurs pensent que leur pouvoir d’achat va se maintenir
Alors que 56% des vendeurs déclarent ne pas s’attendre à ce que leur pouvoir d’achat s’érode dans les prochains mois, un vendeur sur quatre redoute que sa capacité future à s’acheter un bien ne se dégrade. D’autre part, il ressort de notre enquête qu’alors que 27% des vendeurs provinciaux prédisent une précarisation de leur situation financière personnelle, seuls 18% des Franciliens partagent ces craintes…
6/ Plus de la moitié des transactions se feront en zone tendue. 55% vendent un bien dans une zone tendue où la demande dépasse l’offre
Selon l’enquête SeLoger, 55% des vendeurs cherchent à vendre un bien situé en zone tendue, c’est-à-dire un secteur caractérisé par une disproportion entre l’offre et la demande. Dans ces zones, les stocks de logements ne satisfaisant pas la demande, les acquéreurs doivent se montrer réactifs et moins exigeants par rapport à leurs critères de choix. Les délais de vente sont ténus et par conséquent, ce sont les propriétaires-vendeurs qui ont la main. « Ces zones tendues de marchés vendeurs exclusivement, laissent peu de marge pour la négociation », souligne Séverine Amate, porte-parole de SeLoger.
7/ Suggérer l'unicité pour susciter l’intérêt : 27% des vendeurs optent pour un mandat exclusif de vente
« Lorsqu’un bien immobilier est proposé à la vente dans plusieurs agences, la surexposition qui s’ensuit risque de diluer son attractivité », précise Séverine Amate. Au contraire, s’il ne figure au catalogue que d’une seule agence, un logement dégagera une impression de rareté. Et cette rareté suscitera l’intérêt chez les acheteurs. D’où l’intérêt d’opter pour un mandat exclusif de vente plutôt que pour un mandat simple. Or, il ressort de l’analyse des chiffres que nous avons recueillis que 27% des propriétaires partagent cet avis et confieront la vente de leur logement à un seul professionnel. Enfin, alors que 17% des vendeurs feront appel à plusieurs agences, 18% des propriétaires se passeront, quant à eux, de l’aide d’un professionnel…un chiffre néanmoins en retrait depuis le mois de février, preuve de l’intérêt porté par les particuliers au rôle essentiel des agents immobiliers… « On ne s’improvise pas « agent immobilier », c’est un vrai métier qui respecte plusieurs étapes, de l’estimation à l’acte de vente. Seul l’agent immobilier dispose de cette connaissance des attentes et des freins concernant le marché immobilier local », rappelle Séverine Amate, porte-parole chez SeLoger.
8/ Baisser le prix de vente ? D’accord, mais pas tout de suite ! 47% des vendeurs se disent prêts à patienter pour vendre leur bien au prix
D’après notre étude, près de la moitié (47%) des propriétaires-vendeurs dont le logement n’aurait toujours pas trouvé preneur après trois mois passés sur le marché, se disent prêts à prendre leur mal en patience plutôt qu'à devoir baisser leurs prix. À l’inverse, seul un propriétaire sur quatre consentirait à revoir à la baisse le prix de vente de son bien si celui-ci n’était toujours pas vendu au bout de trois mois. Enfin, 16% des vendeurs iraient jusqu’à retirer leur logement du marché si celui-ci tardait trop à trouver preneur… Bref, brader leurs biens n’est décidément pas dans les projets des vendeurs !
9/ Vendre, oui… mais pour acheter derrière ! 64% vendent pour pouvoir acheter un nouveau logement
Les vendeurs sont aussi des acquéreurs attendus ! L'enquête SeLoger met en évidence que si 64% des vendeurs se séparent de leur bien, c’est pour financer l’achat d’un nouveau logement. Choisir de vendre avant d'acheter (plus grand, le plus souvent) et rejoindre, du même coup, la famille des « acquéreurs-revendeurs » (ou des « revendeurs-acquéreurs ») permet non seulement de déterminer, avec précision, le montant de son apport mais aussi de calculer, au plus près, la somme que l'on doit emprunter. « En cette période où les conditions d’octroi de crédit et d’emprunt sont assez strictes, il est d’autant plus important pour les « revendeurs-acquéreurs » de connaître précisément leur pouvoir d’achat immobilier et surtout la durée d’engagement car 53% des vendeurs ont plus de 50 ans. Se désengager des mensualités de remboursement d’un prêt est un élément apaisant à laquelle cette cible aspire peut-être plus que les primo-accédants », souligne Séverine Amate.
10/ Une maison sinon rien ! 62% des acquéreurs-revendeurs souhaitent acheter une maison
Suite au confinement et au sentiment d’enfermement qu’ont ressenti beaucoup de Français vivant en appartements, surtout si ces derniers étaient dépourvus d’espaces extérieurs (balcons, terrasses…), le nombre de recherches sur le mot-clé « maison » a littéralement ex-plo-sé ! Rien d’étonnant, donc, à ce qu'une majorité d’acquéreurs-revendeurs ait fait part à nos enquêteurs de leur désir d’acheter une maison !
La recherche de « maisons », une tendance confortée par les consultations sur nos sites, « Depuis le 28 mai, la recherche de "maisons » sur les sites SeLoger et Logic-immo conserve toujours autant d'intérêt : 58% des recherches sur Logic-immo et 46% sur SeLoger sont 100% maison. L'appétence des grandes superficies se confirme aussi, avec +17% pour les maisons de plus de 100m2. Enfin, le besoin d'extérieur continue de battre son plein avec +74% de consultation des biens avec piscine, +15% pour les terrasses et les balcons et 35% pour les jardins. A l’achat ou à la location pour les vacances, les maisons captent l’attention de plus d’un internaute sur deux », conclut Séverine Amate, porte-parole du Groupe SeLoger.