Monetivia, entreprise française spécialisée en immobilier et en ingénierie patrimoniale, résulte de la mise en perspectives de deux concepts immobiliers très en vue - la nue-propriété et le viager – et de la combinaison de deux volontés entrepreneuriales, celles de Thomas Abinal et d’Amaury de Calonne.
Vous avez créé Monetivia en juillet 2015, quelles ont été vos motivations ?
Avec Amaury de Calonne, nous avons fait à l’époque le constat que la vente en viager et l’investissement en nue-propriété ne correspondent pas aux besoins de beaucoup de clients. Pour ce qui est du viager, beaucoup d’acheteurs et de vendeurs ne sont pas à l’aise avec ce contrat. Pour le premier, il s’agit de parier sur le décès d’autrui. Pour le second, il y a la crainte de brader son bien dans le cas d’un décès rapide, ce qui, de surcroit, lèserait les éventuels héritiers. Nous nous sommes alors posés deux questions. La première : comment permettre à un senior de monétiser un bien immobilier de façon moins risquée et plus éthique que le viager ?
Et la seconde question ?
Lors d’une visite en région parisienne d’un programme neuf proposé en nue-propriété, nous nous sommes fait la réflexion que la prime exigée par le promoteur par rapport à un bien ancien tout proche était voisin de 25 %. Or l’acquéreur en nue-propriété par définition ne dispose pas de ce bien immédiatement, ce qui implique qu’il ne bénéficie pas de ce pour quoi il paye un supplément. La seconde question était donc : comment créer une offre d’investissement en nue-propriété dans l’ancien au prix de l’ancien ?
Quelles réponses avez-vous apportées ?
Notre démarche repose en premier lieu sur la suppression d’un aléa majeur qui survient quand on achète l’appartement d’une personne âgée qui reste y vivre : combien de temps le vendeur va-t-il rester habiter ce bien, ce qui dépend de la date de son décès dans le futur. Avec le contrat Monetivia, nous proposons de supprimer cet aléa en ajustant le prix de vente en fonction de la date du décès du vendeur. D’où l’appellation « vente à prix ajusté ». Si le décès survient avant une certaine durée, l’acheteur verse à la succession du vendeur un complément de prix pour indemniser la famille car il récupère le bien plus tôt que prévu. A l’inverse, si le décès survient au-delà de la durée programmée, c’est cette fois l’acheteur qui est indemnisé.
Dans ce dernier cas, qui procède à cette indemnisation ?
Il s’agit de notre partenaire, l’assureur Allianz, qui sécurise ainsi l’opération et la rend plus éthique car plus juste et moins risquée. Les acheteurs peuvent ainsi se constituer un patrimoine ou préparer leur retraite de façon optimisée puisqu’ils bénéficient du statut de nu-propriétaire et les vendeurs peuvent monétiser sereinement leur bien immobilier tout en restant vivre chez eux. La relation entre acheteur et vendeur est ainsi équilibrée et apaisée.
Quel est le profil des acheteurs ?
Il s’agit essentiellement de personnes âgées de 35 à 65 ans, des investisseurs un peu plus sophistiqués que la moyenne, qui souvent ont déjà fait de l’investissement locatif et sont à la recherche d’une formule moins risquée et plus rentable. Pour un quart, ce sont des expatriés qui investissent dans un bien immobilier qu’ils pourront, le cas échéant, occuper plus tard à leur retour en France.
Vous adressez-vous aux investisseurs institutionnels ?
Nous avons effectivement eu des témoignages d’intérêt de la part d’acteurs institutionnels, qui vont probablement se multiplier car l’épargne-retraite va continuer de se développer. Par ailleurs, pour ce qui est de la gestion du coût de la dépendance, les pouvoirs publics vont probablement inciter les seniors à monétiser leurs biens immobiliers afin d’augmenter leur solvabilité.
Comment trouvez-vous les vendeurs et les acheteurs que vous faites se rencontrer ?
Nous avons recours aux outils marketing classiques, ainsi qu’à des prescripteurs comme les notaires ou les CGP.
Quelles zones géographiques couvrez-vous ?
Nous sommes essentiellement actifs en région parisienne et sur la Côte d’Azur. Mais nous comptons rapidement couvrir une dizaine de grandes villes au total. La solution que nous proposons est totalement adaptée aux centres-villes caractérisés par une certaine tension foncière et habités par de nombreux seniors.
Etes-vous les seuls à proposer une telle solution ?
Oui, actuellement, nous sommes les seuls. Cela s’explique à la fois par la minutie qu’exige la mise en place d’un Contrat Monetivia et par la nécessité de trouver un assureur du calibre d’Allianz, qui soit bien noté par les agences de rating et qui ait les capacités de gérer les aléas liés à ce type de transactions.